DEFENSE –PERSONNALITES- GHEDIRI ALI- PRESIDENCE AVRIL 2019
Serait-il le candidat de l’Armée ou tout simplement
un “lièvre” choisi par le système pour crédibiliser cette échéance et pallier
l’absence de sérieux candidats concurrents à celui du régime ? Ni l’un ni
l’autre, répond-il. (Extraits d’un article de Liberté)
Inconnu au bataillon — politique — avant l’annonce, il y a
quelques jours, de sa candidature à l’élection présidentielle du 18 avril
prochain, le général-major à retraite, Ali Ghediri,
semble croire fortement en sa bonne étoile. Il s’affiche même un peu trop
confiant, pense-t-on. “Je suis là pour vaincre. Je pars pour gagner cette
élection. Rien ne m’arrêtera. Qu’il neige, qu’il pleuve ou qu’il vente, je vais
aller à cette élection”, a déclaré l’ancien militaire, dimanche 27 janvier
2019, au « Forum de Liberté »
en présence de plusieurs de ses soutiens dont de hauts gradés de l’armée à la
retraite et des représentants de la société civile. Il fait fi de tous les
obstacles qui pourraient surgir sur son chemin vers El-Mouradia,
y compris la candidature éventuelle du président Abdelaziz Bouteflika, laquelle
semble pourtant en mesure de dissuader des poids lourds de la scène politique
tels qu’Ali Benflis ou encore Louisa Hanoune. “La candidature de Bouteflika ne m’intéresse pas
et elle ne me gêne pas, non plus. Dans les écoles, on ne m’a pas appris à
échafauder ma stratégie sur la base de celle de mes adversaires, même si je
dois en tenir compte. S’il (Bouteflika) décide de se porter candidat, Allah issahel aâlih (que Dieu lui
facilite les choses). Il ne sera alors que candidat et je l’affronterai en tant
que citoyen, fermement !” s’engage d’ores et déjà ce
candidat-surprise. Le risque de voir se reproduire la fraude électorale qui a
émaillé l’ensemble des scrutins précédents ne semble pas lui faire peur, outre
mesure. Pour lui, la fraude est même loin d’être une fatalité. S’il y a eu
fraude jusque-là, a laissé entendre l’ex-DRH du MDN, c’est parce que “l’élite”
était restée passive, voire absente. “S’il y a eu fraude, c’est parce que nous
sommes restés passifs, nous avons été absents”, a-t-il martelé, précisant que
le “nous” désigne l’élite. “L’élite était absente. Voilà qui a ouvert la voie à
des opportunistes qui ont pu se mettre en avant. Ils sont arrivés même à nous
humilier comme citoyens. Ils utilisent nos voix et nous, nous les
applaudissons”, a encore dénoncé l’ancien haut gradé de l’ANP, appelant, au
passage, le peuple à prendre conscience de son devoir de défendre son droit de
choisir. “Nous n’avons plus le droit de nous taire face au phénomène de la
fraude qui a ravagé le pays. Si vous attendez du pouvoir qu’il ne fasse pas
dans la fraude, vous allez le mettre au chômage, parce que c’est tout ce qu’il
sait faire”, a-t-il dit, un brin ironique.
“Je défie le système”
Sur sa lancée, M. Ghediri qui ne se réclame d’aucune
chapelle, ni d’un quelconque courant politique, n’hésite pas à défier le
système en entier. “Je suis déterminé à en finir avec tout ce que le système en
place avait permis comme pratiques. Car il ne s’agit pas seulement d’opérer un
changement, mais de réussir une rupture. Oui, je défie le système. Il ne me
fait pas peur. Ou c’est moi, ou c’est lui !” a-t-il
juré, tranchant. Pour illustrer son engagement “à fond la caisse”, l’enfant
d’Ouenza n’hésite pas à mettre en avant le dicton chaoui :
“Taghenent ou lakhsara”
(jusqu’au bout quitte à y laisser des plumes !). “Au sein de l’Armée, il
existe des gens qui savent manier les armes. C’est leur métier. Mais, il y a
énormément de gens qui savent aussi faire bon usage de la plume. Maintenant, je
le fais parce que je suis en dehors de l’institution. J’aurais été encore à
l’intérieur, vous ne m’auriez jamais lu. Nous savons parler, nous autres
militaires”, a-t-il répondu à ceux qui doutent de sa capacité de se convertir
du statut de militaire à celui de (candidat) “démocrate”. Il souligne que
l’Armée “n’est pas réservée à une classe précise”. Pour étayer ses propos, il
n’a pas manqué de mettre en avant l’exemple des militaires auxquels reviendrait
le mérite d’instaurer la démocratie sous d’autres cieux, à l’exemple de la
Turquie.
D’où M. Ghediri puise-t-il sa force et sa témérité
pour prétendre avec autant de certitude et de confiance, à la magistrature
suprême ? Serait-il le candidat de l’Armée ou tout simplement un “lièvre”
choisi par le système pour crédibiliser cette échéance et pallier l’absence de
sérieux candidats concurrents à celui du régime ? Ni l’un ni l’autre,
répond-il. Aussi, il nie être le candidat de l’Armée. Il compte plutôt sur le
soutien du peuple qui, à ce stade, ne le connaît pas encore assez, au vu de sa
carrière jusque-là exclusivement militaire. “Mon soutien est plus grand et plus
puissant ; je compte sur le soutien du peuple”, a-t-il soutenu. Le général à la
retraite n’a pas peur, non plus, de la crise économique, souvent mise en avant
par les hommes politiques “de métier”.
Pour lui, la crise que traverse le pays serait d’abord et avant tout politique.
“La crise n’est pas économique, mais politique. Tous les problèmes que connaît
le pays sont générés par la corruption politique”, a estimé le
général-major à la retraite qui ne semble pas se soucier de l’écueil des
signatures à collecter pour aller à la conquête des voix du peuple à l’occasion
de la campagne électorale.
Bio-express
Nom : Ghediri
Prénom : Ali
Né le 6 janvier 1954 à Ouenza
Fils de Mohamed et de Hadidane Fatma
Situation matrimoniale : marié, père de 3 enfants.
Épouse : retraitée
Études primaires et collège : école Émir-Abdelkader, Ouenza.
Études secondaires : lycée Mahmoud-Benmahmoud,
Guelma.
Études supérieures : École supérieure militaire des ingénieurs de la marine de
Saint-Pétersbourg en Russie (ingéniorat) ; Université d’Alger (magistère et
doctorat d’État en sciences politiques et relations internationales).
Études militaires : Académie interarmes de Cherchell ; Académie de l’état-major
de Damas (Syrie) ; Académie de l’état-major général de Moscou (major de
promotion et médaille d’or).
Patrimoine
- Un appartement à Alger que j’occupe avec ma famille.
- Une maison acquise dans le cadre d’une promotion immobilière en 2004 (EPLF)
inachevée.
- Véhicule : 3 véhicules immatriculés en son nom, dont deux utilisés par son
épouse et sa fille. Peugeot 508, Toyota Yaris (fille)
et Ibiza (épouse).