HISTOIRE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH-
ESSAI DJOUDI ATTOUMI- « LES FEMMES COMBATTANTES DANS LA GUERRE... »
Les femmes combattantes dans la guerre de libération nationale
(1954-1962). Ces héroines restées dans l’ombre. Essai
de Djoudi Attoumi, Editions
Rym Attoumi, El Flaye-Sidi Aich (Bejaïa), 2014,
850 dinars, 350 pages
La guerre de libération nationale est Une. Mais son histoire est multiple et
diverse. C’est, peut-être, ce qui fait sa légende et son Histoire encore
incomplètement étudiée. Beaucoup reste à faire . Il
est vrai que, par le passé, tout particulièrement durant les premières
décennies, l’absence d’une liberté d’études et d’expression, tant au niveau de
la recherche universitaire qu’au niveau des médias (tous publics, l’édition du
livre y compris), n’avait pas permis une écriture totale des faits et gestes
des héros, toutes les histoires de la
lutte des hommes et des femmes...et des enfants. Grande faille d’ailleurs ! Bien de
grands et immenses acteurs de la guerre,
peut-être parce qu’ils occupaient, après l’Indépendance, des postes de
responsabilité politique, peut-être voulaient-ils oublier on ne sait quoi ,
peut-être.....sont partis (décès) sans laisser de mémoires. D’où
, cette désagréable impression d’une « histoire à
répétition » que les nouvelles
générations n’arrivent pas à assimiler. D’où, l’avance prise par les thèses
colonialistes développées outre-Méditerranée ; l’affaire « Furon-Bengana » n’étant qu’un énième accident de parcours.
Heureusement qu’il y a, depuis 1990 tout particulièrement, une libération de
la mémoire de l’« ancien » moudjahid. C’est le cas de Djoudi Attoumi (et de bien
d’autres dont les ouvrages ont été présentés dans cette chronique) qui, cette
fois-çi, s’est penché sur la participation de la
femme, des femmes, de toutes les femmes à la guerre d’indépendance .
D’Algérie et d’ailleurs. Des combattantes, des « guetteuses »
assurant des gardes, des agents de liaison, des médecins, des infirmières, des
« espionnes » (au sens noble du terme), des porteuses d’armes ,
d’argent, d’informations et d’aliments , des soutiens actifs (dont beaucoup d’ Européennes de tendance
libérale d’Algérie et de France) . Des noms, des prénoms, des pseudos...connus
ou non, retenus par les stèles commémoratives ou seulement par les mémoires
collectives locales ou nationales : de la Kahena
et Fadhma N’Soumer à Chaib Dzair, Drif Zohra, Djamila Boupacha, Djamila Bouhired, Hassiba Ben Bouali, Djamila Bouazza , Aicha Haddad, Ourida
Meddad, Brarti Zahoua, les sœurs Bedj, Na Aldjia et Djamila Minne
Amrane en passant par Malika Gaid, Meriem Bouattoura, Sakina Ziza, Leila Bouchaoui, Amamouche Tassadit, Rosa Melouk, Safia (la mère de Brahim Ben Brahim), Abouadoukh
Zohra, Louiza Attouche, Drifa
Attif, Raymonde Peschard,
Fatima Bedar, Nouara Azzoug,Hassina Cheurfa, Zahia Kherfallah, Meriem
Abdelaziz, Louisa Talmats , Ait Amrane Yamina, les sœurs Ighil Ahriz, Debouz
Fatima, Fatma Bachi, .......et d’autres , et d’autres
dans toute l’Algérie...et en France, pays de l’occupant. Des milliers, des
centaines de milliers. Brutalisées, violentées, exposées, traînées par les chars , emprisonnées,
humilées
sur les places publiques , souvent violées (collectivement) , toujours
torturées, parfois brûlées vives....mais jamais découragées.
L’Auteur : Licencié en droit et diplômé de l’Ecole
nationale de la Santé publique de Rennes (France), l’auteur, Djoudi Attoumi (
né en 1938 dans les Ait Oughlis) a rejoint les
maquis au lendemain du congrès de la Soummam en 1956 pour être affecté au Pc de
la wilaya III auprès du Colonel Amirouche.Par la
suite, plusieurs postes de responsabilité. Démobilisé (sur sa demande) en août
1962, il exerça au niveau de plusieurs postes de responsabilité dans
l’Administration locale, entre autres.
Auteur de plusieurs ouvrages
consacrés pour la plupart à la guerre de libération nationale
Extrait: « La torture qui est sujet de’actualité a été pratiquée d’une façon systématique
pendant la guerre d’Algérie par l’armée française....La pratique de la torture
est quelque chose de courant à tous les niveaux de l’armée française » (p
167)
Avis : Très riche, trop riche en informations...avec une
présentation (mise en page et impression) rendant difficile la lecture.
Citation : « Qu’elles soient dans les maquis,
dans leurs villages, dans les centres de regroupements, dans les zones
interdites ou dans les centres urbains, elles (les femmes algériennes) étaient
à la hauteur de leurs responsabilités et de l’amour qu’elles portent pour leur
patrie » (p 9)