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Récit Jaoudet Gassouma- " Salima Souakri...."

Date de création: 27-01-2019 12:22
Dernière mise à jour: 27-01-2019 12:22
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SPORTS- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- RECIT JAOUDET GASSOUMA- « SALIMA SOUAKRI.... »

Salima Souakri.Ceinture noire , cœur blanc. Récit de Jaoudet Gassouma (Préface de Sid Ali Lebib) de Salima Souakri (Préface de Mustapha Dahleb). Anep Editions Albayazin, Alger 2018, 900  dinars, 151 pages

 

Elle est née à Belouizdad (ex-Belcourt, Alger)  un 6 décembre 1974. Elle a grandi à la Cité Faïzi à Bordj El Kiffan (ex-Fort de l’eau).

Cinquième d’une déjà nombreuse fratrie de garçons......elle ne répondra plus qu’au prénom de ....... « Salim ». Refusant tout cadeau féminin, elle n’aura que très peu de poupées et jouera, avec ses frères, au foot.....comme gardien de but. Un goal parfait, paraît-il !

A l’école, elle n’exprimait qu’un seul vœu : devenir « batala .......championne ».

Une famille modeste et chaleureuse ; une maman, Rachida, une infirmière, une battante,  complice mais exigeante , aimante et au cœur d’or, une vraie « mamma » bien de chez nous ! On devine tout de suite de qui et de quoi a hérité Salima.

1984. Neuf ans d’âge ..et la découverte fondamentale du judo au Crbbk....Des kilomètres parcourus régulièrement pour s’emparer des règles du judo.

1989. 15 ans. Première médaille (de bronze) dans un tournoi international , considéré comme le championnat du monde scolaire en catégorie cadet.

16 ans : Ceinture noire...malgré  les blessures, les aléas et le manque de moyens.

Le reste est un long et éblouissant cheminement ( bien souvent douloureux, ayant perdu, entre autres, durant la « décennie rouge », un de ses frères, 22 ans, policier, assassiné par les terroristes......entrecoupé de blessures alors qu’elle était au sommet de son art.....et rencontrant des incompréhensions, ou même des obstacles,    parfois de la part de dirigeants  ), engrangeant diplômes (Its...) , titres et médailles, en Algérie et à travers le monde (douze fois championne d’Afrique, une médaille d’or aux Jeux Méditerranéens,  médaille d’or aux Grand chelem de Paris Bercy en 2002 terrassant la redoutable française Euranie, alors vice-championne du monde et vice-championne olympique,  quatre participations aux Jeux olympiques, quatre participations aux Championnats du monde....et , toujours classée parmi les 5-7èmes mondiales) , en tant qu’athlète (5 fois meilleure sportive algérienne au sondage Aps/Dahmani)  , mais aussi en tant qu’entraîneur d’équipes féminines de judo (de club, avec le GSP  et nationale, entre 2009 et 2011).

Mais, aujourd’hui, bien que n’ayant pas désarmé et toujours sur le « front » , animatrice d’émissions radio et télévisées à succès , sociales la remettant en contact avec les gens, ambassadrice de bonne volonté  de l’Unicef depuis 2011, sa plus grande victoire , la plus belle des médailles, reste, pour elle ,  une vie de famille réussie.......auprès de son époux, depuis 2010,  Billel Dziri (lui aussi, un sportif d’élite – football : joueur et , actuellement,  entraîneur - dont les qualités.... et le caractère restent à écrire et à décrire) et de sa fille, Maria, née en mai 2013.

A signaler son engagement patriotique lorsque, le 18 juin 2000, médaillée d’or au tournoi d’Alhghero ,en  Sardaigne, l’hymne national et le drapeau algérien n’ayant pas été prévus par les organisateurs, elle a pris un micro baladeur, a ramené son drapeau algérien (en permanence dans son sac), a averti le public de supporter sa voix, et.... a entonné a-cappella le plus beau Qassamen de sa carrière, sous les applaudissements de tout le public (photo p 71)

A noter une riche et claire annexe (p 128 à 148)  composée de témoignages (journaliste, judokas, président(e)s d’associations caritatives, représentant de l’Unicef en Algérie), de son palmarès, son parcours professionnel dont son palmarès en tant qu’entraîneur national.....et ,pour les amateurs d’arts martiaux, un récapitulatif de quelques règles en vigueur au judo . Un sport qui est plus qu’un sport. C’est, aussi, une façon de se comporter face aux autres. Un sport qui a  un code moral très précis lorsqu’il est respecté (et qui, c’est mon avis personnel pour avoir fréquenté –si peu, dans une autre vie - un dojo) donne à l’homme son visage « véritablement » h.u.m.a.i.n, un visage fait de politesse, de courage, de sincérité, d’honneur, de modestie , de respect, de contrôle de soi, d’amitié......

L’Auteur :Journaliste, écrivain, artiste plasticien (diplômé et magister  des Beaux Arts d’Alger) né en 1966. Plusieurs ouvrages à son actif dont un dernier roman, « Cubanya », présenté déjà  in Médiatic.

Extraits : « Son obstination, son envie d’aller toujours dans le sens de la réussite lui a permis de tutoyer les grands de ce monde dans sa spécialité, le judo » (Dr Sid Ali Lebib, préface. Extrait, p 10), « Salima est le déclic qui a permis aux autres judokas d’éclore. C’est une pionnière qui a ouvert les portes aux autres » (Omar Saoud, judoka et ancien arbitre international, témoignage , p 129)

Avis : Se lit avec plaisir. Car, ouvrage de qualité , la couleur et les photos mettant en relief la forte personnalité, la douceur, l’humanisme..... et la beauté de la championne. Je signale la parfaite photo en page 127 de Salima et de sa fille. On ne peut trouver mieux  pour glorifier l’amour maternel et filial. Bravo au photographe qui a su saisir l’âme des personnages.

Note de dernière minute :je viens de découvrir récemment un ouvrage signé Marie-Claude Radziewsky (avocate française des militants du Fln durant la guerre de libération nationale,  ayant vécu en Algérie de 1963 à 1993) sur « Les femmes vaillantes » (qui vous sera présenté très prochainement dans cette chronique).....Dix récits-portraits de femmes  « admirables, déterminées et intelligentes ...qui ont su secouer le joug qui les accablait», dont celui consacré......à notre Salima nationale.

Citations : « Nous ne naissons pas champions, nous le devenons avec la sueur et le travail » (Salima Souakri, p 124), « Le judo est plus qu’un sport pour moi, c’est aussi le cri d’une jeune fille, d’une femme qui a toujours lutté pour une vie meilleure » (Salima Souakri, p 126), « Cherchez la bonne cause....vous trouverez Salima Souakri » (Hamida Kettab, présidente de l’association El Amal du Cpmc, p 136)