ECONOMIE- GOUVERNEMENT- DECLARATION DE POLITIQUE GENERALE (FEVRIER
2019)
La
Déclaration de politique générale, présentée lundi 25 janvier 2019 par le
Premier ministre, Ahmed Ouyahia, devant l’Assemblée
populaire nationale, a consacré son deuxième chapitre à l’activité économique.
Le document souligne que la période couverte par le rapport a été marquée par
une activité économique soutenue, laquelle a été appuyée aussi par le règlement
des créances détenues sur l’Etat et par le retour d’une liquidité suffisante au
niveau des banques de la place. Ainsi, la croissance qui a été de 3,2% en 2016
s’est poursuivie à un niveau moindre en 2017 (1,4%) et connaîtra une remontée
en 2018 avec une projection de 2,2%. Cette croissance est modeste du fait du
recul du secteur des hydrocarbures, car hors hydrocarbures, la croissance aura
été de 2,2% en 2017 et s’annonce de 3,4% en 2018. L’Office national des
statistiques a enregistré, lors du second trimestre 2018, une croissance
globale de +2,8% (hydrocarbures : -8,2% ; BTPH : +3,0% ; Services
marchands : +2,6% ; Agriculture : +8,9%.)
En valeur, le Produit intérieur brut est passé de 160 milliards de dollars en
2016 à 168 milliards USD en 2017 et il se projette à 184 milliards USD en 2018.
L’inflation a été maîtrisée avec une moyenne nationale en baisse constante,
passant de 6,4% en 2016, à 5,6% en 2017, et 4,5% pour les dix premiers mois de
2018.
La production agricole
couvre les besoins du marché
A propos du secteur de l’agriculture, du développement rural et de la pêche, il
est indiqué que grâce aux importants soutiens publics successivement décidés en
sa faveur par M. le Président de la République, il a réalisé un véritable
décollage qu’il s’agit désormais de prolonger et de canaliser. En effet,
l’agriculture représente aujourd’hui 12,3% du Produit intérieur brut national,
avec une valeur globale de production supérieure à 3.200 milliards DA, et des
emplois assurés à plus de deux millions six cent mille personnes. De plus, et à
l’exception des céréales, du lait et des viandes, la production agricole locale
couvre les besoins du marché et dégage déjà des excédents pour l’exportation.
Du fait d’une faible pluviométrie, l’année 2017 a été difficile, notamment pour
les céréales, le secteur réalisant une croissance de 1% uniquement. L’année
2018 aura par contre été plus positive, avec une croissance de 8,9% au second
trimestre. Ainsi, la production céréalière est passée de 35 millions de quintaux
à plus de 60 millions de quintaux. Les fourrages ont augmenté de près de 9
millions de quintaux. La production de maraichage est passée de 130 à 136
millions de quintaux. La production de viandes dépasse les 10 millions de
quintaux, alors que la production de lait atteint 3,5 milliards de litres. Le
rapport souligne que les pouvoirs publics œuvrent à soutenir cette dynamique
sous diverses formes. Ainsi, en termes d’infrastructures, les surfaces
irriguées ont été portées à plus de 1,3 million d’hectares et les réseaux
d’électrification agricole ont été étendus de 10%, atteignant 7.000 kilomètres.
En outre, plus de 4.300 kilomètres de pistes agricoles ont été ouvertes et près
de 2.000 forages d’eau ont été réalisés ou réhabilités. En termes de protection
sanitaire et phytosanitaire, d’importantes campagnes de vaccination de bovins,
d’ovins et autres ruminants ont été menées ces deux dernières années et une
action particulière est engagée pour faire face aux nouvelles épidémies qui
menacent le cheptel.
Disponibilité de
semences
Il y a aussi un programme substantiel financé par l’Etat pour garantir aux
cultivateurs la disponibilité de semences saines et pour protéger aussi la
production de dattes.
En termes de perfectionnement des connaissances, près de 47.000 agriculteurs et
près de 14.000 techniciens du secteur ont bénéficié de programmes de formation
et de recyclage.
