RELATIONS INTERNATIONALES- France- VISA
ALGERIENS 2018
La direction des étrangers du ministère français de l’Intérieur a publié mardi
15 janvier 2019, ses données provisoires sur l’immigration pour l’année 2018.
Fait important : le durcissement des procédures de délivrance des visas
(Schengen et de long séjour) par les autorités françaises s’est répercuté de
manière assez franche et particulière sur le nombre des titres accordés aux
Algériens en 2018. Le nombre est passé de 413 976 en 2017 à 297 104 au
terme de l’année qui vient de s’écouler. Cette baisse qui correspond à un
volume important est assez singulière, car hormis l’Algérie, le niveau de
délivrance des visas pour les ressortissants de beaucoup d’autres pays est
resté à peu près le même. Les quotas de certains États ont même augmenté. C’est
le cas pour la Chine qui conserve la première position avec 875 994 de
visas délivrés en 2018 contre 849 039 en 2017, la Russie (de 262 543
à 372 451), le Maroc (de 323 670 à 334 016), l’Inde (de 237 155
à 268 239) et la Tunisie (de 136 663 à 154 011). L’Algérie qui
occupait auparavant la seconde place au tableau des nationalités bénéficiant du
plus grand nombre de visas, est désormais au quatrième rang. Elle est
supplantée par les Marocains. Les Russes arrivent deuxièmes et les Tunisiens
cinquièmes. Si le nombre des visas a considérablement baissé pour les
Algériens, la totalité des titres délivrés en 2018 (3 571 388 pour 4 289
211 demandes) a connu une hausse de 4,4% par rapport à 2017. Entre 2016 et
2017, le taux avait augmenté de 11%. La plupart des visas court
séjour sont touristiques. Les autres sont d’ordre familial, de transit, de
circulation ou pour des stages. En ce qui concerne les visas long séjour, une
hausse de 6,6% de titres délivrés est constatée. Le plus grand accroissement se
rapporte au nombre de titres délivrés pour des motifs économiques (+21,1%). Le
volume des visas étudiants a, de son côté, augmenté de 1,9%, totalisant
101 746. Une hausse similaire concerne le nombre de titres de séjour pour
études, estimé à 82 580, soit +2,8% par rapport à 2017. Le nombre total des
premiers titres de séjour délivrés par les préfectures en 2018 s’élève à
255 550 dont 30 869 au profit des Algériens qui occupent la première
place, suivis des Marocains (29 822) et des Tunisiens (16 326). La
France compte aussi 591 410 nationaux qui détiennent une carte de résident
algérien. Leur nombre est resté stable ces dix dernières années. Dans la
catégorie des naturalisations, on ne sait pas encore combien de compatriotes
ont acquis la nationalité française en 2018. Le nombre total des étrangers
devenus citoyens tricolores, l’année dernière, a néanmoins baissé de 7% par
rapport à 2017 (77 778 contre 83 674). En matière d’asile, l’Office
français de protection des étrangers et des apatrides (Ofpra)
a reçu 122 743 demandes en 2018, soit une hausse de 21,8% comparativement à
l’année précédente. 33 380 dossiers ont été acceptés. Pour la première fois
depuis longtemps, l’Algérie ne figure pas au tableau des dix pays d’où provient
le plus grand nombre de demandes. Elle occupait la neuvième position en 2017
avec 2 459 demandeurs. Les nationalités les plus concernées en 2018 par les
procédures d’asile sont les Afghans, les Guinéens, les Albanais et les
Géorgiens. À signaler, par ailleurs, que l’État français a expulsé 30 276
étrangers en situation irrégulière en 2018 contre 26 783 en 2017, soit une
hausse de 13%. En juin prochain, la direction des étrangers rendra publiques
les données définitives sur l’immigration en France. Les chiffres devront,
néanmoins, rester à peu près les mêmes.