VIE POLITIQUE- ELECTION- ELECTION PRESIDENTIELLE AVRIL 2019-
CANDIDATURE ABDELAZIZ BOUTEFLIKA
Le
Président Abdelaziz Bouteflika annonce sa candidature à la présidentielle
d’avril 2019 dans un message adressé à la nation et diffusé par l’APS dimanche 10 février 2019. Message dans son
intégralité (points importants soulignés par nous ) :
“MES CHERS
COMPATRIOTES, II y a cinq années, vous m’avez porté à la Magistrature suprême
pour poursuivre le processus de construction nationale. Ce choix exprimé par
une large majorité, reflétait sans doute votre attachement à une oeuvre nationale marquante, autour de laquelle j’ai eu le
privilège de rassembler vos convictions et de mobiliser vos énergies. En effet,
dès ma première investiture à la tête de notre pays, je me suis consacré à
éteindre le brasier de la Fitna, à rassembler de
nouveau une nation meurtrie par la tragédie nationale et à engager la
reconstruction d’un pays ébranlé par une crise multiforme.
Ce défi a
d’abord été relevé avec la Concorde civile, puis consolidé par la
Réconciliation nationale que vous avez décidée souverainement. Grâce à ces
choix historiques, la sécurité et la sérénité ont été rétablies dans notre
pays, les blessures se sont cicatrisées et la fraternité est revenue au sein de
la société. La voix de l’Algérie s’est de nouveau faite
entendre avec force sur la scène internationale, et la Réconciliation nationale
est devenue un exemple pour de nombreuses nations dans le monde.
Dans la
paix restaurée, le pays est devenu un vaste chantier, après une période
difficile d’ajustement structurel économique et social douloureux. Les réformes
se sont succédé dans de nombreux domaines, notamment ceux de la justice, de
l’éducation, de l’administration et de l’économie. La démocratie ainsi que les
droits et les libertés des citoyens ont enregistré de grandes avancées,
consolidées par la dernière révision constitutionnelle. Dans le domaine
économique, l’Algérie a conforté sa souveraineté, grâce à un désendettement
massif, à l’accumulation de réserves de change et à la constitution d’une
épargne publique appréciable.
Ce sont
ces facteurs qui nous ont permis de faire face à l’effondrement des prix du
pétrole ces dernières années, et de poursuivre ainsi notre processus de
développement. L’Algérie a également engagé des programmes massifs de
construction d’infrastructures de base. Parallèlement, les réformes et les
incitations publiques ont permis des progrès indéniables dans la
diversification de l’économie et les exportations hors hydrocarbures. Au plan
social, la situation s’est améliorée sensiblement.
On le
constate à travers le recul du chômage, la prise en charge effective de nos
concitoyens en matière d’habitat, sur tout le territoire national, la large
satisfaction des besoins des citoyens en eau et énergie, ainsi que par le
triplement du nombre de nos enfants, filles et garçons, présents dans les écoles,
les centres de formation, les instituts et les universités. Par voie de
conséquence, l’indice du développement humain a atteint des niveaux
remarquables dans les comparaisons internationales.
La
progression dans le développement a été accompagnée d’une évolution qualitative
des fondements de la société. Ainsi, l’unité nationale a été confortée par la
promotion de tamazight comme l’un des piliers de notre identité nationale aux
côtés de l’Islam et de la langue arabe. De même, la femme a vu sa place et son
rôle en politique et dans le monde du travail, rehaussés à la mesure de sa
contribution à la libération du pays et à la construction nationale.
Ainsi,
avons-nous veillé à ce que notre jeunesse s’investisse davantage dans
l’appropriation de son avenir par l’acquisition massive de la science et des
connaissances, ainsi que par l’accès continu à la sphère productive et
décisionnelle dans tous les domaines. Comme l’on a consacré notre plus grande
attention à notre communauté nationale établie à l’étranger, compte tenu de son
rôle historique remarquable dans la Glorieuse révolution et son attachement
inconditionnel à la patrie.
Et à cette
occasion je réitère la poursuite des engagements de l’Etat dans la sauvegarde
des droits légitimes de notre communauté nationale, et la prise en charge de
ses préoccupations, tout en veillant à son implication dans développement
national. Nous avons également modernisé l’Armée nationale populaire, digne
héritière de l’Armée de libération nationale, ce qui permet à notre pays de
garantir sa sécurité, dans le contexte de crises et de conflits qui secouent
notre région.
Je saisis
cette occasion pour renouveler l’expression de reconnaissance et de gratitude
de la nation à tous les éléments de nos forces armées que je salue, Commandement,
Officiers, Sous Officiers et Djounoud et tous ceux
qui ont servi l’Algérie à travers cette glorieuse institution avec ferveur,
fidélité et abnégation, et pour dire les sentiments de respect et de fierté que
nous vouons à tous les corps de sécurité et corps constitués.
