COMMUNICATION-
DOCUMENTS ET TEXTES REGLEMENTAIRES- ARAV
L'Autorité
de régulation de l'audiovisuel (Arav) a réagi, mardi 26 février 2019, aux critiques du Premier ministre qui l'avait
qualifiée, lundi 25 , d' «impuissante, n'arrivant pas
à exercer réellement son mandat». Le ton était déjà donné, un jour plus tôt
lorsque l'APS avait publié quelques extraits de la déclaration de politique
générale de Ouyahia, devant être présentée, le lendemain, devant les députés où
le gouvernement critique sévèrement le bilan de l'Arav.
«Aujourd'hui, l'Algérie compte plus de 200 titres de presse écrite de diverses
catégories, une quarantaine de chaînes de télévision, une cinquantaine de
radios publiques nationales et locales et plus d'une vingtaine de journaux électroniques
(...) Toute cette corporation des médias se déploie d'une manière quelque peu
anarchique (...) l'Autorité de régulation de l'audiovisuel n'arrive pas à
exercer réellement son mandat, alors que l'Autorité de régulation de la presse
écrite n'est pas encore mise en place», peut-on lire. Lundi dernier, et devant
l'APN, le Premier ministre a confirmé cette sentence, rappelant l'échec d'un
organisme créé pour surveiller et dénoncer les multiples dérapages et autres
manquements récurrents à l'éthique et à la déontologie de la profession. Dans
un communiqué, signé par son président Zouaoui Benhamadi, l'Arav reconnaît que
«ce diagnostic est pertinent» et estime «que trente-deux mois après son
installation officielle (...) son bilan est très en-deçà des attentes générales
et de ses propres ambitions».
Pour se défendre, l'Arav explique qu'elle «ne peut fonctionner normalement que
si les pouvoirs publics concernés satisfont à leurs obligations en matière de
mise en ordre du paysage audiovisuel».
Pour rappel, en janvier dernier, le ministre de la Communication, Djamel
Kaouane, avait indiqué que l'Arav «tente» de jouer son rôle en fonction de la
réalité des choses à la lumière de l'existence des chaînes de télévision
privées, de droit étranger, activant en Algérie. Le communiqué précise encore
que l'Autorité ne peut réellement jouer son rôle tant que les pouvoirs publics
n'ont pas lancé des appels à candidature «en précisant le nombre de chaînes
dont le pays souhaite se doter». La même source ajoute que «ce n'est qu'une
fois la compétition lancée, que l'Arav prend en charge l'opération de mise en
conformité et de validation des documents présentés».
Elle met, également, en relief l'absence «des moyens nécessaires à son
fonctionnement, la question de son statut et son budget demeurant en suspens»,
malgré l'annonce faite en septembre 2017, par le Premier ministre, devant les
parlementaires. Enfin, pour l'Arav, l'alerte de Ouyahia est «comme une
autocritique partagée, et répond à une volonté de prendre en charge, en toute
légalité, la mise à niveau du paysage audiovisuel national et son intégration
dans le cadre du dispositif réglementaire et législatif en vigueur». Zouaoui
Benhamadi avait déclaré, en 2017, qu'«avec un nouveau gouvernement et un
nouveau ministre de la Communication, on va avancer, sérieusement, sur le
dossier de la réglementation du champ audiovisuel», mais force est de constater
que rien n'a vraiment été entrepris pour éliminer les excès de certaines
chaînes de télévision privées.