EDUCATION- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH-
OUVRAGE COLLECTIF CREAD- « DE LA FUITE DES CERVEAUX.... »
De la fuite des cerveaux à la mobilité des
compétences. Une vision du Maghreb. Ouvrage
collectif du Cread, sous la ccordination
de Musette Mohamed Saib, sociologue
. Cread/Oit Alger, Alger 2016, 800 dinars, 292
pages
Brain drain ou Fuite des cerveaux ou tout simplement
mobilité des compétences ? That is the question.
Dans tous les cas de figure, c’est un phénomène des migrations internationales.
Brain drainn...un concept
inventé à peine il y a plus de cinquante ans (juste après les décolonisations politiques , comme par hasard) , ce qui a fait qu’il y a peu
d’études sur le sujet .
A la lumière des nouvelles données
empiriques produites par l’Ocde ,en 2013, les débats
sont devenus intenses parmi les analystes de migrations . A l’ère de la
mondialisation on venait de découvrir, avec effroi ,
chez nous, dans le monde arabe et les pays du l’Union du Maghreb , l’ampleur
des dégâts (parmi bien d’autres), en raison d’un effet pervers : la lutte
pour les talents globaux. Exit la main d’oeuvre bon
marché ! . « Le siècle dernier a été
celui du « hard », le défi de ce millénaire est celui du « soft ».
Pour les pays en développement ou en mal-développement ,pour
la plupart pays de départ, les pertes
occasionnées sont incommensurables. Après le pillage des ressourceslors
de la colonisation (et après) , ajoutez-y la
« fuite et le blanchiment des capitaux » (un nouveau phénomène qui
commence à être dévoilé au grand public d’abord avec les Panama Papers et, aujourd’hui, les Pardise
Papers) et la coupe sera pleine.
La recherche menée, première du genre dans
la sous-région, aboutit à des résultats assez parlants :
Mouvements inquiétants des diplômés, perte
sèche pour les économies maghrébines......tout particulièrement celle libyenne,
actuellement traversée par une crise multiforme....L’Algérie a connu cela
durant les années 90.
Fuite fortement marquée par les profils
très prisés sur le marché international : médecins (l’Algérie est
particulièrement touchée) et ingénieurs. Certes , il y
a des dispositifs nationaux de lutte contre la fuite des cerveaux, fondée sur
une régulation en amont du phénomène, avec une maîtrise des flux des étudiants
à l’étranger (ex de l’Algérie) , mais cela ne semble pas suffire
Capacités de rétention des pays d’origine
faibles face à la force des éléments attractifs des pays développés, en déficit
des compétences et autres talents. « Un lutte
entre forces inégales pour la matière grise »
Conclusion : les pays de l’Uma restent peu actifs face à la perte de compétences . Les autorités sont certes attentives mais
aucun traitement de choc
L’Auteur : Cread
(Centre de Recherche en Economie appliquée pour le développement) , rue Djamel Eddine El Afghani, Rostomia,
Bouzaréah (Alger) . e-mai !
: cread@cread.edu.dz et www.cread.dz
Extrait : «
Le migrant est une personne qui a quitté son pays de naissance pour
s’installer, au moins pour une année, dans un autre pays, selon la définition
des Nations unies. Le migrant n’est pas toujours un « étranger », au
sens juridique du terme . Les personnes
naturalisées dans le pays d’accueil obtiennent la citoyenneté » (p 35), «
Les « quatre âges » qui ont structuré l’émigration intellectuelle
algérienne confirme davantage à quel point le champ intellectuel algérien
trouve des difficultés de se structurer en champ autonome, notamment après
l’indépendance. Il reste l’héritier de toutes les divisions idéologiques et
sociales refoulées et soumises en silence depuis la naissance du mouvement
national. Ces mêmes refoulés collectifs, transformés en un imaginaire social
bourré de contradictions, vont alimenter davantage les conflits qu’ont connus
l’enseignement supérieur et tout le
système éducatif algérien, pris en otage par deux grandes conceptions
sociologiquement antagonistes, notamment entre les arabophones et les
francophones « (Karim Khaled, sociologue,
p 168)
Avis :Une recherche qui avait fait , par le passé (récent),
grand bruit..... en tout cas dans la presse nationale.
A –t- elle été lue par nos décideurs politiques afin de prendre les mesures
nécessaires pour faire face efficacement au phénomène de la « fuite des
cerveaux » ? Il n’est pas trop tard (pour la lecture !) . 800 dinars sur le budget de fonctionnement d’une
Institution, ce n’est rien !
Citations : « Les vagues migratoires de l’intelligentsia
algérienne trouvent , entre autres, leur sens dans
cette histoire silencieuse, instaurée davantage par l’idéologie unanimiste
depuis l’indépendance, sous forme d’une ignorance institutionnalisée, incarnée
par le système éducatif et l’université en particulier (.....). Malgré toutes
les politiques de formation à l’étranger et les multiples
« réformes », l’enseignement supérieur algérien ne peut être que
productrice de foyers migratoires. Il s’agit d’une dynamique historique qui
reste tojours otage des formes identitaires hégémoniques,
à la fois idéologique et communautariste, empêchant l’émergence des
sujets-pensants-entrepreneurs » (Karim Khaled, p 169).