SPORTS- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- RECIT
JAOUDET GASSOUMA- « SALIMA SOUAKRI.... »
Salima Souakri.Ceinture noire , cœur blanc. Récit de Jaoudet Gassouma (Préface de Sid Ali Lebib)
de Salima Souakri (Préface
de Mustapha Dahleb). Anep
Editions Albayazin, Alger 2018, 900 dinars, 151 pages
Elle est née à Belouizdad
(ex-Belcourt, Alger)
un 6 décembre 1974. Elle a grandi à la Cité Faïzi
à Bordj El Kiffan (ex-Fort de l’eau).
Cinquième d’une déjà nombreuse fratrie de
garçons......elle ne répondra plus qu’au prénom de ....... « Salim ».
Refusant tout cadeau féminin, elle n’aura que très peu de poupées et jouera,
avec ses frères, au foot.....comme gardien de but. Un goal parfait,
paraît-il !
A l’école, elle n’exprimait qu’un seul
vœu : devenir « batala .......championne ».
Une famille modeste et chaleureuse ;
une maman, Rachida, une infirmière, une battante, complice mais exigeante ,
aimante et au cœur d’or, une vraie « mamma » bien
de chez nous ! On devine tout de suite de qui et de quoi a hérité Salima.
1984. Neuf ans d’âge
..et la découverte fondamentale du judo au Crbbk....Des
kilomètres parcourus régulièrement pour s’emparer des règles du judo.
1989. 15 ans. Première médaille (de
bronze) dans un tournoi international , considéré
comme le championnat du monde scolaire en catégorie cadet.
16 ans : Ceinture noire...malgré les blessures, les aléas et le manque de
moyens.
Le reste est un long et éblouissant
cheminement ( bien souvent douloureux, ayant perdu, entre autres, durant la
« décennie rouge », un de ses frères, 22 ans, policier, assassiné par
les terroristes......entrecoupé de blessures alors qu’elle était au sommet de
son art.....et rencontrant des incompréhensions, ou même des obstacles, parfois de la part de dirigeants ), engrangeant diplômes (Its...)
, titres et médailles, en Algérie et à travers le monde (douze fois championne
d’Afrique, une médaille d’or aux Jeux Méditerranéens, médaille d’or aux Grand chelem de Paris Bercy
en 2002 terrassant la redoutable française Euranie,
alors vice-championne du monde et vice-championne olympique, quatre participations aux Jeux olympiques,
quatre participations aux Championnats du monde....et , toujours classée parmi
les 5-7èmes mondiales) , en tant qu’athlète (5 fois meilleure sportive
algérienne au sondage Aps/Dahmani) , mais aussi en tant qu’entraîneur d’équipes
féminines de judo (de club, avec le GSP et nationale, entre 2009 et 2011).
Mais, aujourd’hui, bien que n’ayant pas
désarmé et toujours sur le « front » , animatrice d’émissions radio
et télévisées à succès , sociales la remettant en contact avec les gens, ambassadrice
de bonne volonté de l’Unicef depuis
2011, sa plus grande victoire , la plus belle des médailles, reste, pour elle
, une vie de famille
réussie.......auprès de son époux, depuis 2010,
Billel Dziri (lui
aussi, un sportif d’élite – football : joueur et , actuellement, entraîneur - dont les qualités.... et le
caractère restent à écrire et à décrire) et de sa fille, Maria, née en mai
2013.
A signaler son engagement patriotique
lorsque, le 18 juin 2000, médaillée d’or au tournoi d’Alhghero
,en Sardaigne, l’hymne national et le
drapeau algérien n’ayant pas été prévus par les organisateurs, elle a pris un
micro baladeur, a ramené son drapeau algérien (en permanence dans son sac), a
averti le public de supporter sa voix, et.... a entonné a-cappella le plus beau
Qassamen de sa carrière, sous les applaudissements de
tout le public (photo p 71)
A noter une riche et claire annexe (p 128
à 148) composée de témoignages
(journaliste, judokas, président(e)s d’associations caritatives, représentant
de l’Unicef en Algérie), de son palmarès, son parcours professionnel dont son
palmarès en tant qu’entraîneur national.....et ,pour
les amateurs d’arts martiaux, un récapitulatif de quelques règles en vigueur au
judo . Un sport qui est plus qu’un sport. C’est, aussi, une façon de se
comporter face aux autres. Un sport qui a
un code moral très précis lorsqu’il est respecté (et qui, c’est mon avis
personnel pour avoir fréquenté –si peu, dans une autre vie - un dojo) donne à
l’homme son visage « véritablement » h.u.m.a.i.n,
un visage fait de politesse, de courage, de sincérité, d’honneur, de modestie , de respect, de contrôle de soi,
d’amitié......
L’Auteur :Journaliste,
écrivain, artiste plasticien (diplômé et magister des Beaux Arts d’Alger) né en 1966. Plusieurs
ouvrages à son actif dont un dernier roman, « Cubanya »,
présenté déjà in Médiatic.
Extraits : « Son
obstination, son envie d’aller toujours dans le sens de la réussite lui a
permis de tutoyer les grands de ce monde dans sa spécialité, le judo » (Dr
Sid Ali Lebib, préface. Extrait, p 10), « Salima est le déclic qui a permis aux autres judokas
d’éclore. C’est une pionnière qui a ouvert les portes aux autres » (Omar Saoud, judoka et ancien arbitre international, témoignage , p 129)
Avis : Se
lit avec plaisir. Car, ouvrage de qualité , la couleur
et les photos mettant en relief la forte personnalité, la douceur,
l’humanisme..... et la beauté de la championne. Je
signale la parfaite photo en page 127 de Salima et de
sa fille. On ne peut trouver mieux pour
glorifier l’amour maternel et filial. Bravo au photographe qui a su saisir
l’âme des personnages.
Note de dernière minute :je
viens de découvrir récemment un ouvrage signé Marie-Claude Radziewsky
(avocate française des militants du Fln durant la guerre de libération
nationale, ayant vécu en Algérie de 1963
à 1993) sur « Les femmes vaillantes » (qui vous sera présenté très
prochainement dans cette chronique).....Dix récits-portraits
de femmes « admirables,
déterminées et intelligentes ...qui ont su secouer le joug qui les
accablait», dont celui consacré......à notre Salima
nationale.
Citations : « Nous
ne naissons pas champions, nous le devenons avec la sueur et le travail »
(Salima Souakri, p 124),
« Le judo est plus qu’un sport pour moi, c’est aussi le cri d’une jeune
fille, d’une femme qui a toujours lutté pour une vie meilleure » (Salima Souakri, p 126),
« Cherchez la bonne cause....vous trouverez Salima
Souakri » (Hamida Kettab, présidente de l’association El Amal du Cpmc, p 136)