Quant aux programmes de soutien aux différents segments de l’activité agricole,
ils ont été relancés à titre prioritaire. Ainsi, la dotation budgétaire
destinée aux différents fonds de soutien à l’activité a été doublée en 2018
pour atteindre 61 milliards de DA.
Du point de vue logistique, l’activité agricole est notamment accompagnée par
un programme de réalisation de 30 silos qui sera parachevé en 2019, et un vaste
programme de réalisation d’entrepôts frigorifiques portant sur des centaines de
milliers de mètres cubes. A ceci s’ajoute l’ouverture du centre d’abattage
moderne de Bougtob dans la wilaya d’El Bayadh (le troisième du genre).
Concernant le foncier agricole, il est relevé que la conversion du droit de
jouissance en acte de concession agricole est en voie de parachèvement pour
plus de 200.000 concernés qui travaillent près de 2,3 millions d’hectares, et
la situation de près de 23.000 bénéficiaires de l’accès à la propriété foncière
sur une superficie de 167.000 hectares a été régularisée.
La mise en valeur de terres forestières par des attributions à 32.000
bénéficiaires pour des activités arboricoles et l’attribution de près de 1,2
million d’hectares du domaine privé de l’Etat au bénéfice de plus de 36.000
concessionnaires pour l’investissement dans le domaine agricole sont aussi
signalées. Tout comme la poursuite du programme de concession des fermes
pilotes publiques à des investisseurs nationaux avec lesquels l’Etat conserve
une minorité de blocage de 34%.
Ainsi, une première série de 35 fermes pilotes ont déjà été mises en
partenariat, en 2013 et 2017, sur une surface totale de 14.000 hectares. Ces
partenariats qui ont réussi ont généré plus de 47 milliards de DA
d’investissements engagés et permis la création de 2.000 nouveaux emplois.
Une seconde opération a été décidée. Elle concerne 97 fermes pilotes, soit une
surface de près de 92.000 hectares, sur lesquels seront engagés plus de 450
milliards de DA d’investissements, essentiellement en fonds propres, avec la
création de près de 24.000 nouveaux emplois.
Installation de 14 Conseils
nationaux interprofessionnels
Enfin, l’organisation de la profession agricole a bénéficié de l’installation
de 14 Conseils nationaux interprofessionnels. De plus, les Assises nationales
de l’agriculture (des forêts et de la pêche) organisées cette année ont vu
leurs recommandations prises en charge par le gouvernement.
Concernant les forêts, les deux dernières années ont notamment enregistré la
plantation de plus de 250.000 plants d’oliviers et d’arbres fruitiers par près
de 6.000 bénéficiaires de programmes publics aidés et le reboisement de plus de
8.000 hectares ainsi que le renforcement des capacités de lutte contre les
incendies par l’acquisition d’équipements appropriés et le déploiement de
colonnes mobiles, ce qui a eu pour résultat une protection largement réussie
des forêts contre les incendies.
S’agissant de la pêche, le document relève notamment la réception de nouveaux
abris de pêche et la prise en charge modernisée des infrastructures existantes
ainsi que l’installation de récifs artificiels le long de la côte. On constate
aussi l’attribution d’une quarantaine de nouvelles concessions pour la création
d’établissements d’aquaculture et l’entrée en production de 19 nouvelles fermes
aquacoles.
Amélioration de
l’environnement des affaires
Le rapport consacre aussi une section entière au secteur de l’industrie et des
mines pour mettre en exergue l’amélioration de l’environnement des affaires.
Les pouvoirs publics sont attelés à mettre en place plusieurs mesures
complémentaires, toutes destinées à améliorer l’environnement de
l’investissement. Parmi ces mesures, il est cité un travail normatif conduit
par le Comité national d’amélioration de l’environnement des affaires, qui
œuvre notamment à la numérisation des procédures et actes liés à
l’investissement avec le concours de la Banque mondiale. En outre, la liste des
activités non éligibles aux avantages du Code de l’investissement a été réduite
en tenant compte des déficits existants à travers plusieurs wilayas du pays. La
Déclaration aborde aussi le renforcement des capacités d’intervention de
l’ANDI, avec notamment la mise en place de quatre centres spécialisés au niveau
central et le déploiement des Guichets uniques dans toutes les wilayas ainsi
qu’au niveau des dix nouvelles wilayas déléguées du Sud.
