TOURISME- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- RECIT
FARIDA SELLAL- « NOMADE »
Nomade. Récit de Farida Sellal.
Casbah Editions, Alger 2017, 850 dinars, 297 pages
Une vie en apparence « normale »
mais assez zigzagante....avec plusieurs escales en Algérie et à travers le
monde. La vie d’une jeune femme- ingénieur des Télécommunications - ayant épousé (avec son accord complet car amoureuse) un jeune homme (le cousin), enarque
de formation et futur (haut-) fonctionnaire de l’Etat.
Elevée par un père –boulanger-pâtissier connu
depuis bien longtemps sur la place d’Alger – dans le strict respect de
l’honneur (« avec un grand H ») et de la parole donnée , la
voilà « obligée » de « suivre » l’époux au gré de ses
affectations. Mille et un postes (dont quatre années à Tamanrasset
, ce qui valut à A. Sellal, le surnom
d’« Assarou n’Ahaggar »
, la clef du Hoggar, et il se fit même remettre , en signe de reconnaissance
par Hadj Moussa Akhamoukh, le fameux « Tbol » ) ,
mille et un déménagements, mille et un ami(es) , copains et copines (car il y a les gosses et
leur scolarité ) .....mais , heureusement mille une rencontres et mille et une expériences.
Bien sûr, ce ne sont pas les mésaventures qui ont manqué : Perdue en plein
Sahara au cours d’une mission, un enfant brûlé accidentellement (un livre,
« Farès », a été écrit en 2007, sur le
drame), les angoisses de la décennie noire et du terrorisme, l’exil temporaire,quelques mois en Hongrie (le mari nommé
ambassadeur) et une opération chirurgicale assez lourde, puis, plus récemment ,
les « coups » médiatiques ,
parfois bien méchants, surtout Internet (qui est jugé trop sévèrement à mon
avis, car il lui a rendu bien des
services par ailleurs ) ,lors du passage de l’époux au Premier
ministère......Mais , (presque ) toutes enrichissantes. D’abord et avant tout
la découverte du Sahara, le travail (bien) accompli sur le terrain et l’aide
apportée aux populations , les femmes en particulier
(dont les joueuses de l’imzad qu’elle a sorti de
l’oubli......le chant devenu patrimoine culturel immatériel de l’humanité, le 4
décembre 2013) , l’enseignement et la recherche universitaire, l’expertise internationale, la peinture, la
photographie, la promotion de l’Algérie ...en Hongrie (grâce au
couscous !)
Un
« circuit mouvementé » certes,
mais la satisfaction d’avoir respecté les vœux de « Dadda » son père et de « Yemma »
sa mère.....
L’Auteure : Née
à Alger, universitaire et enseignante chercheuse, ayant exercé longtemps des
responsabilités dans le secteur des télécommunications, elle a beaucoup
contribué à l’œuvre de préservation et de promotion de la culture et des
traditions du Sud algérien, traduite , entre autres, par la création de l’association
« Sauvez l’imzad », et par la création à
Tamanrasset de « Dar imzad » (destinée à
organiser des cycles de formation en vue de revaloriser et perpétuer cet art
ancestral) . Auteure de plusieurs ouvrages dont quatre beaux-livres sur le
Sahara. Epouse de Abdelmalek
Sellal qui fut , tour à
tour, chef de daïra, wali (différentes wilayas du pays) , Chef de cabinet du
Mae, ambassadeur, ministre dont
l‘Intérieur) , chef de campagne électorale de A. Bouteflika..... puis premier ministre .
Extrait : «
D’une ville à l’autre, d’un pays à l’autre, nomade auara
été ma vie » (p 11) ,
« Le désert est cruel/Il est jour, il est nuit/ Il est ami, ile st ennemei/ Ilm est sec et dur/ Ce
sont toutes ces raisons qui le rendent si nécessaire à la compréhension du
monde » (Extrait pp 85-86)
Avis : Quelques portes entrebâillées. Toute
une vie en zigzag et états d’âme ......en prose et .....en
poésie. Et, au passage, quelques points sur les i (dont des précisions sur le
terme « faqaqir », pluriel de
« foggara ») .......et un passage étonnant pour une
scientifique : elle a habité dans une résidence (à Oran) fréquentée par
les fantômes (pp146-147)
Citations : « La vie a le goût qu’on veut bien lui
donner......Tu peux la faire douce, salée ou sucrée, amère ,
à ta guise. Dans n’importe quelle circonstance, il n’appartient qu’à toi seule
d’y introduire l’ingrédient nécessaire pour équilibrer sa consistance et lui
donner la saveur que tu désires » ( Le père à sa
fille, p 24), « Un grain de sable dans l’engrenage, un tout petit grain
peut bouleverser toute une vie « ( p 93), « Le désert est un aprentissage de la vie. On en peut en sortir que rehaussé et enrichi » (p 128),