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Etudes Djoher Amhis Oukserl- "L'exil et la mémoire....Taos Amrouche"

Date de création: 06-03-2019 18:51
Dernière mise à jour: 06-03-2019 18:51
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CULTURE- BIBLIOTHÈQUE D’ALMANACH- ÉTUDES DJOHER AMHIS OUKSEL- « L’EXIL ET LA MÉMOIRE.... TAOS AMROUCHE»

L’exil et la mémoire. Une lecture des romans de Taos Amrouche. Etudes de Djoher Amhis-Ouksel , Casbah Editions, Alger, 2017, 320 dinars, 181  pages.

 

Elle est née en 1913......à Tunis. Elle avait 4 frères dont Jean El Mouhoub , le journaliste très connu pour ses œuvres poétiques et son engagement politique (Durant la révolution algérienne, il a été un interlocuteur du Général de Gaulle). A 18 ans, elle essaye de préparer l’Ecole normale supérieure (de Saint Cloud) . Au bout de deux mois, elle abandonne. Premier livre (terminé en 1939) en 1947 (Editions Charlot-Alger) , « Jacinthe noire » . En 40-42, elle se trouve à Madrid et se marie avrc un peintre. Onze années de vie de couple.....et des détails dans « Solitude ma mère » . Fin de la guerre. Installation en France. C’est ,aussi, la découverte du chant berbère et la participation à des festivals et à des concerts : Paris, Florence, Rabat, Tunis, Dakar...la radio aussi (39-40 à Radio Tunis et Radio-Alger de 1957 à 1963) . Une carrière prestigieuse, parcourant le monde entier.....pour célébrer l’Algérie. Des rencontres : A. Breton, J . Allegri, H. Bosco, J. Giono, Kateb Yacine, Aimé Césaire....Des prix , de disques et  des romans : « Rue des Tambourins » en 1960, « Le grain magique » en 1975, « l’Amant imaginaire » en 1975 ,  « le roman d’une véritable souffrrance » ). A titre posthume, en 1995, « Solitude ma mère », (« Un appel au secours » ). Et, hélas, le décès en 1976 (2 avril)  sans qu’elle ait eu réellement et librement l’occasion de s’exprimer , totalement et librement (exemple de son invitation suivie d’une   « mise à l’écart » incompréhensible,  lors du Festival panafricain d’Alger. Il est vrai que « Taos bouleverse les codes culturels. Elle s’affirme dans des œuvres autocentrées sur le moi omniprésent. Ce sont les romans de la rébellion contre la négation de la femme. Et, au-delà, c’est « l’appel à la tribu » , et çà, le pouvoir « socialiste » de l’époque , en pleine phase de consolidation, ne pouvait l’admettre publiquement) , chez elle, en Kabylie, en son Algérie berbère  natale (et en Tunisie)  , sa vraie patrie, un pays qu’elle n’a jamais cessé  de porter avec joie et fierté mais aussi avec  douleur (à travers le désir de s’approprier son vrai prénom , ce qui renvoie à la quête incessante d’un équilibre, à la quête de soi et l’affirmation de sa personnalité) toute sa vie, de son enfance à son décès.

L’ Auteure : Professeur de lettres françaises , inspectrice d’enseignement ...à la retraite. Une très longue carrière consacrée à l’éducation, à la formation et à la transmission du savoir. Et, des publications nombreuses dont des « lectures »  d’œuvres des auteurs algériens célèbres (Mammeri, Dib, Ouary, Benhedouga, Feraoun...).....ouvrages visant   les jeunes lecteurs et, tout particulièrement, les élèves des collèges et des lycées.

Extraits : « Une femme s’exprime, une femme ose. On a dit que c’était « une féministe avant l’heure ». On ne doit pas enfermer Taos Amrouche dans un schéma réducteur. C’est une femme amazighe, libre mais conditionnée par une société patriarcale qui efface la voix et le corps des femmes. Comme sa grand-mère, elle transgresse les codes sociaux et bouleverse une hiérarchie fortement établie » (p 155) , « Kateb Yacine, dans sa préface à « Histoire de ma vie » de Fathma Aïth Mansour Amrouche , écrit : « Il s’agit d’un défi aux bouches cousues : c’est la première fois qu’une femme d’Algérie ose écrire ce qu’elle a vécu, sans fausse pudeur et sans détour ». Ainsi, Taos Amrouche s’inscrit, comme sa mère, dans la lignée d’écrivaines prestigieuses » (p 157)

Avis :En fait, tous, jeunes et vieux, doivent lire les « lectures » de Djoher Amhis-Ouksel.....pour mieux aborder les auteurs étudiés et surtout, pour bien  comprendre leur personnalité......Celle de (Marguerite) Taos Amrouche, à la vie exceptionnelle (selon Jean Giono) , la  « femme-mémoire , chrétienne par les hasards d’une histoire douloureuse,  ( selon Mohammed Kheir Eddine) étant, objectivement,  la plus complexe,la plus mystérieuse et la plus passionnante.

 Citations : « L’acte d’écriture est une nécessité pour son (Taos Amrouche) équilibre, pour évacuer cette souffrance accumulée depuis son enfance » (p 72), « Les romans de Taos Amrouche sont des romans de la passion, de la révolte, du désir de vie, de la démesure qui mettent en lumière les contradictions d’une jeune femme, victime d’une histoire qu’elle n’a pas choisie » (p 159)