Prions
tous, maintenant, à la mémoire des martyrs du devoir national, qui ont donné
leurs vies pour que notre peuple jouisse aujourd’hui de la stabilité, la
sécurité et la quiétude, dans la République qui est le produit de la Glorieuse
Révolution de Novembre. Au niveau international, l’Algérie est désormais, et le
demeurera, un partenaire stratégique de nombreuses puissances actives dans le
monde, en même temps qu’elle assume un rôle d’avant-garde dans les sphères
auxquelles elle appartient, avec son palmarès riche et ses positions
constantes.
MES CHERS
COMPATRIOTES, Ce sont sans doute, les avancées qu’a réalisé notre pays et la
conscience des citoyens des enjeux et difficultés qui le guettent, qui ont
amené, ces derniers mois, de nombreuses voix au sein de la classe politique et
de la société civile à encore me solliciter pour poursuivre ma mission au
service de la patrie.
Je
voudrais exprimer, ici, ma profonde reconnaissance aux auteurs de ces appels
dont j’ai perçu les attentes. Ils me rassurent que je n’ai pas déçu la majorité
de notre peuple, même si je n’ai certainement pas concrétisé la totalité de mes
engagements envers lui, ni encore moins satisfait toutes ses attentes et ses
ambitions qui sont grandes. Dans le même temps, je suis conscient que notre
pays a encore de grands chantiers à prendre en charge et à parachever et de
grands défis à relever.
Bien sûr,
je n’ai plus les mêmes forces physiques qu’avant, chose
que je n’ai jamais occultée à notre peuple, mais la volonté inébranlable de
servir la Patrie ne m’a jamais quitté et elle me permet de transcender les
contraintes liées aux ennuis de santé auxquels chacun peut être un jour
confronté. Cette volonté et mon engagement au service de la Patrie se
nourrissent d’un attachement indéfectible au serment que j’ai fait aux glorieux
chouhada et partager avec les vaillants moudjahidine,
mes compagnons dans la lutte de libération nationale.
C’est dans
ce contexte, en réponse à toutes les sollicitations et dans un esprit de
continuité dans l’accomplissement d’un devoir ultime, que j’annonce aujourd’hui
ma candidature à l’élection présidentielle du mois d’avril prochain.
MES CHERS
COMPATRIOTES, En cette occasion, permettez-moi de partager avec vous quelques
réflexions sur les contraintes et les exigences auxquelles notre pays devra
faire face, les défis qui s’imposent à nous et les moyens de les relever. Les
progrès accomplis sur la voie du développement économique, social et culturel
ont fait apparaître de nouvelles exigences et de nouvelles ambitions dans notre
société, en particulier chez nos jeunes générations, ouvertes sur le monde et
fortement désireuses de participer activement au développement de leur Patrie.
Les défis
sont ceux liés à la consolidation d’une société de progrès, de justice et
d’équité, politiquement consensuelle et socialement inclusive, fondée sur une
économie productive et compétitive, progressivement débarrassée, sur le plan
budgétaire et financier, de la dépendance excessive à l’égard des
hydrocarbures.
Sur la
voie de la construction de cette société, nous devons aujourd’hui faire face à
de multiples contraintes, notamment celles liées à la croissance de la
population, à la multiplication des besoins à satisfaire, à l’érosion de nos
ressources financières extérieures, aux incertitudes de l’économie mondiale,
aux troubles régionaux et internationaux, mais également à l’apparition dans
notre société de comportements contraires aux principes d’intégrité et au
valeurs morales de respect du travail et du sens de l’effort.
La prise
en charge de ces exigences, défis et contraintes nécessite d’abord, des
avancées supplémentaires dans les divers champs de la gouvernance, de la
croissance économique et du développement socio-éducatif et culturel.
Cependant, c’est surtout dans la conjonction de nos volontés et de nos énergies
et leur mise au service de l’intérêt national que nous pourrons réussir la
mutation vers cette société de progrès, de justice et d’équité, à laquelle nous
aspirons tous.
C’est fort
de cette conviction que j’ai appelé, depuis plusieurs mois déjà, les forces de
la Nation à faire émerger un consensus patriotique et politique qui leur
permettra de mieux se mobiliser ensemble pour préserver nos acquis, défendre
nos intérêts supérieurs et permettre au pays de continuer à progresser dans
l’unité et la stabilité, au milieu d’un environnement régional fortement
perturbé et dans une conjoncture internationale lourde d’incertitudes.
Ma
conviction est que le consensus est une vertu cardinale, grâce à laquelle notre
peuple a pu assurer la cohésion dans ses rangs pour relever des défis majeurs,
comme celui de la glorieuse Révolution de Novembre, et, plus proche de nous,
ceux de la Concorde Civile et de la Réconciliation Nationale. Aussi, si vous
m’honorez de votre confiance précieuse, le mois d’avril prochain, j’inviterai
dès cette année toutes les forces politiques, économiques et sociales de la
Nation à une Conférence nationale consacrée à la concrétisation du consensus
sur les réformes et les changements que notre pays devra engager en vue d’aller
plus loin dans la construction de son devenir et de permettre à nos concitoyens
de continuer à vivre ensemble, de mieux en mieux, dans la paix et la
prospérité.
