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Déclaration de politique générale (février 2019)

Date de création: 24-02-2019 19:20
Dernière mise à jour: 24-02-2019 19:20
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ECONOMIE- GOUVERNEMENT- DECLARATION DE POLITIQUE GENERALE (FEVRIER 2019)

 

La Déclaration de politique générale, présentée lundi 25 janvier 2019 par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, devant l’Assemblée populaire nationale, a consacré son deuxième chapitre à l’activité économique. Le document souligne que la période couverte par le rapport a été marquée par une activité économique soutenue, laquelle a été appuyée aussi par le règlement des créances détenues sur l’Etat et par le retour d’une liquidité suffisante au niveau des banques de la place. Ainsi, la croissance qui a été de 3,2% en 2016 s’est poursuivie à un niveau moindre en 2017 (1,4%) et connaîtra une remontée en 2018 avec une projection de 2,2%. Cette croissance est modeste du fait du recul du secteur des hydrocarbures, car hors hydrocarbures, la croissance aura été de 2,2% en 2017 et s’annonce de 3,4% en 2018. L’Office national des statistiques a enregistré, lors du second trimestre 2018, une croissance globale de +2,8% (hydrocarbures : -8,2% ; BTPH : +3,0% ; Services marchands : +2,6% ; Agriculture : +8,9%.)
En valeur, le Produit intérieur brut est passé de 160 milliards de dollars en 2016 à 168 milliards USD en 2017 et il se projette à 184 milliards USD en 2018.
L’inflation a été maîtrisée avec une moyenne nationale en baisse constante, passant de 6,4% en 2016, à 5,6% en 2017, et 4,5% pour les dix premiers mois de 2018.

La production agricole couvre les besoins du marché 

A propos du secteur de l’agriculture, du développement rural et de la pêche, il est indiqué que grâce aux importants soutiens publics successivement décidés en sa faveur par M. le Président de la République, il a réalisé un véritable décollage qu’il s’agit désormais de prolonger et de canaliser. En effet, l’agriculture représente aujourd’hui 12,3% du Produit intérieur brut national, avec une valeur globale de production supérieure à 3.200 milliards DA, et des emplois assurés à plus de deux millions six cent mille personnes. De plus, et à l’exception des céréales, du lait et des viandes, la production agricole locale couvre les besoins du marché et dégage déjà des excédents pour l’exportation.
Du fait d’une faible pluviométrie, l’année 2017 a été difficile, notamment pour les céréales, le secteur réalisant une croissance de 1% uniquement. L’année 2018 aura par contre été plus positive, avec une croissance de 8,9% au second trimestre. Ainsi, la production céréalière est passée de 35 millions de quintaux à plus de 60 millions de quintaux. Les fourrages ont augmenté de près de 9 millions de quintaux. La production de maraichage est passée de 130 à 136 millions de quintaux. La production de viandes dépasse les 10 millions de quintaux, alors que la production de lait atteint 3,5 milliards de litres. Le rapport souligne que les pouvoirs publics œuvrent à soutenir cette dynamique sous diverses formes. Ainsi, en termes d’infrastructures, les surfaces irriguées ont été portées à plus de 1,3 million d’hectares et les réseaux d’électrification agricole ont été étendus de 10%, atteignant 7.000 kilomètres. En outre, plus de 4.300 kilomètres de pistes agricoles ont été ouvertes et près de 2.000 forages d’eau ont été réalisés ou réhabilités. En termes de protection sanitaire et phytosanitaire, d’importantes campagnes de vaccination de bovins, d’ovins et autres ruminants ont été menées ces deux dernières années et une action particulière est engagée pour faire face aux nouvelles épidémies qui menacent le cheptel.