Quant à l’accompagnement à la création des petites et moyennes entreprises
(PME), les réaménagements de l’Agence de développement de la PME donnent déjà
des résultats sur le terrain. De plus, le Fonds de garantie des crédits aux PME
est devenu plus actif et a pris en charge près de 400 dossiers depuis le début
de l’année.
Le rapport note un suivi plus étroit des entreprises publiques économiques de
l’Industrie pour veiller à la bonne mise en œuvre de leurs programmes de
modernisation sur crédits bonifiés et à une meilleure intégration de leurs
besoins et productions ainsi qu’à la promotion de leurs capacités
d’exportation.
50 nouvelles zones
industrielles
L’augmentation de l’offre de foncier industriel, avec le lancement effectif de
50 nouvelles zones industrielles à travers une quarantaine de wilayas, sur
concours budgétaire d’un montant total de 100 milliards de DA, est aussi
soulignée. La quasi-totalité de ces nouvelles réalisations (qui couvrent près
de 12.000 hectares) sont confiées aux wilayas concernées et elles seront
livrées au cours de l’année 2019.
Grâce à la décentralisation de la gouvernance de l’acte d’investissement, il y
a eu le renforcement des capacités d’intervention du Guichet unique de l’ANDI,
qui est venu s’ajouter à la décision du gouvernement de placer l’intégralité
des actes administratifs liés à l’investissement sous l’autorité du wali
assisté de son exécutif local.
Il est ajouté que l’investissement connaît une progression palpable. Ainsi,
au-delà des projets d’envergure nationale dont les lancements et les
inaugurations se succèdent, l’ANDI enregistre également un important flux de
projets initiés par des investisseurs dans tous les secteurs.
Ainsi, de janvier 2017 à septembre 2018, ce sont 8.000 projets
d’investissements qui ont été déclarés auprès de l’ANDI et qui sont de nature à
générer plus de 200.000 emplois. La quasi-totalité de ces projets sont portés
par des investisseurs nationaux.
Les indications fournies par les banques de la place font état de 3.588 projets
financés en 2017 et 2018 dans les secteurs hors agriculture pour un montant
total de 2.329 milliards de DA. Pour le secteur agricole, il est fait état de
8.925 projets financés pour un total de 137,7 milliards de DA.
Les exportations se
multiplient
La progression de l’industrie nationale est une réalité palpable sur le
terrain. Les besoins nationaux sont désormais couverts y compris pour les
industries agro-alimentaires, électroniques, de matériaux de construction ou de
produits sidérurgiques. Les exportations de produits industriels se multiplient
peu à peu avec les encouragements des pouvoirs publics.
La bataille à présent est d’organiser la communauté des opérateurs pour qu’elle
s’investisse davantage dans les créneaux de l’industrie des exportations, qu’il
s’agisse de la chaîne d’activités liées aux exportations ou qu’il s’agisse du
transport de fret maritime et aérien, note le rapport.
Relance du secteur des
mines
Un effort substantiel de recherche et de mise en valeur est conduit par
l’Office de recherche géologique et minière, avec un financement public. En
parallèle, l’exploitation des mines de phosphate vient de connaître un nouveau
départ avec le projet de Bled El Hedba, dans la
wilaya de Tébessa, qui décuplera la production phosphatière
et entraînera une véritable industrie d’engrais dans l’Est du pays.
Pour les mines de fer, des préparatifs sont en cours en vue d’une prochaine
relance à même d’accompagner le développement de l’industrie sidérurgique
locale. Celle-ci concernera d’abord les mines de Boukhadra
et Ouenza qui verront l’augmentation de leurs productions.
Pour le gisement de Gara Djebilet dans la wilaya de Tindouf, des essais en
laboratoire et des contacts avec des partenaires sont en cours et nous
rapprochent de sa mise en valeur au cours de la prochaine décennie, mentionne
le document.