POPULATION- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH-
RECIT NORA SARI- « CONSTANTINE.L’EXIL ET LA GUERRE »
Constantine. L’exil et la guerre. Récit de Nora Sari, Casbah Editions, Alger 2016. 1
150 dinars,525 pages.
Après son ouvrage sur Cherchell, la ville de la prime enfance, c’est au tour
de Constantine d’être présentée par l’auteure qui a fait de janvier 1954
jusqu’à juin 1963, une année après l’indépendance, sa scolarité ; son père
, enseignant, y ayant été
affecté.
Constantine , la ville située « fe thelth el khali
medenia, « aux troisèmes
confins arides du monde », et où « existent une civilisation et un
art de vivre des plus raffinés » ! Constantine avec ses familles
citadines aux origines « aristocratiques », avec son parler, ses coutumes , ses traditions, ses us, son accent et sa
cuisine originaux, avec ses lieux historiques, avec sa musique malouf , introuvée ailleurs, avec la cœxistence
des communautés (tout particulièrement au niveau de certains quartiers, mais
pas tous), avec les changements technologiques (l’avion,la
télévision) ..... avec...
A travers l’histoire (plutôt les histoires....pas les querelles !)
d’une jeune fille encore en fleurs, c’est toute la vie quotidienne des gens de la ville des années
50 et début 60 qui défile....avec ses
joies et ses peines, ses amitiés,ses espoirs et ses
déceptions, avec ses échappées (les vacances, puis les impondérables de la
guerre ) à Cherchell , la ville natale,
et aussi, à Djelfa, chez un cousin médecin).
La guerre n’est pas loin et elle n’est pas évitée ,
vue par une adolescente déjà nationaliste, mais quelque peu choquée par les
brutalités inattendues. La guerre est d’ailleurs abordée à travers des
chapitres totalement consacrées à des héros ou à des événèmenst
–la grève de 56, les enfumades du Dahra en 1844-1845
et celles du pic du Marceau en 1957, l’insurrection et la déportation des Brakna, Mustapha Saâdoun
(patriote proriétaire terrien et agriculteur faisant
partie des militants communistes montés
au maquis, le « Maquis rouge » , comme Maillot, Laban, Moussaoui, Guerrab, Hannoune, Zelmat, Mohamed Boualem ) mort au combat à l’âge de 25 ans), le Mouloudia de Cherchell. Ils alourdissent un peu le récit e
il serait intéerssant de voir l’auteur
« commettre » un ouvrage consacrée uniquement à ces événements et
hommes historiques et à bien d’autres . Sa plume et sa
pédaogogie apporteront beaucoup à l’histoire
événementielle si recherchée mais si mal écrite encore.
L’Auteur : Professeur de français à la retraite,
elle a déjà publié un récit,
« Concert à Cherchell » (Casbah Editions, 2014)....et elle a obtenu,
en 2014, le troisième prix de la presse écrite en français ,
pour le concours « Les enfants de Novembre »
Extrait : « La transe est bien un exutoire ;elle libère du stress, elle contrarie la morosité du
quotidien des femmes au foyer, prises dans leurs tâches ménagères récurrentes
« ( p 255)
Avis :Un livre écrit avec une maîtrise parfaite la langue ...avec
cependant bien qulques mots rarement utilisés par le grand public.....Prof’
de français un jour, prof’ toujours ! Chapitres courts aux sujets divers,
agréables à lire par les anciens et émouvant
pour les « nostalgériques ».. d’ici .....et d’ailleurs
.
Citation : « De la différence naissent les
conflits, les on-dit, les rumeurs, les verdicts » (p 125)