Disponibilité de semences 

Il y a aussi un programme substantiel financé par l’Etat pour garantir aux cultivateurs la disponibilité de semences saines et pour protéger aussi la production de dattes.
En termes de perfectionnement des connaissances, près de 47.000 agriculteurs et près de 14.000 techniciens du secteur ont bénéficié de programmes de formation et de recyclage.
Quant aux programmes de soutien aux différents segments de l’activité agricole, ils ont été relancés à titre prioritaire. Ainsi, la dotation budgétaire destinée aux différents fonds de soutien à l’activité a été doublée en 2018 pour atteindre 61 milliards de DA.
Du point de vue logistique, l’activité agricole est notamment accompagnée par un programme de réalisation de 30 silos qui sera parachevé en 2019, et un vaste programme de réalisation d’entrepôts frigorifiques portant sur des centaines de milliers de mètres cubes. A ceci s’ajoute l’ouverture du centre d’abattage moderne de Bougtob dans la wilaya d’El Bayadh (le troisième du genre).
Concernant le foncier agricole, il est relevé que la conversion du droit de jouissance en acte de concession agricole est en voie de parachèvement pour plus de 200.000 concernés qui travaillent près de 2,3 millions d’hectares, et la situation de près de 23.000 bénéficiaires de l’accès à la propriété foncière sur une superficie de 167.000 hectares a été régularisée.
La mise en valeur de terres forestières par des attributions à 32.000 bénéficiaires pour des activités arboricoles et l’attribution de près de 1,2 million d’hectares du domaine privé de l’Etat au bénéfice de plus de 36.000 concessionnaires pour l’investissement dans le domaine agricole sont aussi signalées. Tout comme la poursuite du programme de concession des fermes pilotes publiques à des investisseurs nationaux avec lesquels l’Etat conserve une minorité de blocage de 34%.
Ainsi, une première série de 35 fermes pilotes ont déjà été mises en partenariat, en 2013 et 2017, sur une surface totale de 14.000 hectares. Ces partenariats qui ont réussi ont généré plus de 47 milliards de DA d’investissements engagés et permis la création de 2.000 nouveaux emplois.
Une seconde opération a été décidée. Elle concerne 97 fermes pilotes, soit une surface de près de 92.000 hectares, sur lesquels seront engagés plus de 450 milliards de DA d’investissements, essentiellement en fonds propres, avec la création de près de 24.000 nouveaux emplois.

Installation de 14 Conseils nationaux  interprofessionnels

Enfin, l’organisation de la profession agricole a bénéficié de l’installation de 14 Conseils nationaux interprofessionnels. De plus, les Assises nationales de l’agriculture (des forêts et de la pêche) organisées cette année ont vu leurs recommandations prises en charge par le gouvernement.
Concernant les forêts, les deux dernières années ont notamment enregistré la plantation de plus de 250.000 plants d’oliviers et d’arbres fruitiers par près de 6.000 bénéficiaires de programmes publics aidés et le reboisement de plus de 8.000 hectares ainsi que le renforcement des capacités de lutte contre les incendies par l’acquisition d’équipements appropriés et le déploiement de colonnes mobiles, ce qui a eu pour résultat une protection largement réussie des forêts contre les incendies.
S’agissant de la pêche, le document relève notamment la réception de nouveaux abris de pêche et la prise en charge modernisée des infrastructures existantes ainsi que l’installation de récifs artificiels le long de la côte. On constate aussi l’attribution d’une quarantaine de nouvelles concessions pour la création d’établissements d’aquaculture et l’entrée en production de 19 nouvelles fermes aquacoles.

