CULTURE- ETRANGER- FESPACO (BURKINA FASO) - ETALON DE YENNENGA
Lors du Festical panafricain du cinéma de Ouagadougou (Fespaco)
, « L’étalon de Yennenga », le plys grand prix, est
le symbole de la consécration est matérialisé par une guerrière, lance à la
main sur un cheval. Qui est-elle ? Et pourquoi ce symbole pour le cinéma
africain ?
Selon la légende retranscrite
dans une brochure intitulée « De Gambaga à Issouka »,
confectionnée par Patrick Rossi, responsable du musée Rayimi
à Issouka (Koudougou), à Gambaga (Ghana) régnait un
chef Dagomba nommé Nédéga. L’une de ses filles , appelée Yennenga était
une guerrière remarquable et conduisait les soldats de son père au combat. Ce
dernier la considérait comme un homme plutôt qu’une femme, et estimait que si
elle devenait mère, elle ne pourrait plus conduire son armée.
Alors qu’elle opérait une razzia
chez les Boussancé, entre Bitou
et Tenkodogo, son cheval s’emballe et l’emporte loin de ses troupes. L’animal
finit sa course dans une forêt épaisse devant une hutte habitée par un chasseur
d’éléphant nommé, Rialé, fils d’un chef malinké.
Yennenga devint sa femme et eut un enfant, Ouédraogo.
Lorsque Ouédraogo
devint un jeune homme, Yennenga dépêcha un messager à
Gambaga, aviser Nédega qu’il était devenu grand père.
Malgré sa colère, Nédéga pardonne à sa fille et la
reçoit avec son gendre et son petit fils. Il a voulu même les garder auprès de
lui, mais Rialé refuse en prétextant qu’il mourrait
s’il vit loin de la forêt. Nédéga les laisse partir
mais à son petit fils, il confie une armée de soldats Dagomba. À la tête de son
armée, Ouédraogo, s’empare du pays des Boussancé et établit sa résidence à Tenkodogo. Ouédraogo eut plusieurs fils dont trois sont connus : Zoungrana, Raoua et Diaba. Il confia à chacun le commandement d’une province de
son empire naissant, l’empire Moose ou Mossi.
L’étalon de Yennenga, grand prix du Fespaco
Le trophée tire son sens du mythe
fondateur de l’empire des Moose, ethnie majoritaire au Burkina Faso. Par delà
le prix, l’étalon du Yennenga est le symbole de
l’identité culturelle africaine que les cinéastes à travers leur création
doivent pérenniser. Doté d’une enveloppe de 10.000.000 fcfa
au début de sa création en 1972, le Yennenga d’Or
vaut aujourd’hui , en 2019, (26ème édition) 20.000.000 Fcfa.
Une somme encore minime face à tant d’énergie et de moyens que la réalisation
d’un film peut coûter.