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Récit Arezki Metref- "Mes cousins d'Amérique"

Date de création: 22-01-2019 16:55
Dernière mise à jour: 22-01-2019 16:55
Lu: 1594 fois


TOURISME- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- RECIT METREF AREZKI- « MES COUSINS D’AMERIQUE »

Mes cousins des Amériques. Récit de Arezki Metref. Koukou Editions, Alger 2017, 214 pages, 800 dinars.

Les textes avaient été présentés en « morceaux » par « Le Soir d’Algérie » . Hélas, c’est un phénomène lié à la lecture –actuelle- dans notre pays : nous lisons mal notre presse, nous contentant , la plupart du temps,  soit d’un parcours très rapide,  des titres (et, bien sûr, ce sont les plus « accrocheurs » qui prennent le pas) et « en diagonale » des textes , soit des informations sportives et/ou des mots croisés. D’où , peut-être, car je n’en suis pas sûr, l’ignorance et /ou l’oubli rapide....sauf chez les amis et les mordus du journal ou de la signature.

Heureusement,  les « morceaux » sont, aujourd’hui, recollés avec un résultat « magni-fake »., qui se lit d’un seul trait . L’histoire d’ un « road-trip » comme on en a vu rarement dans notre édition (Peut-être Chawki Amari avec « Nationale 1 », un carnet de route sur la légendaire route de 2400 km menant de Birmourad Rais à Ain Guezzam, Casbah éditions, 2007 ? Peut-être Reda Brixi avec ses grands reportages publiés par Le Quotidien d’Oran ?)   et qui devrait se multiplier pour faire connaître certes nos journalistes-écrivains mais aussi  et surtout pour mieux (faire) connaître notre pays et le monde , et sortir nos concitoyens de l’enfermement culturel .....et idéologique.Hélas, le road –trip (comme le grand reportage) a un coût de plus en plus élevé, les grands reporters de presse ont « vieilli », ...et le lecteur veut des infos toujours plus chaudes et toujours plus proches (micros-trottoirs , « radars », etc ) .

L’auteur, grand admirateur de Jack Kerouac (écrivain, poète  et romancier américain ; un des chefs de file de la « Beat génération » et des « beatniks », auteur , entre autres, d’un ouvrage , en 1957, qui avait fait date :« Sur la route ») , c’est-à-dire bouffé par la « démangeaison du vagabondage » et élevé , fort heureusement , comme beaucoup d’entre-nous , au biberon des mythes de  la « culture de masse » des années 60- 70   ,  a réalisé son rêve : partir à la recherche de l’Algérien en Amériques (Usa et Canada). Il a donc rencontré bien des « cousins » pour la plupart définitivement installés et , pour beaucoup, partis durant les années 90, les uns menacés par le terrorisme islamiste, d’autres fuyant le chômage ou , tout simplement , pour voir si l’herbe n’était pas plus verte ailleurs .....(« En Algérie, makache the hope, no future ! »).  Il a visité des lieux chargés d’histoire (s) et de culture, racontés certes rapidement, mais avec tous les détails nécessaires à leur compréhension . D’abord au States (San Francisco, Bonanza, Silicon Valley, Salinas, Hollywood, San Diego...) , ensuite au Canada « Un berbère au pays des Iroquois » : Montréal, Ottawa...) , et  une virée marathonienne  à New York.

 

L’Auteur : Né en mai 1952 à Sour El –Ghozlane. Sciences Po’ Alger. Journaliste (El Moudjahid, Algérie Actualité, Horizons, Nouvel Hebdo, Le Soir d’Algérie...) , écrivain, poète,      auteur de plusieurs recueils de poésie (4), de nouvelles et  de romans (5) , de pièces de théâtre (5), d’essais (3) ......

Extraits : «  S’il y a une chose qui ne fait pas peur aux habitants de ce pays continent (Usa), c’est bien la distance. Marcher, rouler, se déplacer à n’importe quelle heure, de jour comme de nuit, est comme inscrit dans l’Adn. Ils commencent une vie dans un Etat puis, du jour au lendemain, plaquent tout et vont s’installer ailleurs, à des milliers de kilomètres de là  » (p 51), « L’Amérique m’a appris à ne pas juger mais à essayer de comprendre » (Un « cousin » d’Amérique, p 62), « Sans doute, y  a –t-il un savoir-faire américain, une sorte d’ingénierie dans l’art de créer une histoire avec trois fois rien » (p 65) , « Marcher dans New-York la nuit, c’est se sentir doublement petit , écrasé par les buildings et la débauche des lumières »  (p 197), « A New York, il faut tout le temps tout nettoyer, et quand on a fini c’est juste «  pas sale »( Andy Warhol, p 199)

Avis : Du grand, du très grand  « grand reportage » !

 Citations : « Un voyage se fait en trois fois. Et chacune de ces fois est différente :1-La première en est la conception. C’est la préparation et la projection.........2- La seconde fois, c’est le voyage physique, autrement dit le déplacement........3- Mais pour moi, le meilleur voyage ,c’est le troisième. Le moment où l’on écrit les deux premiers .... » (p 11), « Où que tu ailles, un Algérien te précède » (p 26), « L’inconvénient concernant l’Algérie, c’est que chaque interlocuteur (en Algérie) te somme de prendre position. Tu ressors de chaque entretien avec une étiquette différente. Impossible de sauvegarder cette distanciation scientifique indispensable à la recherche » (Une « cousine » d’Amérique doctorante, p 210)