Amélioration de l’environnement des affaires 

Le rapport consacre aussi une section entière au secteur de l’industrie et des mines pour mettre en exergue l’amélioration de l’environnement des affaires. Les pouvoirs publics sont attelés à mettre en place plusieurs mesures complémentaires, toutes destinées à améliorer l’environnement de l’investissement. Parmi ces mesures, il est cité un travail normatif conduit par le Comité national d’amélioration de l’environnement des affaires, qui œuvre notamment à la numérisation des procédures et actes liés à l’investissement avec le concours de la Banque mondiale. En outre, la liste des activités non éligibles aux avantages du Code de l’investissement a été réduite en tenant compte des déficits existants à travers plusieurs wilayas du pays. La Déclaration aborde aussi le renforcement des capacités d’intervention de l’ANDI, avec notamment la mise en place de quatre centres spécialisés au niveau central et le déploiement des Guichets uniques dans toutes les wilayas ainsi qu’au niveau des dix nouvelles wilayas déléguées du Sud.
Quant à l’accompagnement à la création des petites et moyennes entreprises (PME), les réaménagements de l’Agence de développement de la PME donnent déjà des résultats sur le terrain. De plus, le Fonds de garantie des crédits aux PME est devenu plus actif et a pris en charge près de 400 dossiers depuis le début de l’année.
Le rapport note un suivi plus étroit des entreprises publiques économiques de l’Industrie pour veiller  à la bonne mise en œuvre de leurs programmes de modernisation sur crédits bonifiés et à une meilleure intégration de leurs besoins et productions ainsi qu’à la promotion de leurs capacités d’exportation.

50 nouvelles zones industrielles 

L’augmentation de l’offre de foncier industriel, avec le lancement effectif de 50 nouvelles zones industrielles à travers une quarantaine de wilayas, sur concours budgétaire d’un montant total de 100 milliards de DA, est aussi soulignée. La quasi-totalité de ces nouvelles réalisations (qui couvrent près de 12.000 hectares) sont confiées aux wilayas concernées et elles seront livrées au cours de l’année 2019.
Grâce à la décentralisation de la gouvernance de l’acte d’investissement, il y a eu le renforcement des capacités d’intervention du Guichet unique de l’ANDI, qui est venu s’ajouter à la décision du gouvernement de placer l’intégralité des actes administratifs liés à l’investissement sous l’autorité du wali assisté de son exécutif local.
Il est ajouté que l’investissement connaît une progression palpable. Ainsi, au-delà des projets d’envergure nationale dont les lancements et les inaugurations se succèdent, l’ANDI enregistre également un important flux de projets initiés par des investisseurs dans tous les secteurs.
Ainsi, de janvier 2017 à septembre 2018, ce sont 8.000 projets d’investissements qui ont été déclarés auprès de l’ANDI et qui sont de nature à générer plus de 200.000 emplois. La quasi-totalité de ces projets sont portés par des investisseurs nationaux.
Les indications fournies par les banques de la place font état de 3.588 projets financés en 2017 et 2018 dans les secteurs hors agriculture pour un montant total de 2.329 milliards de DA. Pour le secteur agricole, il est fait état de 8.925 projets financés pour un total de 137,7 milliards de DA.

Les exportations se multiplient

La progression de l’industrie nationale est une réalité palpable sur le terrain. Les besoins nationaux sont désormais couverts y compris pour les industries agro-alimentaires, électroniques, de matériaux de construction ou de produits sidérurgiques. Les exportations de produits industriels se multiplient peu à peu avec les encouragements des pouvoirs publics.
La bataille à présent est d’organiser la communauté des opérateurs pour qu’elle s’investisse davantage dans les créneaux de l’industrie des exportations, qu’il s’agisse de la chaîne d’activités liées aux exportations ou qu’il s’agisse du transport de fret maritime et aérien, note le rapport.
 
Relance du secteur des mines 

Un effort substantiel de recherche et de mise en valeur est conduit par l’Office de recherche géologique et minière, avec un financement public. En parallèle, l’exploitation des mines de phosphate vient de connaître un nouveau départ avec le projet de Bled El Hedba, dans la wilaya de Tébessa, qui décuplera la production phosphatière et entraînera une véritable industrie d’engrais dans l’Est du pays.
Pour les mines de fer, des préparatifs sont en cours en vue d’une prochaine relance à même d’accompagner le développement de l’industrie sidérurgique locale. Celle-ci concernera d’abord les mines de Boukhadra et Ouenza qui verront l’augmentation de leurs productions.
Pour le gisement de Gara Djebilet dans la wilaya de Tindouf, des essais en laboratoire et des contacts avec des partenaires sont en cours et nous rapprochent de sa mise en valeur au cours de la prochaine décennie, mentionne le document.