ADMINISTRATION- CONSEIL DES MINISTRES- CM JEUDI 27 DECEMBRE 2018-COMMUNIQUÉ
Le Conseil des ministres s'est réuni, sous la présidence
du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et a rendu public un
communiqué.
« Le Conseil des
ministres a entamé ses travaux par l'examen et l'approbation du projet de loi
relative aux activités spatiales. Le domaine de l'espace revêt une
importance stratégique et l'Algérie est signataire de trois traités
internationaux imposant des obligations aux Etats par rapport à l'exploration
de ce domaine.
De plus, notre pays
est désormais un acteur dans l'espace, avec la création de l'Agence spatiale
algérienne (ASAL) ainsi que le lancement de trois satellites d'observation et
de communications.
C'est donc à ce titre
que notre pays entend se doter d'une législation relative aux activités
spatiales. Le projet de loi adopté par le Conseil des ministres dispose
notamment que les activités spatiales sont du monopole exclusif de l'Etat. Il
institue également l'obligation d'immatriculer les objets spatiaux lancés par
notre pays.
Le texte édicte aussi
la responsabilité de l'Etat en cas de dommage découlant des activités
spatiales, ainsi que les mesures à prendre en cas de retombée d'objet spatiaux
sur le sol national. Le Conseil des ministres a poursuivi ses travaux par
l'examen et l'adoption d'un projet de loi complétant la loi de 2006 relative
à la prévention et à la lutte contre la corruption.
Ce texte a été
élaboré pour mettre la législation en concordance avec la Constitution révisée
en 2016, qui a codifié et enrichie les missions de l'Organe national de
prévention et de lutte contre la corruption. Dans ce contexte le projet de loi
explicite et conforte les missions et attributions de cet Organe.
Le projet de loi
prend également en charge les recommandations faites par l'instance spécialisée
des Nations unies à la suite de l'évaluation de la politique algérienne de
prévention et de lutte contre la corruption, une évaluation qui a été conclue
positivement.
A ce titre, le projet
de loi énonce notamment: -i- La création d'un pôle pénal financier à compétence
nationale, chargé des affaires financières complexes dont celle relative à la
corruption. Ce pôle est rattaché au tribunal d'Alger Sidi-M'hamed,
-ii- La protection légale des dénonciateurs de faits de corruption y compris au
niveau de leur environnement professionnel.
Ce moyen
supplémentaire de lutte contre la corruption sera mis en œuvre en même temps
que les cadres gestionnaires demeureront protégés par les dispositions du Code
de procédure pénal qui subordonne l'ouverture de toute information judiciaire
au dépôt d'une plainte par les organes sociaux de l'entreprise ou de
l'administration ayant subi le dommage, -iii- La création d'une Agence
nationale de gestion des avoirs issus des infractions de corruption.
Ce mécanisme
permettra la conservation des avoirs liés aux affaires de corruption qui sont
placés sous séquestre judiciaire en attendant le jugement ou qui sont saisis
par décision de justice.
Intervenant à l'issue
de l'adoption de ce projet de loi, le président Abdelaziz Bouteflika a salué ce
renforcement de la législation de prévention et de lutte contre la corruption,
un fléau universel qui n'épargne pas notre pays.
A ce titre, le Chef
de l'Etat a noté avec satisfaction que la revue consacrée par les instances
compétentes des Nations unies à la politique algérienne de lutte contre la
corruption a débouché sur le constat que notre pays se
situe parmi les Etats les plus engagés dans ce domaine.
Le Président de la
République a conclu ses remarques sur ce dossier "en invitant tous les
acteurs de la société à concourir à la politique de prévention de la corruption
en rapportant ces faits lorsqu'ils sont établis, de sorte à permettre à la
justice d'intervenir avec les moyens efficaces mis à sa disposition pour
appliquer la loi qui réprime sévèrement ce fléau".
Le Conseil des
ministres a également examiné et adopté un projet de loi relative aux
activités nucléaires civiles.
L'Algérie est, de
longue date, l'un des Etats ayant ratifié le Traité sur la Non prolifération
des armes nucléaires. Elle a également adhéré graduellement à l'ensemble des
Conventions élaborées par les Nations unies sur le nucléaire.
Le projet de loi
relative aux activités nucléaires couronnera donc cette démarche et balisera le
terrain pour une meilleure mise en valeur de l'énergie nucléaire dans divers
domaines de la recherche scientifique, notamment médicale.
