CULTURE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- ROMAN
KARIM AKKOUCHE- « LA RELIGION DE MA MÈRE »
La religion de ma mère. Roman de Karim Akkouche
(Postface de Gary Klang). Editions Frantz Fanon, Tizi Ouzou, 2017 (Editions Michel Brûlé, Québec 2017), 600
dinars, 212 pages.
C’est l’histoire bien triste d’un jeune homme, Mirah,
bien sous tout rapport (jeune, beau, diplômé, travaillant dans une entreprise
bien côtée, résidant depuis huit ans au Canada) mais
qui découvre, brutalement, l’amour fou qu’il porte à sa mère.....qui vient de
mourir.
Il regagne le pays natal. L’Algérie ? non, la
Kabylie ( ?!). Pour assister aux funérailles.
Là, tout remonte à la surface...dans un pays
qu’il avait fui (le terrorisme, encore !) et qu’il ne reconnaît
plus. Un véritable cauchemar. T.o.u.t.
En tout cas, c’est ce qu’il voit, c’est ce qu’il comprend. Ce qu’il croit
être. Ce qu’il rencontre. ... L’histoire d’une décomposition individuelle.
Avec le décès de la mère, c’est tout le monde (réel ou virtuel) qui s’écroule
ne laissant que des déchets qu’il voit comme un « véritable asile d’amliénés » : Un père devenu fou, un frère
policier se tranformant en djihadiste
(plutôt en brigand), une copine de jeunesse se prostituant, des parents qui
mendient dans les rues de la
ville......Et, bien sûr, les inévitables maladies de la corruption, de la
langue kabyle ignorée....
Tout y passe, un véritable règlement de comptes qui ne dit pas son nom .En
fin de compte, un livre de colère et de haine . Et ,l’histoire d’un « héros » qui, en perdant sa mère, venait de perdre son pays et ses racines.
L’Auteur : Né en 1978, établi au Québec (Canada) depuis
2008. Poète, romancier, dramaturge, déjà auteur d’un roman, « Allah au
pays des enfants perdus » (Médiatic,...) . Actuellement, auteur et objet d’une polémique par voie
de presse en raison de ses prises de position politiques. On dit que....on dit
que......La recherche d’un « buzz » ?
Extrait: « L’Algérie est nourrie au mensonge
identitaire. Le mensonge identitaire a engendré l’amnésie. L’amnésie a enfanté
la haine de soi. La haine de soi a généré le complexe du colonisé. Le complexe
du colonisé a produit les hommes du ressentiment. Les hommes du ressentiment
ont accouché des enfants de la violence « (pp 43-44), « Nous sommes
des Africains pas tout à fait africains. Nous sommes des Blancs pas tout à fait
blancs. Notre vraie couleur, c’est la liberté. Notre vrai avenir, c’est le
passé (p 86)
Avis : Un style « mitraillette » alternant
monologue et récit, selon Gary Klang, l’auteur de la post-face .
Donc facile à lire, facile ( ?!) à comprendre, malgré l’impression d’un
« fourre-tout » facilité par ce type d’écriture. A l’image de la
personnalité confuse et « en voie de folie » du narrateur ?. Lecteurs déjà fragilisés, attention, risque de contagion
Citations : « Vivre en exil, c’est errer au
milieu d’un champ où les fleurs n’ont pas d’odeur » (p 31),
« L’amour, le vrai, le fou, c’est comme l’argent :ça
n’a pas d’odeur. Même quand ça pue, ça sent toujours bon » (p 124)