VIE POLITIQUE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH-
ESSAI ALI YAHIA ABDENNOUR- « MON TESTAMENT POUR LES LIBERTES »
Mon testament pour les libertés. Essai de Abdennour
Ali-Yahia. Koukou Editions,Cheraga Alger2017. 800
dinars, 207 pages.
Avdhnour Nath Ibrahimn
a vécu trop d’orages et de tempêtes pour
accepter que la vieillesse soit un naufrage.
Il a connu une grave maladie qui a duré de
longs mois.
Il n’a plus la même faculté de concentration pour pouvoir écrire avec son style habituel spontané
et élégant.
Et pourtant.....Il ne veut pas « rester
assis devant sa porte à attendre la fin
de sa vie terrestre ».
Ali-Yahia Abdennour veut, simplement et seulement ,
encore participer au renforcemnt des rangs des
Algériennes et des Algériens qui se battent contre l’arbitraire et l’injustice ,
« surtout pour mettre fin à la dictature et faire entendre la voix de
l’Algérie dans le monde »
Un livre-bilan ? Un point de
situation ? Une large réflexion sur les inquiétudes du temps ? Un
testament intellectuel et politique ? Un peu de tout, de tout un peu, mais
assez suffisant pour se faire une idée sur le monde ,
sur notre monde, sur notre avenir.
D’abord, tout un chapitre sur « les
Droits de l’Homme dans le monde »....: En Afrique, dans le monde musulman,
en Palestine, la justice pénale internationale, le panislamisme, Islam et
politique, les Talibans, l’Etat islamique, les caricatures du prophète Mohamed,
la violence islamique en France ......Vingt-deux tableaux, parfois peu
réjouissants, souvent pessimistes, tous aux titres qui parlent d’eux-mêmes.
Puis « la Société civile et les Ong », « La liberté et les libertés
démocratiques », « Les élections » ,
« la « Décennie noire , la tragédie nationale » , le
« Statut de la femme : réparer une injustice », « Le
système politique », « L’économie en panne » , « La justice
aux ordres », « L’Armée au cœur du système politique ».......
Une seule alternative : « La
démocratie ».......tout en rappelant l’expérience de « l’Icso, l’opposition rassemblée »
Et, pour ne pas oublier un de ses premiers
grands amours : « l’Algérie berbère » avec la défense et
l’illustration de « l’autonomie régionale »
Et l’avenir ? D’abord par l’éducation,
et grâce à un « peuple qui régnera en maître de sa destinée ».
L’Auteur : Né
en 1921 à Lemkherda, un hameau du grand village Taka
(Ain El Hammam/Tizi- Ouzou). Ancien
instituteur, militant du Ppa-Mtld
de 1945 à 1949......Syndicaliste, il rejoint le Fln en 1955. Membre fondateur
de l’Ugta le 24 février 1956.....Arrêté et interné
dans des camps de concentration.Libéré en 1961. Sg de l’Ugta. Indépendance : député.... participe à la création du Ffs en septembre 1963....Membre du CC/Fln...Ministre des Tp dans le premier gouvernement formé par Boumediène le 10 juillet 1965....démissionnaire en 67.
Etudes de droit, avocat en 72. Une longue carrière au service des Droits de
l’homme.....parsemée d’arrestations et d’emprisonnement. Membre fondateur et
président de la première Ladh le 30 juin 1985, puis
de la Laadh en 1989.....Auteur de plusieurs essais politiques .
Extraits :
« L’Algérie n’est arabe ni par son histoire, ni par sa géographie, ni par
sa culture.Son histoire apprend à déceler les
impostures, les intrigues et les trahisons ;elle
rentre enfin dans la voie des aveux. Seul un peuple qui sait d’où il vient , mu par la volonté de savoir, de connaître, de
comprendre les vérités de l’histoire, sait où il va . L’histoire ancienne est
un privilège qui ouvre les horizons » (p 7) , « La propagande qui
désinforme , intoxique, méprise les faits et manipule l’opinion est un élément
de la dictature. Si la matière première de l’information est la matière
grise, l’oxygène de l’intelligence s’appelle liberté » (p 65)
Avis : Un
voyage dans le temps et l’espace . Un diagnostic sans
concession. Des « vérités » à prendre ou à laisser, mais toutes essayant de servir une cause
juste, celle de la liberté. Un livre certes irrévérencieux à l’égard des
tabous....mais l’élégance de l’écriture fait oublier l’orientation.....pour
ceux qui ne sont pas d’accord avec le
« maître ».
Citations : « Les Centralistes sont comme
des parricides qui comparaissent devant une cour de justice : ils
demandent l’indulgence parce qu’ils sont devenus orphelins » (p 10),
« Droits et devoirs additionnés, cela s’appelle responsabilité » (p
19) , « L’image d’un homme public est le reflet de son écriture
médiatique » (p 20) , « Le présidentialisme, c’est l’identification
du peuple avec celui qui le régente » (p 116)