CULTURE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH-
ESSAIS AMIN KHAN- « PENSER ! ELEMENTS POUR UN MANIFESTE..... »
Penser ! Eléments pour un manifeste
de l’Algérie heureuse. Essais (3ème volume de la série
« Nous Autres ») sous la direction de Amin Khan. Chihab
Editions, Alger 2017. 1 000 dinars, 181 pages
Une introduction et dix textes dans un volume qui « rassemble , comme
une brassée de bois pour un feu nécessaire, des expériences de vie, des traces
de savoir, des éclairs d’intelligence, des témoignages de ce que nous sommes, à
travers l’espace et à travers le temps ». Phrases résumant les
contributions :
-« Le remède à toute blesssure, c’est
« la parole dont l’effet salvateur invitera Aimer à ranimer Penser qui de
son côté ne craindra plus d’officialiser Lutter qui, à son tour, délivrera un
laissez-passer pour Travailler » ( N. Metahri)
-« Une civilisation qui a perdu le sens de l’Absolu du Sens doit faire
face à la dépression car la dépression touche nécessaireemnt
à la question des relations que le sujet établit avec les autres, le social et
soi-même » (A. Benyacoub)
-« La construction d’un espace politique autonome se fait par la gestion
apaisée des structures communautaires dans le cadre d’une pluralité et d’une
diversité intégrées et pacifiées... » (A. Hamdi-Chérif)
-« Penser le développement, c’est d’abord penser ce qui pourrait
éventuellement advenir ; c’est donc penser ce qui n’existe pas, ce qui est
à créer, d’abord par l’imagination » (Amin Khan)
-« Cela peut paraître une évidence que de l’affirmer, mais c’est bien
dans la situation coloniale qu’il faut rechercher les fondements de clivages
qui ne cesseront de faire valoir leurs effets jusqu’à l’heure » (Aissa Kadri)
-« Critiquer le système qui régit leur pays est un exercice auquel une
grande majorité d’Algériennes et d’Algériens se livrent de manière presque quotideinne » (Akram Belkaïd)
-« .....cet océan d’activité intellectuelle
silencieuse et plate qu’est devenue l’université algérienne » (Slim Benyacoub)
-« La poésie, c’est la capacité à dire métaphoriquement le monde, à
transcender le quotidien et ses liens, nous ouvrir à la force de l’imaginaire.Et, partant, nous assurer de la promesse des
rivages fraternels »..... « Poètes brimés, poètes escamotés,
poètes exilés, poètes assassinés, autant de stations d’un long
supplice » (Abdelmadjid Kaouah)
-« Un artiste est le plus souvent le plus fieffé des menteurs, mais il
a beaucoup de mal à se gruger lui-même » ..... « La génération
des musiciens de cabarets est partie sans laisser de trace. Notre aventure (Khinjar) ou celle de T34 ,
quelques uns s’en souviennent encore. C’est déjà bien » (Sami Benmehidi)
-« Entre 1974 et 1989.........les projets (concernant la Bd)
succédaient aux projets, les réunions aux réunions, les patronages des
organismes aux patronages des organismes......mais rien n’ a
jamais remplacé M’Quidèch... » (Redouane Assari)
Les Auteurs :Amin Khan (Economiste , politologue et
philosophe) , Redouane Assari
(Chirurgien dentiste devenu illustrateur de publications) ,Akram
Belkaid (Journaliste, chroniqueur et nouvelliste) ,
Sami Benmehidi (Chirurgien dentiste puis infographe et musicien) ,Abdelkader Benyacoub
(Docteur en médecine, spécialiste en psychiatrie) , Slim
Benyacoub (Docteur - professeur en écologie), Hafid Hamdi-Chérif (Enseignant
chercheur en philosophie et en sciences sociales), Aissa
Kadri (Sociologue, chercheur, professeur émerite
des universités, Abdelmadjid Kaouah (Journaliste,
poète) Nassima
Metahri (Psychiatre)
Extraits : « Les appartenances
identitaires ne peuvent en aucun cas être réduites à leur seule dimension
ethnique, si tant est que l’on puisse prouver que les ethnies existent, ou les
définir, sans que ce soit l’autre mot pour dire la race » (A Hamdi-Chérif, p 33)
Avis :. Du très bon, du bon et du moins bon.
De la réflexion complexe et des récits de vie simples et émouvants
. Du sévère et du compréhensif. Mais, lire le tout. A méditer. A confronter
avec ce que , vous , vous pensez, vous
espérez.....ou ce que ,vous, vous avez vécu.
Citations : « Pour penser véritablement,
il faut d’abord vouloir penser, et pour vouloir penser, il faut avoir
une certaine conscience de soi » (Amin Khan, introduction, p 10), « Changer le monde est certes un
projet grandiose, mais c’est aussi une responsabilité personnelle et une tâche
réalisable par chacun » (Amin Khan, introduction, p 12), « Identifier
la culture aklgérienne sous une seule
appartenance identitaire, qu’elle soit
arabe ou berbère, c’est rejouer l’unitarisme et la prétention au
monopole » (A Hamdi-Chérif, p 48), « Le champ intellectuel
algérien n’a pas gagné son autonomie et reste redevable de modalités de
reconnaissance et de légitimation externes (celles du champ français d’une part
et arabe d’autre part) et internes, par l’Etat qui place et qui classe » (Aissa Kadri, p 70),