MES CHERS
COMPATRIOTES, Permettez-moi de vous expliciter, maintenant, les motivations de
cette Conférence ainsi que les missions dont elle sera investie. Je vous ai
rappelé les réalisations que nous avons déjà concrétisées ensemble dans les
domaines de la paix, de la concorde, des réformes et du développement.
Ces
réalisations demeurent à parfaire, notamment pour rétablir et consolider la
confiance des citoyens dans les institutions, raffermir l’Etat de droit et la
bonne gouvernance, et conforter un développement économique fondé sur la
justice sociale et l’affirmation d’une économie nationale d’initiative,
productive et compétitive.
Les
réformes politiques que j’ai engagées depuis 2011 visent la consolidation de la
confiance des citoyens en leurs institutions, à travers, en premier lieu, la
garantie d’une transparence des scrutins et la dynamisation de notre jeune
démocratie pluraliste pour qu’elle puisse désormais proposer des alternatives
crédibles aux électeurs.
Elles
visent également le renforcement du contrôle du parlement sur le pouvoir
exécutif et la consécration de l’obligation de rendre compte pour tous les
responsables, et à tous les niveaux, mais aussi, la concrétisation d’un rôle
plus actif que la Constitution reconnaît à l’opposition au sein du parlement.
Consolider la confiance des citoyens dans les institutions, nécessite également
des réponses plus adaptées aux aspirations de notre jeunesse, qui parfois se
tient loin de la vie politique et dont certains éléments choisissent même de
recourir à des tentatives d’exil, extrêmes et suicidaires.
C’est
pourquoi nous devons assurer une présence plus forte des jeunes dans les
instances exécutives et dans les assemblées élues, pour définir et mettre en oeuvre des réponses à leurs attentes. Par ailleurs,
pour raffermir l’Etat de droit et la bonne gouvernance, il nous faut d’abord
vaincre le fléau de la bureaucratie grâce à une modernisation et à une
décentralisation accrue de l’administration publique, mais il nous faut aussi
renforcer la contribution des citoyens à la gestion des affaires locales à
travers la mise en place de mécanismes de démocratie participative, pour plus
d’efficience dans la gestion du service public et sa pérennité.
Mais
raffermir l’Etat de droit, c’est surtout consolider l’indépendance de la
Justice, et assurer une plus grande mise en oeuvre
de ses décisions. C’est aussi progresser davantage dans la lutte contre la
corruption par le renforcement des organes chargés de cette mission ainsi
que par une plus grande implication de la société civile dans ce combat.
Dans le
domaine économique, nous devons approfondir les réformes structurelles et
financières, pour faire face aux difficultés conjoncturelles actuelles et
travailler à impulser une nouvelle dynamique de croissance, plus dense et plus
compétitive. A cette fin, tous les changements nécessaires devront être
introduits sans dogmatisme aucun, avec le concours du secteur public, du
capital privé national et du partenariat étranger, et avec comme seule
référence l’efficacité et la performance, la création d’emplois et
l’augmentation des revenus du pays.
Dans le
domaine social enfin, nos principes de justice et d’équité sont des constantes
nationales dont la concrétisation nécessitera des mises à niveau pour améliorer
le pouvoir d’achat des citoyens et garantir la pérennité de notre système de
protection sociale. Mais ce que nous souhaitons réaliser dans les domaines
politique, économique et social ne peut véritablement être atteint que si nous
travaillons à améliorer la gouvernance aussi bien dans les institutions et
administrations de l’Etat que dans le secteur des entreprises, publiques et
privées.
D’où
l’intérêt particulier que nous devons absolument accorder à l’émergence aux
postes de responsabilité et de gestion d’une ressource humaine de qualité,
formée, qu’il faut absolument encourager et protéger. Ce sont là quelques unes
des préoccupations dont la Conférence nationale pourra débattre pour proposer
des solutions ralliant le consensus le plus large possible.
Outre
l’élaboration d’une plate forme politique, économique et sociale, la Conférence
nationale pourra aussi proposer un enrichissement profond de la
Constitution, dans le respect de ses dispositions relatives aux constantes
nationales, à l’identité nationale et au caractère démocratique et républicain
de l’Etat. Les propositions que dégagera la Conférence Nationale me seront
soumises pour leur concrétisation par les voies appropriées.
MES CHERS
COMPATRIOTES, Tel est donc le message que j’ai tenu à vous transmettre
aujourd’hui, à la fois pour vous annoncer ma candidature à l’élection
présidentielle du mois d’avril prochain, mais aussi pour vous faire part de mon
intention sincère d’associer toutes les forces nationales, politiques,
économiques, associatives et syndicales à la poursuite de la construction de
notre démocratie.
Ce
faisant, j’appelle à faire prévaloir tout ce qui rassemble sur ce qui nous
différencie les uns des autres dans le respect du pluralisme des visions, et
j’aspire à voir l’Algérie, démocratique et pluraliste, s’unir davantage, avec
force et avec efficacité, pour progresser encore plus dans la construction de
son avenir.
MES CHERS
COMPATRIOTES, Oui Avec Vous et Pour Vous ! Nous Poursuivrons l’Edification dans
la Fidélité ! Gloire A nos martyrs, Vive l’Algérie.”