COMMUNICATION- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH-
RECUEIL CHRONIQUES KAMEL DAOUD- « MES INDEPENDANCES..... »
Mes Indépendances. Chroniques 2010-2016 (préface de Sid Ali Semiane). Recueil de chroniques. Editions Barzakh, Alger 2017, 1000 dinars, 468 pages .
183 textes choisis parmi plus de 2 000 écrits entre 2010 et 2016, dont 21 à
peine parus dans d’autres organes de
presse que le Quotidien d’Oran (13 dans des sites internet
d’information, 7 dans l’hebdomadaire franaçais Le
Point et 1 dans le quotidien américain The New York Times) , le
premier et grand amour de l’écrivant.....devenu, peu à peu, au fil des
productions quotidiennes, d’abord un chroniqueur de génie, puis un essayiste de
talent, et , enfin, un écrivain reconnu.
183 textes allant de plus longs au plus courts en passant par le moyen, mais
tous chargés de significations.
Une chronique, malgré son écriture originale - bien décrite par le préfacier, lui aussi,
grand chroniqueur ayant « sévi » avec génie dans la presse des années 90, - allie la critique, le
commentaire, l’humour, la dérision et
est liée, presque toujours, à l’actualité, en tout cas à l’actualité la plus
parlante au lecteur, tout particulièrement lorsqu’elle est quotidienne .
De plus, une chronique est assez liée à la qualité du support et de ses
lecteurs. Ainsi, Le Quotidien d’Oran (et les journaux étrangers cités)
ont des « clients » qui
« pensent » beaucoup plus qu’ils ne « pansent ». D’où, une
démarche qui informe certes,qui
ratisse large, mais qui a pour objectif
assumé d’éveiller et de réveiller, sans tomber dans l’article (ou billet)
polémique qui, lui, « descend en flammes » sans se soucier des dégâts. « Faire prendre
conscience » chez la première,
« dénoncer » chez le second.
Donc, 183 textes , écrits par «un « diagnosticien du présent » (une
formule empruntée à Michel Foucault), qui, en plus de ses qualités de
journaliste chercheur d’’infos’ (nationales et internationales, culturelles,
cultuelles, historiques, sportives, linguistiques, sociales , politiques
,économiques....) a un sens aiguisé de la formule qui frappe juste, même
lorsqu’elle paraît irrespectueuse ....et ne cesse
d’ « inventer », grâce à sa maîtrise de la langue, des phrses toujours
chargées de sens.
Et, ce qui ne gpâte rien, de temps en temps, bien
que rarement, il nous offre quelques pépites sur ses « états d’âme ».
Ainsi , le texte paru le lundi 28 novembre 2011 (L’Autre,
p 132) , une sorte de confession intime. Mal de vivre ? Mal
d’aimer (ou de ne pas l’être assez) ? Ainsi, le texte paru le dimanche 24 novmebre 2013 (Le long du Sud :Les
gens du Nord venus, p 254) , un véritable chant d’amour pour une grand
région du pays qui a toujours su accueillir (et retenir bien souvent) la gens
du Nord. Poète ou/et âme sensible aussi,
le Daoud !
L’Auteur : Kamel Daoud , né en
1970 est un enfant de Mostaganem , vivant à Oran. Journaliste au Quotidien
d’Oran durant de très longues années, il est auteur, déjà, d’un recueil de
nouvelles, La préface du nègre (2008),
ayant reçu le fameux Prix Mohammed Dib...et un roman éclatant, Meurseault, contre-enquête qui a reçu de nombreux prix (Escales
littéraires d’Alger en 2014, et en France , le Goncourt du premier roman, en
2015....), le consacrant internationalement en tant qu’écrivain et en tant que
journaliste –chroniqueur.
Extraits : « J’ai accompli ce métier (de
journaliste-choniqueur) comme on accompli parfois la
prière, mais tournée vers les miens et ma terre » (p 18),
, « Durant les annédes 90, la chronqiue algérienne était jubilation face à la mort et
l’ennui mais servait aussi de célébration......Les chroniqueurs algériens
étaient célèbres, enviés , usés, insupportables et grandiloquents. Un peu les
surréalistes du coin, haltérophiles de l’absurde national « (p 15),
« La chronique est (donc) un art majeur en Algérie, signant le retour féroce
du journalisme d’opinion, un exercice de style et de sen, de trébuchements,
d’accidents de langue et d’interrogations insistantes. Que j’ai voulu
partager » (p 20)
Avis : Encore d’autres Prix en perspective ! Des
chroniques de presse certes mais qui, mises bout à bout, sont un vrai essai
philosophique comme on en a rarement vu
dans notre pays. A ne rater sous aucun prétexte. Mais, attention, à
déguster lentement ! Par ceux qui aiment ....comme par ceux détestent –ou
ne l’aiment pas trop -K . Daoud.
Citations ( Elles sont innombrables et
nous n’avons pris que celles récoltées au niveau des textes de
présentation !) : « Un pays qui échoue craint la
réussite. La réussite est supecte. Surtout quand elle
est homologuée ailleurs » (Sid Ali Semiane,
préface, p 10), « L’espace de la chronique est petit, il faut y développer
la concentration du penalty. Le roman étant le match et ses 90 minutes, avec la
foule bruyante. La chronique est un produit dérivé du souffle suspendu, ou
coupé « (p 17)....Il y a en tout de même une que je ne peux éviter de
reprendre : « La liberté a un prix, sinon la vie est gratuite »
(p 97)