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Essai Nouioua Bader Eddine - "Le dinar algérien...."

Date de création: 22-01-2019 17:00
Dernière mise à jour: 22-01-2019 17:00
Lu: 1036 fois


FINANCES- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- ESSAI NOUIOUA  BADER EDDINE – « LE DINAR ALGERIEN.... »

Le dinar algérien. Passé et présent. Essai de Bader Eddine Nouioua. Casbah Editions, Alger 2017, 800 dinars, 198 pages

Comment est créé et géré le dinar ? Pourquoi se déprecie t-il sur le plan interne et vis-à-vis des devises ? Comment sont gérées les réserves de change ? Comment activer la Bourse ? Comment faire face à la crise provoquée par l’effondrement du prix du pétrole ? Comment se pose la question du Riba et du taux d’intérêt ? Ce ne sont là que quelques questions et problématiques posées par l’auteur et auxquelles il a tenté d’apporter des réponses pour « éclairer  notre lanterne »  un peu éteinte dans un champ hautement spécialisé et même difficile à comprendre......Comme si les banquiers et les financiers ont tout fait (dans le monde de l’argent et des affaires) pour le rendre incompréhensible aux décideurs et encore plus  au commun des mortels..... afin de rester « maître du jeu »....jusqu’au jour de la « catastrophe ».  Qui sait ?

Un peu d’Histoire : La Banque Centrale (Bc) devenue plus tard la Banque d’Algérie a commencé à exercer ses activités ele 2 janvier 1963.

Début 1963, Seghir Mostefai( vingt ans à la tête de l’Intitution ) le gouverneur est chargé de faire démarrer le nouvel Institut d’Emission dénommé Banque Centrale d’Algérie (Bca)...se substituant donc à l’ancienne « Banque de l’Algérie » qui exerçait le privilège de l’émission de la monnaie, da,s le pays, depuis 1851 (elle continuera à le faire , exceptionnellement, suite à un accord du 28 août 1962, jusqu’au 31 décembre 1962)

En avril 1964, le Dinar – dont la valeur avait été définie par un poids d’or de 180 milligrammes ; une référence abandonnée par la suite   (une partie des billets furent imprimés en Algérie ...et les pièces de monnaie ne le furent , en Algérie, qu’à partir de 1988) – remplace le Franc qui avait toujours cours. Il était resté convertible, d’où une fuite massive de capitaux.

Le reste est une très longue histoire quelque peu heurtée (et qui revient sur le tapis en ces moments de « crise » de ressources  financières) , intimement liée à l’état de l’économie nationale : Pour résumer cela, il faut savoir que « la valeur du Dinar n’est pas garantie par le stock d’or que possède notre pays, ni par le reste de nos réserves de change (devises) . Elle dépend en fait de l’état de l’économie nationale. Le Dinar est fort lorsque l’économie est solide et prospère, il est faible lorsque l’économie  stagne et périclite ».Un situation bien délicate, sachant que l’économie algérienne est (et reste) intimement liée, depuis 1962, à notre état de santé politique....un état parsemé de « fièvres » et de changements multiples , souvent brutaux, parfois externes, de « médecins » et de médications.  De quoi provoquer des empoisonnements  ou de rendre « accrocs » !

L’auteur ne se contente pas d’établir un diagnostic d’une véritable jungle. Il nous présente , aussi, quelques « pistes » pour se sortir de la mal-aventure. Certaines paraissent bien simples.....alors qu’ elles sont les plus difficiles –et les plus risquées politiquement - à mettre en œuvre.Une impasse ?

L’ Auteur :Ancien élève des lycées franco-musulmans, l’auteur est diplômé de la Faculté de Droit et des Sciences économiques de Paris, et ancien élève de Sciences Po’ Paris. Responsable d’abord de la Banque algérienne de développement (Bad) qui n’existe plus, puis gouverneur de la Banque Centrale d’Algérie , puis ministre-délégué du Trésor, puis....

Extraits : « Les ressources importantes en dinars et en devises dont a pu disposer le pays, pour la première fois dans son histoire, sont restées, durant des années, en grande partie oisives et lorsqu’elles ont été utilisées, elles ne l’ont pas été à bon escient et ont donné lieu plutôt à du gaspillage et à la corruption qui s’est généralisée et a gangréné toutes les activités   » (p 36), « La monnaie peut être ainsi un facteur de prospérité comme elle peut être à l’origine de catastrophes. Tout dépend de la manière dont elle est émise et gérée » (p 50), « Lorsque l’endettement extérieur a été dévoyé et a servi à financer , à des conditions très onéreuses , des produits de consommation au lieu d’équipements, il a été à l’origine de difficultés «  (p 178)

Avis : Tout est abordé avec pédagogie, ce qui en fait un instrument de formation et de documentation incontournable : pour les étudiants, les employés de banque et des  institutions financières, les journalistes, les femmes et les hommes politiques, les syndicalistes, et pourquoi pas les simples citoyens

 Citations : «  La monnaie ne joue complètement son rôle que lorsqu’elle est totalement convertible » (p 13) , « L’émission de la monnaie est un droit régalien qui appartient donc à l’Etat, lequel le délègue à la Bc » (p 43), « Il est important d’avoir sa propre monnaie, mais il est beaucoup plus important de veiller à ce que sa création et sa gestion se fassent d’une manière rigoureuse » (p 48), « Ce n‘est pas le crédit extérieur qui est dangereux mais c’est sa mauvaise utilisation qui le rend dangereux » (p 187)