ADMINISTRATION - GOUVERNEMENT- DECLARATION
DE POLITIQUE GENERALE (FEVRIER 2019)
Rationaliser les dépenses
Un Comité intergouvernemental est chargé du suivi du dossier de la
numérisation de l’administration, indique la Déclaration, précisant que ce
travail progresse de manière satisfaisante, avec notamment la généralisation
graduelle de l’accès de toutes les administrations publiques au même fichier du
Numéro d’Identifiant National (NIN) et la connexion progressive des
Administrations centrales avec l’ensemble de leurs services déconcentrés au
niveau des wilayas et même des communes. La mise en place en cours du
référentiel national de sécurité informatique au niveau de toutes les
administrations et services publics et la finalisation de la mise en
application de la signature électronique ou encore le lancement d’un data
center devant abriter les données numériques de toutes les administrations et
services publics sont aussi prévues.
Lutte contre les fléaux économiques
Le document annonce aussi que l’avènement de l’économie de marché, d’une part,
et la volonté de réformer et moderniser la gouvernance du pays, d’autre part,
sont derrière l’effort en cours, depuis quelques années, pour la modernisation
de la gouvernance financière. Celle-ci se développe notamment à travers la
modernisation de la gestion du budget, le renforcement de la lutte contre les
fléaux économiques et financiers et la modernisation de l’administration du
Domaine. Le document aborde aussi la modernisation de la gestion budgétaire. Il
est relevé notamment la promulgation de la nouvelle Loi organique relative aux
lois de finances, qui véhicule une réforme profonde de la conception du budget
de l’Etat, laquelle sera mise en application à partir de 2022, ainsi que la
promulgation et la mise en chantier de nouvelles réglementations relatives aux
dépenses d’équipement de l’Etat. Ces textes permettront une meilleure
fluidification de la notification des autorisations de programmes annuelles et
l’assainissement de la nomenclature des investissements publics pour l’adapter
aux capacités financières de l’Etat.
Des écritures comptables aux normes internationales
La réforme de la comptabilité de l’Etat et des collectivités locales est aussi
citée et ce, à travers l’élaboration de la nouvelle nomenclature du plan
comptable de l’Etat ainsi que des normes d’écritures comptables adaptées aux
normes internationales.
Il s’agit aussi du lancement de la réforme de la finance locale, dont la
finalité est notamment de doter les collectivités locales de ressources plus
significatives. En ce qui concerne la lutte contre les fléaux économiques et
financiers, c’est le renforcement du contrôle fiscal et la lutte contre la
fraude fiscale qui sont cités.
Cette démarche d’ensemble a eu déjà pour résultats une amélioration des
recouvrements fiscaux, proche de 15% ces dernières années, et une amélioration
appréciable également des résultats de la lutte contre la fraude fiscale.
C’est le cas aussi pour le renforcement de la lutte contre la fraude douanière
et les contrôles aux frontières intensifiés contre la contrebande, notamment
sur les produits subventionnés.
La lutte contre la fuite des capitaux s’est accrue aussi et sera renforcée par
un contrôle des valeurs réelles des produits importés pour combattre la
surfacturation, ajoute le document, sans omettre de signaler plusieurs conventions
de coopération conclues entre l’Administration des Douanes et celles d’autres
pays, « ce qui ne manquera pas d’avoir un impact positif supplémentaire
sur la lutte contre la fraude douanière ».
Renforcement des moyens
de l’Inspection générale des finances
Dans le domaine du renforcement du contrôle a posteriori de l’exécution de la
dépense publique, il y a une meilleure prise en charge des observations
formulées dans les rapports annuels de la Cour des comptes et un renforcement
des moyens de l’Inspection générale des finances, qui intensifie le nombre de
ses interventions. En ce qui concerne le concours de l’administration du
Domaine national, le document relève la finalisation proche du chantier du
cadastre à travers l’ensemble du territoire national. Ce dernier, en cours
depuis plusieurs années déjà, a atteint des niveaux importants qui augurent de
son parachèvement à la fin de cette décennie.
La déclaration évoque l’établissement des actes de concession foncière en
faveur du secteur économique. A ce titre, la délivrance des actes de conversion
du droit de jouissance perpétuelle en concession agricole a été parachevée,
alors que l’établissement des actes de concession au profit des investisseurs
bénéficiaires d’assiettes foncières évolue d’une manière globalement
satisfaisante.
Quant à l’Administration du Trésor, elle contribue au financement de l’économie
sous plusieurs formes, notamment à travers les prêts du Fonds national de
l’investissement qui totalisent près de 3.000 milliards de DA destinés à plus
de 200 projets dans les secteurs de l’industrie, de l’énergie, des travaux
publics, des ressources en eau, des transports, du tourisme et de la
communication. Il y a aussi des prêts dépassant 400 milliards de DA accordés
aux banques pour rétrocession aux entreprises économiques publiques, notamment
dans les secteurs de l’énergie, des ressources en eau, des transports et de
l’habitat.
La dette fait partie des éclaircissements du document
Ainsi la dette extérieure de l’Etat est de 1,797 milliard de dollars en juin
2018, y compris le prêt de 1 milliard de dollars contracté en 2016 auprès de la
Banque africaine de développement. La dette extérieure publique représente
1,06% du PIB.
La dette publique interne atteint 36% du PIB, « un ratio encore bien
raisonnable », notamment du fait des emprunts contractés par le Trésor
auprès de la Banque d’Algérie au titre de l’article 45 bis de la Loi sur la
monnaie et le crédit.
Moderniser les banques et les assurances
En ce qui concerne la modernisation du système bancaire et financier, on note
plusieurs réalisations durant ces deux dernières années, notamment la
modernisation du système d’information des banques publiques ainsi que la
modernisation des systèmes d’information des acteurs du marché financier et
l’amélioration de la trésorerie des banques publiques grâce aux rachats par le
Trésor des titres émis au profit des banques. C’est dans ce cadre que se
situent aussi l’amélioration des fonds propres des banques locales grâce à une
nouvelle disposition du Conseil de la monnaie et du crédit et l’adoption par le
Conseil de la monnaie et crédit du règlement permettant la mise en place de la
finance dite islamique. La numérisation de l’activité des assurances est aussi
en voie d’achèvement. Cela s’accompagne de la simplification des procédures de
gestion des dossiers de souscription d’assurances et de déclaration de
sinistres. En outre, les entreprises d’assurances ont mis en place de nouvelles
offres d’assurance avec couverture complète pour les ménages et pour les
PME-PMI.