CULTURE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH-
OUVRAGE ABDELHAMID MERDACI- « DICTIONNAIRE DES MUSIQUES CITADINES DE
CONSTANTINE »
Dictionnaire des musiques citadines de
Constantine. Ouvrage de Abdelhamid Merdaci. Les
Editions du Champ Libre, Constantine, 2008. Alger 2014. 1 600 dinars ,
280 pages dinars.
Un
dictionnaire est , parfois, bien plus difficile
à réaliser qu’un roman. Car, si le second fait appel à l’art de l’écriture et
au génie de l’imagination, le premier fait appel à la rigueur scientifique,
afin qu’il n’y ait ni erreur ni rajout. Il y a donc toute une démarche et toute
une recherche, longue et bien difficile. Délicate, connaissant, pour le sujet
abordé ; les sensiblités chatouilleuses de nos
artistes (encore en vie) et de leurs descendants soucieux du strict respect de
leur(s) parent(s) et de leur art. Complexe car en musique ,
en Algérie, rien n’est plus compliquée , tant il y a d’écoles et de
styles....Constantine n’échappant pas à une certaine façon de voir et de vivre
sa ville et son histoire millénaire.D’ailleurs , sur
ce plan-là, elle n’est pas la seule !
C’est certainement tout cela qui a
« obligé » l’auteur (qui a eu la chance, de se mouvoir dans une famille de
« haute culture »....les frères Merdaci
étant bien connus et appréciés dans le monde de la Communication et de la
Culture ) à travailler le sujet durant plus de trois décennies (30 ans !)
, en passant d’abord par une thèse
d’Etat en sociologie , consacrée aux musiques et aux musiciens de Constantine
au XXè siècle .
Des bios, des fiches de commentaires (longs
ou courts) sur certains personnages et/ou leur parcours (Chapeau pour avoir
publié, page 136, l’affiche, magni-fake –un véritable
bijou- dessinée en 1982, par Ahmed Benyahia,le sculpteur et artiste
peintre, pour la deuxième édition du
Festival du malouf et qui avait été censurée parce qu’il y avait une rose......rouge
sur l’archet du violon. Il est vrai qu’il en avait l’habitude) , sur des lieux mythiques, sur les
formes musicales, sur certaines pratiques sociales......bref, la musique
citadine constantinoise dans tous ses états. Et, des photos – noir et blanc - chargées d’ans , de noms (parfois connus, parfois discrets) de
souvenirs, d’amour, de vérité, de nostalgie et d’émotion !
L’auteur : Universitaire,
sociologue , il a
consacré bien de ses études et articles aux musiques citadines constantinoises
et bien de ses ses
recherches à l’histoire politique de Constantine et à son patrimoine culturel
Extrait :
« Ce dictionnaire veut prendre date contre l’érosion des mémoires et
l’oubli et aspire à conforter sinon à renouveler les émotions suscitées par les
musiques citadines constantinoises » (p 15)
Avis : Un très bon outil de connaissance....à
conserver ? et en espérant qu’il y ait d’autres
productions de ce genre conascrées aux autres villes.Il n’y a pas (eu) que le foot !
Citations : « La photographie a été un recours
précieux, non pas tant pour l’illustration que pour ses vertus informatives
» ( 17) , « La clef de sa permanence exceptionnelle,
Constantine la trouve dans son site à nul autre pareil, dans ce rocher
inébranlable qui lui tient de lieu d’écrin dans les profondeurs vertigineuses
de ses gorges et les flux aux humeurs imprévisibles du Rhumel »
(p 104)