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ROMAN SAAD KHIAR-« LE SOLEIL N’ETAIT PAS OBLIGÉ »
Le soleil n’était pas obligé.
Roman de Saad Khiari. Hibr Edition, Alger 2017. 650 dinars, 174 pages
Une courte histoire d’un très vieille dame , un
dame, « algérienne » d’origine européenne (une
pied-noir !).......qui, en 1962, est devenue brusquement (elle ne sait
d’ailleurs pas pourquoi et le comment fut un déchirement )
une « rapatriée » . Pourtant , elle n’avait
rien à se reprocher d’autant qu’elle faisait partie de la couche la plus pauvre
et ses amis les plus proches étaient soit des « communistes » , soit des syndicalistes de la banlieue ouest
algéroise , censés être proches des « Arabes » ( des familles de
travailleurs, des dockers, des petits commerçants, des marins.... aucun
rapport avec les grands domaines agricoles, les grands viticulteurs et les
riches propriétaires »)
En fait, ce n’est autre que Marie Cardona, la fameuse fiancée du fameux
Meurseault de « L’Etranger » de Camus .
Pensionnaire d’une maison de retraite dans le sud de la France, elle a eu vent
de l’ouvrage de Kamel Daoud et a cru comprendre que l’Arabe en question
assassiné n’était autre que le « frère » (l’unique frère
) de K. Daoud. ....Donc,
elle voudrait rencontrer ce
dernier pour lui expliquer que son
fiancé d’alors, exécuté pour meurtre, ne méritait pas un tel sort..... le
hasard, la malchance et le soleil ayant joué un mauvais tour aux destins . Elle se
fera donc inviter en Algérie ; un pays (nouveau) qu’elle redécouvre plus
de cinquante ans après. Un périple, en
compagnie d’une plus jeune amie, tenant de la découverte, du pèlerinage et de
la grande explication..........et de l’amour .
Marie ne rencontrera pas K. Daoud, trop pris par ses activités
journalistique et d’écrivain à succès, mais rencontrera la nouvelle
Algérie : parfois déçue de ne pas retrouver les odeurs ,
les senteurs , les souvenirs et les
paysages de sa jeunesse , mais ravie de découvrir un pays au soleil et aux
hommes toujours chaleureux et accueillants . Sa jeune amie trouvrera même « chaussure à son pied » !Le temps des incompréhensions et des drames serait-il
révolu ? Et, le temps de l’oubli et de la réconciliation serait-il donc
venu ? Pour l’instant ce n’est qu’un roman et de la fiction. Mais , qui sait ?
L’ Auteur : Cinéaste
diplômé de l’Idhec de Paris....Collaborateur de plusieurs titres de presse.
Premier livre sur le dialogue interreligieux.
Extraits : « Il faut éviter d’aller seul au
cinéma pour voir des films comiques ou des films d’horreur .
Pour les films comiques, on a l’air bête de rire tout seul et pour les films
d’horreur, on a besoin d’être avec quelqu’un pour se rassurer » (p 27),
«Je ne peux m’interdire de penser qu’en privant l’Arabe d’un nom on l’ait
condamné à la double peine, puisqu’après lui avoir pris sa terre, on lui enlève
son nom » (p 172)
Avis : Un livre à l’écriture simple, fluide et juste.
Une histoire qui « fait très vrai » ............. et qui incite
à la « réconciliation ». Plaisant à lire.
Citations : « Les gens qui ne vivent pas au soleil ne connaissent rien de la vie
parce qu’ils ne vivent pas dehors. Ils vivent dedans et quand on vit dedans on
ne voit pas le soleil et quand on ne voit pas le soleil, on ne voit pas la
vérité » (p 17) , « Dans un couple , il y a
deux personnes distinctes et deux parcours différents y compris chez les personnes les plus solides
et qu’il faut accepter parfois d’être seul quand on est ensemble »
(p 131)