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Roman Abdelkader Djemai- "La vie (presque) vraie) de l'Abbé Lambert"

Date de création: 22-02-2019 19:36
Dernière mise à jour: 22-02-2019 19:36
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POPULATION- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- ROMAN ABDELKADER DJEMAI- « LA VIE (PRESQUE VRAIE) DE L’ABBE LAMBERT »

La vie (presque ) vraie de l’Abbé Lambert. Roman de Abdelkader Djemaï. Editions Barzakh, Alger 2016, 650 dinars, 148 pages

Ce n’est pas le premier ni le dernier homme de religion (toutes les religions) qui jette aux orties son engagement premier au service de la foi.

Niçois d’origine, frais émulu de l’Institut catholique de Toulouse, docteur en théologie et en philosophie, co-auteur d’une traité pratique, à succès,  de radiesthésie,   encore bien jeune.... sorte « de précurseur de Belmondo » aimant côtoyer les précipices et frôler les abîmes , et accompagnée d’une belle amie, Clara Pardeni,  qui avait abandonné mari et enfant pour le suivre, l’abbé (Gabriel Irénée Séraphin Lambert ) débarque , en soutane ( car, hélas, l’habit fait, toujours le moine), une sorte de « terre promise » , pour exercer son art (un don ?) de sourcier......c’est-à-dire, « chercheur d’eau », au moyen d’un pendule ou d’un bout de bois (baguette de coudrier) .

D’abord Alger , l’Algérois et l’Est algérien (c’est à Souk-Ahras qu’il « débaucha » Clara qui s’ennuyait ferme en compagnie de son institeur de mari.  Oran est sa dernière étape (il avait déjà connu le Maroc, Marrackech qui l’avait beaucoup marqué) , et de découverte en découverte (Oran était déjà connue par la rareté de son eau potable et le sel étant fortement présent) , beau parleur portant beau, populaire auprès des masses et de certains milieux affairistes.....il deviendra, le 18 mais 1934  –toujours en soutane – le 33ème  maire de la  ville  la plus antisémite d’Algérie.....Bien après son départ (vichysiste, il avait été écarté après le débarquement des Américains .....et il ne quittera l’Algérie –et Clara-  qu’à l’Indépendance.....mourant , religieusemnt, à Antibes, dix sept années apprès ),  il n’y avait toujours pas d’eau potable à Oran. C’est seulement,  en juillet 1952, que l’eau miraculeuse provenant du barrage de Béni Bahdel (à 180 km d’Oran) fit son apparition., mais que l’étude avait débuté en 1920. On fêta cette nouvelle née avec une gigantesque anisettequi dura deux jours.

Une révélation : Robert Houdin, presdigitateur (ou magicien)  mondialement connu, était venu en Algérie en 1856, sollicité alors par l’armée d’occupation pour « lutter contre les marabouts et les confréries qui incitaient la population indigène à la révolte ». Une mission militaire qui dura trois mois , de septembre à novembre 1850.....Un voyage aux allures de « croisade ».... 

 

 

L’Auteur :Né en 1948 à Oran, il vit en France depuis 1993. Grande plume journalistique au sein de la rédaction de La République (quotidien francophone à Oran, alors dirigé par Bachir Rezzoug), il est devenu un des plus grands écrivains algériens de langue française. Auteur d’une œuvre prolifique dont « La dernière nuit de l’Emir », en 2011 (Barzakh Editions et Le Seuil ) déjà présente dans Médiatic

Extrait  Créé par les Espagnols, fait avec de la farine de pois chiches, du pain rassis, de l’eau , et cuit au feu de bois, c’était le plat du pauvre, un appoint au goût délicieux qui ne coûtait presque rien » (p 78),  « Les tentations étaient nombreuses à Oran, qui avait la réputation d’être folklorique, sensuelle et exubérante » (p 85)

Avis :Pour ceux qui veulent approfondir leur connaisance de la vie de leur ville, Oran (car il y a une description détaillée de la ville et de la vie quotidienne, côté Européens et côté Indigènes) ...et ceux qui s’intérressent aux comportements des hommes de religion « défroqués »

Citation : « «Les mauvaise langues disaient que les deux fauves refusaient de rentrer dans la mairie (d’Oran) parce qu’il y avait trop de bourricots dans les bureaux » (p 67),