TRANSPORTS-
ROUTE- SECURITE ROUTIERE
2018 a été l'année la moins meurtrière sur les
routes algériennes depuis les années 90, a indiqué, jeudi dernier, le ministre
de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire.
Intervenant lors d'une séance plénière au Conseil de la nation (jeudi 14
février 2019) , Noureddine Bedoui a précisé que le nombre d'accidents et de
victimes de la route tend à baisser ces quatre dernières années «en dépit de la
hausse du nombre du parc national des véhicules», estimé actuellement à près de
9,2 millions d'unités. Cette période a connu une baisse de 34,68 % dans le
nombre des accidents corporels, de 28,20% dans celui des décès et 41,83% dans
le nombre de blessés, a expliqué le ministre. Pourtant, et malgré le discours
optimiste du gouvernement, les routes continuent toujours de tuer en Algérie.
Au micro de la Chaine 3 de la Radio algérienne, le directeur de l'Information
et des Statistiques à la Direction générale de la Protection civile, le colonel
Farouk Achour, a révélé que les accidents de la route ont fait 1.614 morts et
68.793 blessées pendant les neuf premiers mois de 2018, déplorant ainsi une
moyenne de «145 accidents par jour, six accidents par heure et un décès toutes
les deux heures».
En 2017, 3.639 personnes ont trouvé la mort sur le bitume et 36.287 autres ont
été blessées dans 25.038 accidents de la route, selon le Centre national de
prévention et de sécurité routières (CNPSR). Même si on est juste à quelque 300
victimes de la moyenne annuelle nationale estimée à 4 000 morts depuis des
années, pour le CNPSR, 2017 a connu une baisse de 13.23% du nombre d'accidents
mais le nombre de tués reste quant à lui dramatiquement élevé (3 992 en 2016 et
3 669 en 2017).
Pour Bedoui, la diminution des accidents sur la route est imputée à la révision
de la stratégie nationale de la sécurité routière «d'une façon complémentaire,
mise en oeuvre dans un cadre sectoriel coordonné». Il a ajouté que ces
résultats seront améliorés à l'avenir à travers notamment l'entrée en vigueur
du système de permis de conduire à points. A ce propos, il a souligné que
27.367 permis de conduire ont déjà été délivrés au profit des nouveaux
demandeurs et que l'opération «se poursuit avec une cadence accélérée».
Rappelons que le permis à points a pris des années de retard de même que le
chronotachygraphe, censé être obligatoire dans les bus et poids-lourds et qui
n'est toujours pas entré en vigueur. Par ailleurs, le ministre de l'Intérieur a
annoncé que quelque 176.000 infractions ont été relevées, l'année dernière,
pour défaut de contrôle technique périodique des véhicules. Un chiffre qualifié
d'«inquiétant» par Bedoui qui explique que ce contrôle technique «est au centre
des activités des services de sécurité» aux barrages routiers «où les
conducteurs des véhicules sont appelés à présenter le procès-verbal de contrôle
technique, un document nécessaire au même titre que le permis de conduire, la
carte d'immatriculation et l'attestation d'assurance», précise-t-il encore.
Le ministre rappelle la loi qui stipule que «toute personne qui ne soumet pas
son véhicule au contrôle technique périodique obligatoire est passible d'une
peine d'emprisonnement de deux à six mois, assortie d'une amende de 20.000 à
50.000 DA ou l'une des deux sanctions». Le représentant du gouvernement a
également souligné que ses services «poursuivent leurs efforts pour moderniser
l'opération de contrôle technique afin de faciliter la mission des agents de
l'ordre en leur permettant de mieux maîtriser cette opération à travers la mise
en vigueur du certificat électronique d'immatriculation des véhicules, et
toutes les informations relatives au contrôle technique des véhicules seront
introduites dans la puce électronique de ce nouveau document».