HISTOIRE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH-
ESSAI RABAH ZAMOUM- « ALI ZAMOUM, LE JUSTE.... »
Ali Zamoum, le juste. Essai de Rabah Zamoum (préface de Hocine Zahouane
et postface de Samir Imalayène). Inas Editions, Alger 2016, 1 000 dinars, 338
pages
Il ne s’est jamais arrêté de lutter. Hier, encore tout jeune, pour la
libération du pays du joug colonialiste. Fait prisonnier, condamné à mort à plsuieurs reprises, il erra de prison en prison jusqu’à
l’Indépendance du pays en 1962. Entre- temps, son frère aîné, Mohamed Zamoum (Si Salah) commandant de la wilaya 4 historique,
tombait au champ d’honneur .
Un homme hors du commun, un moudjahid vrai qui n’a jamais cherché à tirer un
avantage matériel ou une quelconque
gloriole.
Hocien Zahouane, le préfacier,
en trois points , tracé son portrait :
Anti-carriériste (il aurait pu faire un très beau parcours, ayant débuté, en
1962, à la tête de la wilaya de Tizi-Ouzou).
Anti-apparatchik (ce qui lui avait valu bien des inimitiés au sein di Fln
dont ila animé la Fédération).
Incorruptible (résistant aux « appels » continuels de Houari Boumediène, alllant –alors qu’il
était directeur d’une des plus gros complexes industriels, celui du textile-
jusqu’à s’opposer publiquement –et de quelle manière !- à Belaid Abdessaelam, alors
ministre en charge omnipotent du secteur )
Mille et une fonctions, mille et une difficultés....et, c’est au ministère
du TRavil, avec comme boss, Mohamed Said Mazouzi, un autre vrai grand
de la Révolution, qu’il va s’épanouir le mieux et le plus. A la tête de la
direction de la Formation professionnelle. IL ya développe sa dématche novatrice, « révolutionnaire pour H. Zahouane.....retrouvant ,
certainement, par bien des
expériences originales (dont celles
culturelles avec ses « complices intimes, Kateb Yacine et M’hamed Issialkgem) , le chemin du
combat commencé déjà durant la révolution armée à partir du village natal,
Igihl Imoula, lieu de
production et de publivation de la Déclaration de
Novembre: la libération économique, sociale
et politique du citoyen.
Par la suite, il s’investira dans l’humanitaire avec la Fondation « Tadjemaït » (qui continuera d’ailleurs l’œuvre du
fondateur) sous l’appellation « Tagmats Ali Zamoum ».
L’Auteur : A tout seigneur tout honneur ! Ali Zamoum, décédé en septembre 2004, est né le 29 octobre 1933 à Ighil Imoula (Tizi
Ouzou)....Dès sa prime jeunesse, il se forme aux
côtés de son frères aîné Mohamed Zamoum, Si Salah,
futur commandant de la Wilaya 4 historique et tombé au champ d’honneur en
juillet 1961.
Ali le moudhjhaid est fait prisonnier en février
1955...Condamné à mort à plusieurs reprises, il partagea la cellule de Ahmed Zabana la veille de son exécution. Libéré en 1962, il
occupa plusieurs postes de responsabilités , dont
celle de wali de Tizi Ouzou,
avec toujours une grande volonté d’améliorer le sort des démunis, ce qui ne
facilitera pas ses rapports avec le « pouvoir ». Très proche de
Mohamed Said Mazouzi,
l’autre juste et grand ami de Kateb Yacine et de M’hamed
Issiakhem. Auteur, en 1994 (Ed. Rahma) d’un ouvrage qui avait connu un immense succès , « Tamurt Imazighen.....Mémoires d’un survivant »
Rabah Zamoum est son neveu, fils de Si Salah
Extraits : « Quand on examine le fonctionnement
des ministères, quand on observe les ministres eux-mêmes, les directeurs
centraux, les cadres supérieurs du pays, la bureaucratie,.....nous constatons
que pour eux et selon eux, tout est une réussite, ils sont forts, devenus les
plus grands de tous.....Je ne vois pas pourquoi ils militeraient pour une
politique qui remettrait en cause leur pouvoir » (Ali Zamoum,
p 75), « L’Algérie a agi comme les pays du Golfe : payer pour tout
avoir sans posséder le savoir » (Rabah Zamoum, p
232), « Pendant que des spécialistes étudiant la confection de
taille-crayons de plus en plus perfectionnés pour gagner des clients, d’autres
spécialistes concurrents ont inventé des crayons qu’on ne taille pas. Les
fabricants de mousse à raser s’ingénient à trouver le meilleur savon, les
militants islamistes laissent fleurir leurs barbes. Certains cherchent à
satisfaire un besoin, d’autres le suppriment, tout simplement « (Ali Zamoun, p 248).
Avis : Un juste ? Un saint ? Un anti-héros ? Un naïf politique ? Un hyper-réaliste ? En tout cas, un vrai
, un grand « homme libre » ayant l’Algérie dans le sang...et
dans la vie. Jusqu’à la mort !
Citations : « Combien d’hommes et de femmes
d’affaires, de la culture, des arts et des sciences, ont obtenu telle ou telle
distinction, privilège ou récompense, non pas par leurs mérites propres mais
simplement pour avoir vanté les vertus surfaites de leurs maîtres. Au fil des
années, ces comportements se sont généralisés dans le paysage politique
algérien. Il est devenu coutumier d’appatenir pour
obtenir » (Ali Zamoum, p 135), « Trente-six
idées me viennent à la tête et comme trente-six choses ne peuvent être faites
en même temps, je ferai alors la trente-septième....cest-à-dire
que je vais m‘allonger sur mon lit et regarder bêtement la télé » (Ali Zamoum, p 237), « Le fait dêtre
Kabyle ne signifie autre chose que celui d’habiter la Kabylie. Croire qu’être
Kabyles signifie qu’ils sont meilleurs est une dangereuse erreur politique. On
peut être un tyran à la tête d’une Djemâa d’un
village » (Ali Zamoum, p 320)