A cette fin, le texte
offre un ancrage juridique à plusieurs aspects liés aux activités nucléaires pacifiques,
notamment (i) la réglementation des différentes activités liées à l'utilisation
des matières nucléaires et des sources de rayonnement ionisants, ainsi qu'à la
gestion des déchets radioactifs, (ii) la définition des règles et prescriptions
de sureté nucléaire et de radioprotection, (iii) la mise en œuvre des garanties
de non prolifération nucléaire en application des obligations découlant de nos
obligations internationales en la matière, (iv) la transposition dans la loi
nationale des dispositions des traités et conventions pertinents ratifiés par
notre pays, (v) et la définition des sanctions pénales applicables aux
infractions à la législation sur les activités nucléaires pacifiques.
La mise en œuvre du
projet de loi sera assurée par un ensemble d'organes et de conseils, avec au
premier chef, une Autorité nationale de sureté et de sécurité nucléaires.
Le Conseil des
ministres a, par la suite, examiné et adopté un projet de loi amendant la
législation en vigueur relative à l'activité de médecine vétérinaire et à la
protection animale. Cet amendement est destiné à offrir une meilleure
assise à l'encadrement de la profession de médecins vétérinaires qui totalise
déjà 20.000 intervenants dont 3.000 sont des fonctionnaires exerçant au niveau
d'organes publics de contrôle.
A ce titre, le projet
de loi énonce l'ancrage légal pour la création d'un Ordre National des
vétérinaires, en même temps qu'il définit ses missions, son organisation étant
renvoyée au domaine réglementaire.
Dans le même temps,
le texte subordonne à l'avenir, la délivrance de l'autorisation administrative
d'exercice de la médecine vétérinaire et de la chirurgie des animaux, à une
inscription préalable au tableau de l'Ordre National de cette profession. Par
ailleurs, le Conseil des ministres a examiné et adopté un projet de loi
portant amendement de la Loi fixant les règles générales relatives à l'aviation
civile.
Cet amendement
instituera une Agence Nationale de l'Aviation Civile. Il s'agit là d'une
recommandation de l'Organisation de l'aviation civile internationale qui invite
les Etats membres à se doter d'une instance autonome pour la gestion de la
sureté et de la sécurité de l'aviation civile.
L'avènement d'une
Agence Nationale de l'Aviation Civile permettra aussi à notre pays de renforcer
les capacités humaines et les ressources financières qui seront dévolues à la
gestion de la sureté et de la sécurité de l'aviation civile, mission
actuellement prise en charge par une direction du Ministère chargé des
transports.
Enfin, le projet de
texte introduit le métier d'évacuation sanitaire dans la nomenclature des
activités de l'aviation civile autorisées dans notre pays. Poursuivant ses
travaux, le Conseil des ministres a examiné et adopté une série de décrets
présidentiels validant des contrats ou avenants à des contrats relatifs à
l'exploration et l'exploitation des hydrocarbures.
Ces textes concernent
une série de gisements en exploration ou en exploitation par la SONATRACH avec
ses partenaires étrangers qui sont respectivement, TOTAL, ENI, EQUINOR
(ex-STATOIL), et PERTAMINA.
Par ailleurs, le
Conseil des Ministres a également validé, conformément à la loi, deux
opérations de déclassement de terres agricoles, liées à la réalisation d'un
important investissement d'exploitation et de transformation de phosphates à
l'Est du pays, dans le cadre d'un partenariat algéro-chinois.
Le premier
déclassement concerne 496 hectares de terres agricoles de faible rendement,
répartis à travers les wilayas d'El Tarf, Guelma,
Souk Ahras et Tébessa, pour le dédoublement et la
modernisation sur 394 kilomètres, de la voie ferrée minière, allant du gisement
phosphatier dans la wilaya de Tébessa au port de
Annaba.
Le second
déclassement concerne 4,5 hectares de terres agricoles inexploitées et
constituées de maquis, dans la commune de FILFILA (wilaya de Skikda). Cette
assiette foncière accueillera une station de dessalement d'eau de mer, d'une
capacité de 70.000 mètres cubes jour, destinée notamment à deux unités de
production d'engrais dans la zone de HADJR SOUD (wilaya de Skikda).
Le Conseil des
Ministres a achevé l'examen de son ordre du jour par l'adoption de décisions
individuelles relatives à des emplois supérieurs civils. Enfin, le
président Abdelaziz Bouteflika a saisi cette occasion pour adresser au peuple
algérien ses meilleurs vœux de santé, de bonheur, de progrès et de sérénité
pour l'année 2019".