POPULATION- ETUDES ET ANALYSES- FEMMES
ALGERIENNES- TRAVAIL- RAPPORT EMNES
Le pourcentage de la population féminine âgée de 25
ans et plus ayant une formation tertiaire a augmenté pour l’ensemble des pays de
la région Mena, entre 1985 et 2010.
En Algérie, les femmes ne représentaient en 2017 que 15,23% du
marché du travail. En l’espèce, le pays se fait devancer par le Maroc (24,96
%), la Tunisie (24,2%) et l’Égypte (22,18%), peut-on lire (fin décembre 2018)
dans un rapport élaboré par le “Réseau euro-méditerranéen des études
économiques (Emnes) sur la participation des femmes
au marché du travail dans la région Mena. Le document a été établi sur la base
de données fournies par la Banque mondiale, ainsi que par d’autres organismes
régionaux et internationaux dont la Fondation Eni
Enrico Mattei (FEEM - Italie), l’Institut international des coopératives
Alphonse & Dorimène Desjardins à HEC Montréal
(Canada), le Bureau de théorie et d’application économiques de l’Université de
Strasbourg (Beta - France), le Centre de recherche en économie appliquée au
développement (Cread - Algérie). Ces chiffres sont
décevants. Pourtant, des “investissements substantiels” dans l’éducation des
femmes dans la région Mena ont été consentis et une “hausse significative” de
leur niveau d’éducation soulignée, ainsi que le fait observer le rapport d’Emnes. Le pourcentage de la population féminine âgée de 25
ans et plus ayant une formation tertiaire a augmenté pour l’ensemble des pays
de la région, comme en attestent les chiffres livrés par Emnes.
En effet, sur la période observée — de 1985 à 2010, il est passé de 0,51% à
6,60% pour l’Algérie, de 1,79% à 2,78% pour le Maroc, de 0,83% à 7,20% pour la
Tunisie (la plus forte augmentation), de 1,79% à 2,78% pour la Jordanie et, en
enfin, de 1,16% à 4,56% pour l’Égypte. Le document ajoute que la Tunisie
a multiplié par sept le nombre d’étudiantes achevant leurs études supérieures
entre 1985 et 2010. Mieux, en 2016, leur taux de scolarisation et le nombre de
diplômées dépassaient ceux des hommes. Toujours à l’échelle de la région Mena,
les femmes qui réussissent à entrer dans la vie active s’orientent souvent,
est-il mentionné dans le rapport en question, vers des emplois dans le secteur
public. Il s’agit d’un choix sécurisant ! C’est le cas de le dire, avec des
journées plus courtes que dans le secteur privé, y est-il ajouté. Le problème
est qu’il n’y a pas d’emploi pour toutes celles qui en ont besoin, les
administrations disposant de moins en moins de ressources et offrant peu
d’emplois. Et quid du partenariat féminin ? Seulement 4,7% des chefs de jeunes
entreprises marocains et 5,3% de leurs homologues tunisiens sont des femmes,
contre 6,1% en Europe, 12,8% en Amérique du Nord et même 36,8% au Sénégal
(chiffres 2017), est-il souligné dans ce document qui relève que le manque
d’expérience, la confiance en soi, l’aversion pour le risque, le
sous-développement des capitaux, les réseaux d’entreprises limités, la
dépendance financière et l’accès au financement font partie des contraintes qui
font obstacle à l’entrepreneuriat féminin. Les contraintes culturelles avec les
travaux ménagers, la garde des enfants dévolue à la femme selon les normes
sociales locales, la gestion du budget familial constituent d’autres sources de
difficultés, y est-il ajouté. La dépendance financière de la femme résulte,
selon les termes du rapport, d’une inégalité héritée des droits entre homme et
femme. Le manque de partage d’égal à égal qui caractérise souvent la gestion de
la propriété familiale, ainsi que le faible accès des conjoints à la propriété
du logement posent également problème. Pour renforcer la présence des femmes
dans le monde du travail, les économistes d’Emnes
suggèrent d’abord de mettre fin à toute discrimination, de mettre fin aux
discriminations de genre grâce à des réformes législatives et administratives
qui assureraient à tous des droits égaux aux ressources économiques et
productives.