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Recueil Chroniques Kamel Daoud- "Mes indépendances...."

Date de création: 22-02-2019 19:27
Dernière mise à jour: 22-02-2019 19:27
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COMMUNICATION- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- RECUEIL CHRONIQUES KAMEL DAOUD- « MES INDEPENDANCES..... »

Mes Indépendances. Chroniques 2010-2016 (préface de Sid Ali Semiane). Recueil de chroniques. Editions Barzakh, Alger 2017, 1000 dinars, 468  pages .

 

183 textes choisis parmi plus de 2 000 écrits entre 2010 et 2016, dont 21 à peine parus dans d’autres  organes de presse que le Quotidien d’Oran (13 dans des sites internet d’information, 7 dans l’hebdomadaire franaçais Le Point et 1 dans le quotidien américain The New York Times) , le premier et grand amour de l’écrivant.....devenu, peu à peu, au fil des productions quotidiennes, d’abord un chroniqueur de génie, puis un essayiste de talent, et , enfin, un écrivain reconnu. 

183 textes allant de plus longs au plus courts en passant par le moyen, mais tous chargés de significations.

Une chronique, malgré son écriture originale -  bien décrite par le préfacier, lui aussi, grand chroniqueur ayant « sévi » avec génie dans la presse  des années 90, - allie la critique, le commentaire,  l’humour, la dérision et est liée, presque toujours, à l’actualité, en tout cas à l’actualité la plus parlante au lecteur, tout particulièrement lorsqu’elle est quotidienne .

De plus, une chronique est assez liée à la qualité du support et de ses lecteurs. Ainsi, Le Quotidien d’Oran (et les journaux étrangers cités) ont des « clients »   qui « pensent » beaucoup plus qu’ils ne « pansent ». D’où, une démarche qui informe certes,qui ratisse large,  mais qui a pour objectif assumé d’éveiller et de réveiller, sans tomber dans l’article (ou billet) polémique qui, lui, « descend en flammes » sans se soucier  des dégâts. « Faire prendre conscience » chez la première,  « dénoncer » chez le second.

Donc, 183 textes , écrits par «un « diagnosticien du présent » (une formule empruntée à Michel Foucault), qui, en plus de ses qualités de journaliste chercheur d’’infos’ (nationales et internationales, culturelles, cultuelles, historiques, sportives, linguistiques, sociales , politiques ,économiques....) a un sens aiguisé de la formule qui frappe juste, même lorsqu’elle paraît irrespectueuse ....et ne cesse d’ « inventer », grâce à sa maîtrise de la langue, des phrses  toujours chargées de sens. 

Et, ce qui ne gpâte rien, de temps en temps, bien que rarement, il nous offre quelques pépites sur ses « états d’âme ». Ainsi , le texte paru le lundi 28 novembre 2011 (L’Autre, p 132) , une sorte de confession intime. Mal de vivre ? Mal d’aimer (ou de ne pas l’être assez) ? Ainsi, le texte paru le dimanche 24 novmebre 2013 (Le long du Sud :Les gens du Nord venus, p 254) , un véritable chant d’amour pour une grand région du pays qui a toujours su accueillir (et retenir bien souvent) la gens du Nord. Poète ou/et âme sensible  aussi, le Daoud !

L’Auteur : Kamel Daoud , né en 1970 est un enfant de Mostaganem , vivant à Oran. Journaliste au Quotidien d’Oran durant de très longues années, il est auteur, déjà, d’un recueil de nouvelles, La préface du nègre (2008),  ayant reçu le fameux Prix Mohammed Dib...et un roman éclatant, Meurseault, contre-enquête  qui a reçu de nombreux prix (Escales littéraires d’Alger en 2014, et en France , le Goncourt du premier roman, en 2015....), le consacrant internationalement en tant qu’écrivain et en tant que journaliste –chroniqueur.

Extraits : «  J’ai accompli ce métier (de journaliste-choniqueur) comme on accompli parfois la prière, mais tournée vers les miens et ma terre » (p 18), , « Durant les annédes 90, la chronqiue algérienne était jubilation face à la mort et l’ennui mais servait aussi de célébration......Les chroniqueurs algériens étaient célèbres, enviés , usés, insupportables et grandiloquents. Un peu les surréalistes du coin, haltérophiles de l’absurde national «  (p 15), « La chronique est (donc) un art majeur en Algérie, signant le retour féroce du journalisme d’opinion, un exercice de style et de sen, de trébuchements, d’accidents de langue et d’interrogations insistantes. Que j’ai voulu partager » (p 20)

Avis : Encore d’autres Prix en perspective ! Des chroniques de presse certes mais qui, mises bout à bout, sont un vrai essai philosophique  comme on en a rarement vu dans notre pays. A  ne  rater sous aucun prétexte. Mais, attention, à déguster lentement ! Par ceux qui aiment ....comme par ceux détestent –ou ne l’aiment pas trop -K . Daoud.

Citations  ( Elles sont innombrables et nous n’avons pris que celles récoltées au niveau des textes de présentation !) : « Un pays qui échoue craint la réussite. La réussite est supecte. Surtout quand elle est homologuée ailleurs » (Sid Ali Semiane, préface, p 10), « L’espace de la chronique est petit, il faut y développer la concentration du penalty. Le roman étant le match et ses 90 minutes, avec la foule bruyante. La chronique est un produit dérivé du souffle suspendu, ou coupé «  (p 17)....Il y a en tout de même une que je ne peux éviter de reprendre : « La liberté a un prix, sinon la vie est gratuite » (p 97)