DEFENSE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- ROMAN
MUSTAPHA YALAOUI- « LE GENERAL K »
Le Général K. Roman de Mustapha Yalaoui. Editions Paper Library Art, Constantine 2017 . 800
dinars, 307 pages
Une histoire se déroulant dans un pays, l’Algérie, meurtrie par une
« guerre civile » (en fait, une
lutte sans répit contre le terrorisme islamiste et ses dérivés
sanguinaires) et n’ayant plus qu’un Etat au bord de l’effondrement. ....et avec
des services de sécurité (surtout des personnages rivalisant en grades et en Cv
« historiques ») traversés par
des courants et des clans passant bien plus leur temps à se court-circuiter et
à se faire la guerre qu’à agir frontalement
contre le nouveau péril.
Une histoire tournant autour d’ un « héros » (manipulé) des services secrets, Mohsen-Al-Qasim, alias Mourad Mellali,
chargé ( ??) d’infilter une bande de criminels,
et qui a « déserté » avec armes , bagages et compagnons. Trahison
réelle ? Manœuvre pour régler des comptes ? Opération scabreuse ? Miroir aux
alouettes ?
Parallèlement à l’enquête « officielle » (qui a condamné par avance le
« déserteur »), il y a un autre « héros » .....le fameux
général K., un ancien des services à la retraite et, par ailleurs, protecteur
de toujours du « déserteur » . Il est appelé à la rescousse pour démêler l’écheveau.
On débouchera sur une histoire de complot fomenté par un groupe d’hommes
« assoifés de pouvoir et de sang et d’affaires
juteuses » , sans foi ni loi, faisant appel à
toutes les les formes de violence pour déposséder ,
ruiner et acquérir. D’hommes peut-être trop habitués aux avantages du pouvoir ne
voulant pas le lâcher , ou voulant se l’approprier. Depuis
bien longtemps, très longtemps, trop
longtemps. Qui doivent et qui seront éliminés....le système (ses parties les
plus saines ou les moins compromises) n’acceptant pas les brebis galeuses. Mais
que de crimes impunis et que de
dégâts ?
L’Auteur :Diplômé
de l’Ecole nationale supérieure de Journaliste de l’Universiété
d’Alger, ancien journaliste (« El Moudjahid »), participe à la
création d’un des premiers journaux indépendants (« Les Nouvelles de
l’Est »)....et gestionnaire d’une Pmi de Chimie. Second roman après « La
manipulation » (2013)
Extrait : « Nous vivons une drôle
d’époque, une époque où même les héros deviennent inutiles, anachroniques et
encombrants » (p 93)
Avis :Une histoire assez compliquée et des longueurs
dans les dialogues, avec , parfois, des jugements politiques orientés ou des
clichés comme « coup d’Etat du 11 janvier 1992 », « guerre
civile », « tous les journalistes ont un fil à la patte » ainsi
qu’une (grosse) pincée de misogynie..... Elle a le mérite (comme
« 1994 » de Adlène Meddi)
de vaincre sa peur de la « SM » (Ici , on y
ajoutera le « Malg ») , désormais traitée,
enfin, normalement. Il serait intéressant pour l’auteur de continuer l’œuvre
(romans policiers et d’espionnage) avec
pour héros, le général K ou Mohsen ....des gars ,malgré tout, sympathiques.
Citations : « Il est préférable
parfois de suivre le bon chemin en boîtant que le
mauvais d’un pas ferme » (p 99), « En politique, il faut toujours
s’attendre au pire, et rarement rien de bon » (p 125), « Il y a trois
choses qu’il ne faut pas écouter : les politiciens, les femmes et les
rumeurs »(p 133), « Il paraît que le gêne du bonheur existe, mais
qu’il serait réservé aux femmes.......et ça s ’appelle le gêne des
embrouilles » (p 189)