VIE POLITIQUE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH-
ESSAI BELAID ABDESSELAM- « CHRONIQUES ET REFLEXIONS.... »
Chroniques et réflexions inédites sur des
thèmes sur un passé pas très lointain . Essai de Bélaid Abdesselam. Dar Khettab , Boudouaou 2017, 425 pages (+
annexes de 12 pages et album photos
–plus de cinquante- de 12 pages) , 1 500
dinars.
Belaid Abdesselam est, sinon le
seul, du moins le premier chef de gouvernement (en Algérie ? au
monde ?) à avoir publié tout un ouvrage sur internet ......ayant un titre
assez révélateur de sa personnalité connue pour être assez réactive :
« Pour rétablir certaines vérités sur treize mois à la tête du
gouvernement : juillet 1992-août 1993 ». L’ouvrage, tombé dans
l’oubli de la Toile, grande avaleuse de textes et encore plus grande
productrice de « trous noirs », il ne manque pas de se rattraper
aujourd’hui avec un produit assez lourd.
Des sortes de points de situation certes , mais
surtout des points sur les i. A sa manière : de tout un peu sur presque
tout. Des informations, des faits, beaucoup de noms et énormément de
« réflexions » (des jugements ?) .Tout particulièrement sur ce
qui lui a semblé être allé à l’opposé de ses idées et contre tous ceux qui ,de façon franche ou déguisée, auraient contrecarré ou nui à ses actions. D’où
beaucoup de gens passés à la moulinette (à l’exception de qui vous
savez !): les communistes (mais pas le modèle de croissance industrielle
de l’Urss) , le Pags, Cheikh Brahimi,
les Oulémistes, les Udmistes,
Ferhat Abbas, les « prétendus
journalistes indépendants », les anti-nationalistes,
les pas patriotes, les pas boumediènistes, la
« bande des huit » (après le décès de Boumediène),
Chadli et les pro-Chadli (surtout « les collaborateurs à la fois zélés et
serviles »), A.Mehri, Ahmed Taleb Ibrahimi (une immense « rancune » estudiantino-politique qui date des années 50), la laïcité,
les « assimilationnistes », les « démocrates » ......et même les citoyens
-« consommateurs » qui sont « allés dans le sens de
l’avidité » provoquée par l’opération « appelée pompeusement Pap », Hamrouche, les
« experts », la presse indépendante, Chawki
Mostefaï......et même Ghozali . Beaucoup de monde pour ne pas dire presque
tout le monde , pour la plupart
décédés.........en vingt-deux chroniques
(en dehors de celle consacrée à sa naissance), certaines assez courtes,
d’autres bien longues. Peut-être trop.
L’Auteur: Né à Ain Kebira
(officiellement) en juillet 1928 avant
ou après un Aïd (d’où le prénom) ......dans une famille issue de d’Ighil N’sedda (du côté de Bouadnan) - et dont
les ancêtres seraient originaires de Seguia El Hamra - le père
ayant beaucoup voyagé à travers l’Algérie ,dans le
cadre de ses activités de commerçant.
Militant actif au sein du Ppa (il a été membre
du Comité central dans les années 50) puis
du Mtld avant de rejoindre le Fln en mai
55, ancien président de l’Aeman (51-53), membre fondateur de l’Ugema
(53-55) , collaborateur du Gpra puis de l’Exécutif
provisoire (58-62) , Directeur général (le premier) de Sonatrach
(64-66) , ministre de l’Industrie
et de l’Energie (du temps de Houari Boumediène, 65-77) puis des Industries légères (77-79) , Premier
ministre (du temps de M. Boudiaf et du Hce, durant
treize mois :juillet 92-août 93) .......auteur de plusieurs ouvrages
Extraits : « Si ce pouvoir central (de Ben
Bella et de Boumediène), installé en Algérie après
Juillet 1962, croit devoir inscrire à son actif la résorption du wilayisme, il doit aussi porter à son passif de l’avoir
créé et avivé . Il n’avait fait que réparer les
pots qu’il avait contribué à casser » ( p 35) , « Il n’y
a rien qui déplaise tant aux militants de base d’une organisation , surtout
lorsqu’il s’agit d’une organisation de jeunes et d’étudiants, que le sentiment
que leurs dirigeants élus travaillent ou donnent l’impression , à tort ou à
raison, de travailler d’abord à mettre en valeur leur propre personne » (p
185), « Je ne dispose d’aucun relais médiatique pour y exposer mes points
de vue et mes opinions. La seule chose qui m’est offerte à ce sujet, ce sont
les livres que je publie »( 249), « L’Algérie , au terme de la
période correspondante à la durée de Chadli Bendjedid,
était arrivée, sur le plan international, à la situation d’une personne privée
qui, ayant des besoins pressants d’argent s’adresse à l’institution appelée
communément « Mont de Piété » où elle obtient quelque argent en
déposant des gages dans un geste de détresse » ( p 317)
Avis : Ouvrage à ne pas rater car extrêmement
riche en informations sur des sujets très importants aujourd’hui oubliés
(parfois volontairement par les « anciens » et méconnus par les
nouvelles générations d’ « experts »)......tout en mettant de
côté le sentiment de malaise qui risque de vous submerger et tout en comparant
continuellement son contenu (les informations) avec tout ce que vous avez déjà
lu ou entendu sur tous les sujets abordés.....les réflexions appartenant à l’auteur.Très belle couverture....photographie bien choisie
et bien « lisse » ....titre trop long.....et prix élevé
Citations : « Le chemin de la trahison est une
pente glissante qui contraint ceux qui s’y engagent à aller jusqu’à la vilénie »
(p64) , « Les
détenteurs des armes (« suite au processus qui devait conduire à la
cassure de janvier 1992 ») sont devenus, ainsi, dans le langage convenu de
la classe politique et de l’opinion ceux que l’on affublait pudiquement du
vocable « les décideurs » (p 325)