VIE POLITIQUE-
BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- RECIT AZOUZ BEGAG- « LA GUERRE DES
MOUTONS »
La
guerre des moutons. Récit autobiographique de Azouz Begag.
Casbah Editions , Alger
2008 (
Déjà paru en 2008 chez Arthème Fayard, Paris), 316
pages, 750 dinars (Publié in Le Cap magazine, n° 33)
Vous vous
souvenez de lui ? Lui, c’est Aziz Begag ,un français fils d’immigrés sétifien
, le premier jeune beur à faire partie
d’un gouvernement français, celui de Villepin. Pas de bol pour lui, il avait à
ses côtés un collègue pas commode du tout
, un ministre de l’Intérieur très remonté contre les jeunes des
banlieues et des bidonvilles , Nicolas
Sarkozy ,et aussi bien d’autres qui , à vrai dire , ne portaient pas les beurs
dans leur coeur (déjà, un certain Hortefeux
qui se croyait au gouvernement comme dans une Sas de l’époque). Certains étaient même un
tantinet racistes. Désigné comme ministre de l’Egalité des chances (c’est quoi
ce truc là?), “sorti” des bidonvilles (on se souvient de son roman, et du film
“Le gone de chaâba”) ,
devenu grâce à ses efforts et à des qualités indéniables, écrivain et chercheur.
Hélas pour
lui, la politique n’est pas faite pour les sentimentaux…..et il ne l’a pas très
vite compris. Il devient donc assez vite l’empêcheur de tourner en rond ,
s’opposant, à cause de sa trop grande humanité , à tous les Ump….istes de droite qui cherchaient , en ratissant large, à
“flirter” avec des électeurs lepenistes, et plus
particulièrement le candidat à la présidentielle.
Sentimental,
il s’était aperçu aussi qu’il manquait , parfois, de
courage pour affronter directement les situations difficiles. Il le raconte
bien quand il a voulu (il ne voulait pas, mais il n’a pu arrêter la machine
éditoriale) publier son livre “Un mouton dans la baignoire”, ce qui a entraîné
sa démission ( il avait , entre-temps , pris parti
pour le candidat centriste Bayrou)
. A lire, par curiosité. Bien écrit
mais beaucoup (trop?) de jeux de mots et e belles petites formules…qui visent
juste parfois (ex: “Avec l’Associé du Diable, les règles du jeu étaient claires
: tu es avec moi, je te fais roi, tu es contre moi, je te fais la peau” ou
encore “La Démocratie commence à vivre pour de bon quand on est à trois, à
puissance égale…et bipolariser la vie politique,
c’est pour mieux la lobotomiser” ou “dans une maison , quand le tic-tac
mécanique a remplacé les cris ‘enfants, c’est que la mort a commencé à jeter
ses filets”) mais qui “tapent” à côté souvent. Franc, il se confie entièrement,
avouant même ses “lâchetés” , ses trouilles et ses
évitements…ce qui lui a joué bien des tours et a causé peut-être sa perte
politique.