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Récit Hamid Zouba- "Ma vie, ma passion"

Date de création: 27-01-2019 12:26
Dernière mise à jour: 27-01-2019 12:26
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SPORTS- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- RECIT HAMID ZOUBA- « MA VIE,MA PASSION »

Ma vie , ma passion. Récit de Hamid Zouba (Préface de Mustapha Dahleb). Anep Editions, Alger 2018, 800 dinars, 203 pages

Le hameau natal de la famille est haut perché au-dessus de la ville de Draâ El Mizan, connu sous le nom de Izouvaghen. Un nom à l’origine du patronyme que la transcription coloniale a transformé en Zoubagh, puis, après de multiples démarches administratives, en Zouba.

Hamid, lui, est né à Saint-Eugène (aujourd’hui Bologhine) /Alger  , alors fief de l’Asse (une « Association sportive » composée surtout et très majoritairement de joueurs d’origine européenne)  et de l’Omse (« Olympique musulman... »).

D’abord, comme beaucoup, pas d’école mais surtout du foot avec les copains du quartier . Première licence à l’Omse (46/47)......en cadets...et, rapidement surclassé, grande taille et talent certain obligent.....se retrouvant   ainsi aux côtés de Mustapha Zitouni .Contacté par les dirigeants de l’Asse, il refuse.

1956, départ en France, orienté par un découvreur de talents pour les clubs « métropolitains ».

Arrivée à Marseille puis, tout de suite,  Nice où conseillé par Bentifour , alors  joueur de l’AS Monaco. il ne tarde pas à rejoindre l’équipe de Niort, un club amateur qui, en plus d’un bon contrat lui trouva un poste de travail dans une librairie, lui qui aimait lire et voulait, à tout prix, acquérir ce qu’il n’avait pu avoir à l’école.....Le jeune footballeur avait pris conscience de l’importance des études (et de la lecture). Un souci qui ne le quittera plus, dit-il. D’autant qu’il voulait, déjà, être entraîneur.

Juillet  1958, il fait partie du second groupe de footballeurs algériens professionnels (dont les frères Soukhane, Maâzouza, Chérif Bouchache, Omar Ibrir....) rejoignant la Tunisie, en passant par la Belgique et l’Allemagne,   pour renforcer la nouvelle équipe du Fln, auparavant formé surtout d’amateurs.

1961, un troisième groupe rejoint Tunis : A.Benfadah, M.Bouricha, A.Defnoun, M.Maouche, A.Kerroum, S.Amara, H.Bourtal...

Ils étaient désormais 32 ! Des « hommes ordinaires plongés dans des situations extraordinaires ». Mais, des noms connus et tous flamboyants. Une équipe (généralement 17 joueurs toujours prêts) – au comportement exemplaire- qui allait porter, à travers le monde, la voix de la Révolution algérienne et du peuple insoumis. Avec des résultats probants en plus du spectacle sportif de haut niveau provoquant, partout, adhésion et plaisir chez les publics.

1962 : l’Indépendance. Mission bien accomplie. Le 21 juillet, ,à 10 h du matin, il se retrouve à Zurich...... « avec pour toute fortune dix francs suisses en poche ».Une autre aventure allait commencer le menant au Fc Granges (entraîneur-joueur grâce à Snella), puis Nîmes entraînée par  Kader Firoud...

1966, enfin, le retour en Algérie.....le mariage, entraîneur de clubs (Bel Abbès,Boufarik,Mouloudia d’Alger, le Nasr de Benghazi, Sour El Ghozlane ....de l’équipe nationale A...., l’aventure africaine et des trophées .....mais aussi quelques  déceptions.....dues bien plus à la bureaucratie) . 

Un riche parcours fait de travail et d’engagement. Un repère bien visible pouvant aider à construire et à diriger des carrières .......bien que le football, aujourd’hui , ait pris une tout autre dimension que celle connue dans  le passé. Mais, comme il le dit si bien, « il n’y a pas de progrès sans risque »

 

L’Auteur : Né le 2 avril 1934 à Saint-Eugène (aujourd’hui Bologhine) . Footballeur professionnel en France,  il rejoint , en 1958, l’équipe de football du Fln. Après l’indépendance du pays, il entraîne l’équipe nationale de football puis le Mouloudia d’Alger avec lequel il remporte plusieurs titres nationaux et internationaux.

Extraits « Les footballeurs algériens ont rejoint le camp de leur choix, c’était une évidence. Leur départ n’avait surpris que ceux qui voulaient rester aveugles. Pour nous, puisque la France menait à notre peuple une guerre terrible, nous refusâmes de continuer à apporter de la joie au peuple français. Plaçant l’Algérie au-dessus de tout, nous avons voulu donner à notre jeunesse une preuve de courage et de sacrifice » (p 37), «Notre équipe devait créer un label de qualité et en assurer la garantie par le jeu produit devant les différents publics, arabe, européen et asiatique » (p 43), « Il faut apprendre aux jeunes à avoir faim. Les jeunes reproduisent le comportement des séniors. Ils doivent savoir qu’être dans un centre de formation ce n’est pas un sacrifice, mais plutôt un privilège. L’humilité est la base de tout dans le centre de formation » (p 77)

 

Avis :Une bio sympathique, accompagnée d’une sorte de « manuel » de l’entraîneur et d’un album de photographies.....Malheureusement un ouvrage (en tout cas l’exemplaire acheté) truffé de pages blanches (entre p 3 à 36) . Et le contrôle de qualité ?

Citations : « En tout état de cause, l’essentiel n’était pas la compétition, mais la démonstration que le combattant algérien jouait un football de qualité » (p 45), « Un responsable ordinaire peut faire illusion sur ses mérites ; par contre, un sportif est immédiatement sanctionné par ses résultats, quels que soient ses efforts et ses connaissances » (p 53), « Qu’est-ce que bien jouer ? C’est trouver une solution dans chaque action » (p 60) , « Le joueur qui n’a pas peur ne fera jamais peur » (p 69), « L’objectif n’est jamais mieux atteint que dans la certitude de l’échec. La beauté du sport, comme celle de la littérature, réside peut-être dans cette fabrique du déséquilibre » (p 81) ,    « Un football qui se décompose à la rencontre de la modernité consistant à chercher l’argent plutôt que de penser à des projections d’avenir, cela renforce malheureusement la désunion. De même qu’un football qui s’abandonne dans la régression perd son rôle de sport-roi au profit de celui qui provoque des colères et des désordres » (p 176)