TOURISME- ENQUETES ET
REPORTAGES- VACANCES DE FIN D’ANNEE (EXTRAIT)
Les Algériens et les vacances de fin d’année
Le grand Sud, une destination émergente
(c) Par Kamel Benelkadi/El Watan, samedi 29
décembre 2018
Selon le
ministère du Tourisme et de l’Artisanat (fin 2018) il existe 2378 agences de voyages et de
tourisme en activité.
Le nombre
des sorties aux frontières des nationaux est passé de 3 638 140 en 2015 à 5 058
404 en 2017. Les dépenses du tourisme émetteur, selon l’ONS, sont passées de
677 millions de dollars à 580 millions. Les hôtels publics et privés aussi
plantent un décor spécial. Apparemment, ce sont les mêmes destinations qui ont
la cote.
Au niveau
international, il y a la traditionnelle Tunisie, suivie de la Turquie, l’Egypte
et Dubaï. L’Europe a de moins en moins de visiteurs, vu que le visa Schengen
est devenu plus difficile à obtenir. Les services consulaires français sont de
plus en plus stricts dans le traitement des dossiers. Ils sont plus regardants,
désormais, même vis-à-vis des personnes qui se rendent régulièrement dans le
pays.
Les
Algériens, eux, optent pour le Sud, comme Timimoun,
Ghardaïa, Bou Saâda, Beni Abbès et Taghit, qui accueille de
plus en plus de visiteurs. «Il y a un
flux. Pour le réveillon, toutes les destinations Sud sont complètes. Hélas, il
n’y a pas de charter.
Il y a ceux
et celles qui sont réellement attirés par l’offre du Sud en tant que produit
spécial de par son contenu culturel et ses paysages, et il y en a d’autres qui
le choisissent car, actuellement, c’est une destination à la mode, suite aussi
à l’influence des réseaux sociaux et des médias», témoigne Hichem Daou, concepteur et
présentateur de l’émission «Destination Algérie», diffusée sur Canal Algérie.
Le Grand
Sud est un lieu propice à la découverte, à l’aventure, aux activités sportives,
à la méditation, au dépaysement, mais surtout à la rencontre de civilisations
plusieurs fois millénaires pour certaines.
C’est vrai
que le discours du gouvernement, au moins ces dernières années, encourage le
tourisme domestique, mais il reste au niveau de la volonté exprimée qui attend
d’être mise en route par des stratégies et des programmes bien définis et
chiffrés. L’objectif à court terme est de rendre la commercialisation de la
destination Algérie économiquement rentable et fiscalement non suicidaire.
Partir en
vacances malgré la crise
L’hôtel El
Mountazah Seraïdi (Annaba)
propose des formules 5 nuits et 6 jours avec hébergement et petit-déjeuner
inclus à 9500 DA et demi-pension à 18 500 DA (single), 14 000 DA et 27 000 DA
(double) et 20 000 DA et 36 000 DA demi-pension (triple). L’hôtel Mazafran propose pour 2 personnes en chambre double/jour en
demi-pension à seulement 9000 DA.
La
clientèle des destinations lointaines (Malaisie, Chine) est constituée de hauts
cadres, de commerçants et d’entrepreneurs qui partent généralement en famille.
80% obtiennent leur visa sans problème, surtout si les postulants sont salariés
ou ont une activité régulière.
Conséquence
d’une société formidablement stressée, on repère un besoin vital de
parenthèses sociales, de récréation, de détente, de fuite loin du monde de la
compétition pour récupérer sans pression.
C’est une
période où l’Algérien sort du quotidien, où il vit de nouvelles expériences et
des interactions sociales différentes. Pourquoi les destinations étrangères ont
autant de succès ? La Tunisie développe tout au long de l’année des campagnes
agressives très bien étudiées.
Fouad El
Oued, représentant de l’Office national du tourisme tunisien (ONTT), a
déclaré au site web Tourisme et voyages : «Le touriste
algérien est le n°1 en Tunisie de par le nombre de visiteurs. En effet,
jusqu’au 10 octobre, nous avons enregistré 1,8 million de touristes algériens
qui ont visité la Tunisie.
Toutefois,
pour cette année, le flux était presque réciproque puisqu’il y a eu 1,3 million
de Tunisiens qui ont traversé la frontière de l’Ouest, ce qui est encourageant
pour le tourisme algérien et pour ce pays qui renferme des endroits sublimes
avec la côte, les montagnes, les Hauts-Plateaux et le Grand Sud.» Ainsi pour la Tunisie, le touriste algérien demeure un élément
important et incontournable dans l’échiquier de son tourisme.
«On lui
prépare le meilleur produit et les meilleurs services de telle sorte qu’il va
se sentir chez lui, dans son pays»,
conclut-il, lui qui table sur un record de 2,5 millions de touristes algériens
d’ici la fin de l’année 2018. Le stand tunisien utilise désormais le nouveau
logo de la Tunisie avec la signature «Inspiring Tunisia».
Le
tourisme turc repose aussi sur l’attractivité d’Istanbul et la force de frappe
de la compagnie aérienne Turkish Airlines. Selon
Mehmet Poroy, ambassadeur de la République de Turquie
à Alger, «200 000 Algériens ont visité la
Turquie en 2017, soit une augmentation de 15% par rapport à 2016. Ce chiffre a
été atteint grâce aux efforts de Turkish Airlines,
ainsi que ceux des agences touristiques, mais aussi à notre système de visas,
qui permet aux Algériens de l’avoir en quelques jours sans grands problèmes».
Notes : 580 millions de dollars représetent
les dépenses du tourisme émetteur en 2017
140,5 millions de dollars
représentent les recettes du tourisme récepteur en 2017
2% est la mpart
du tourisme dans le Pib