EDUCATION-
BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH-ESSAI AZIZ FARES- « LA TANGENTE IMPOSSIBLE ! ».Publié
in magazine LE CAP, n° 31
La tangente
impossible! Essai
de Aziz Farès (Préface de Maître Miloud Brahimi, ouvrage orné de dix-sept aquarelles de Omar Kara). Mille
–Feuilles , Sid Ali Sekheri,
Libraire-éditeur, collection Vécu), Alger 2008 , 183 pages, 450 dinars
Un des premiers grands animateurs de
radio avec des émissions (Chaîne III) mémorable par leur côté technique et ,
surtout, par des contenus “sérieux” et attractifs, , il fut aussi le premier à
se “lancer” dans la publicité radiophonique au début des années 80
(j’étais alors DG de l’Anep, détentrice du monopole) …et il fut le premier à
concevoir et à proposer , juste après
l’ouverture du champ médiatique, au début des années 90, une radio privée
(j’étais alors membre du Csi) . Hélas, les
institutions ne suivirent pas malgré l’existence de textes le permettant…..encore .
Après ce fut, comme beaucoup d’autres journalistes
et animateurs, l’exil. Face au terrorisme intégriste, c’était
, pour beaucoup, surtout les pigistes, les “free-lance” et les “cachetiers”, dépourvus de toute
couverture sécuritaire, la seule solution: la valise ou le cercueil. En
attendant que “l’ouragan passe”.
Pour beaucoup, mais ils ne le
savaient pas encore , ce fut une “vraie mort” car il
était de plus en difficile de “maintenir éveillé le souvenir des jours heureux”
.
Comme l’écrit le préfacier, Miloud Brahimi, “ on peut troquer son pays pour un autre, fût-il
des plus accueillants, le pays ne vous quitte pas pour autant. La tangente peut
se perdre à l’infini, c’est sa raison d’être, mais elle ne saurait échapper à
son point d’ancrage”.
C’est un peu, sinon beaucoup, pour
emprunter au style de l’auteur, ce qui est arrivé à notre bonhomme. La
blessure, on le note à chaque page , à chaque ligne,
refuse de se refermer. Que faire ? Parler, écrire, transcrire sa douleur, son
inquiétude, sa déprime, son exil intérieur …. “Pourra-t-on un jour ne plus
avoir peur de regarder en face ce qui nous a tant effrayé? Et, surtout, aurons-nous la force et le
courage de pardonner pour les heures , les années de
souffrance!”.
Dans la foulée de Camus et de
Haddad, il roule ses mots comme Sisyphe roulant sa pierre. Qui monte et qui
descend.
Des mots pleins, des mots creux, des mots , des mots…mais qui, mis bout à bout, font des phrases
au sens plus que lourd. Le drame de tout un pays qui a perdu sa liberté , sa joie de vivre et dont l’air respiré est
pollué..
. A lire.
Le démarrage sera difficile, car le contenu sort de l’”ordinaire”, mais vous
comprendrez bien mieux et vous n’apprécierez qu’après avoir tout terminé.