FINANCES-BANQUE–CRÉANCES
BANCAIRES- RAPPORT BA 2018
Le taux de créances bancaires non
performantes a augmenté, en 2017, à 12%, relève la Banque d’Algérie dans son
rapport annuel sur l’évolution économique et monétaire. Selon la Banque
d’Algérie (novembre 2018) , au regard des indicateurs
de solidité financière, la situation du secteur bancaire demeure “appréciable”.
Certains indicateurs se sont améliorés, alors que d’autres, notamment les
créances non performantes, se sont légèrement dégradés, mais demeurent à un
niveau proche de ceux des systèmes bancaires des pays émergents et en
développement comparables. “Le niveau des créances non performantes par rapport
au total des créances (crédits distribués et autres créances entrant dans le
calcul de ce ratio) est en hausse en 2017 (12,3% contre 11,9 % en 2016 et 9,8%
en 2015)”, souligne le document.
Le taux de créances non performantes dans les banques publiques est plus élevé
(19,9%), à cause de la transformation d’une grande partie (42%) des crédits
octroyés dans le cadre des dispositifs de soutien à l’emploi (Ansej, Cnac et Angem), qui ont atteint le délai de remboursement, en
créances non performantes. Ces crédits ont contribué, à hauteur de 78%, à la
hausse des créances non performantes au niveau des banques publiques. Par
contre, le taux de créances non performantes au niveau des banques privées a
baissé à
7,9% en 2017, contre 8,2% en 2016. La Banque d’Algérie constate une
amélioration, d’année en année, de l’intermédiation bancaire sous l’angle du
développement du réseau et des crédits distribués. Cependant, relève-t-elle,
les crédits dédiés aux petites et moyennes entreprises demeurent nettement
insuffisants par rapport aux montants nécessaires pour se lancer dans la
dynamique de diversification économique, et faire de ce type d’entreprises le
socle du système productif national. Par ailleurs, la part de la monnaie
fiduciaire dans la masse monétaire, estimée à 31%, révèle, clairement, que la
collecte de ressources reste le point faible du système bancaire algérien,
notamment des banques publiques. Évoquant la Centrale des impayés, le rapport
de la Banque d’Algérie relève une baisse des incidents de paiement enregistrés
à fin 2017, par rapport l’année 2016. Les incidents de paiement
enregistrés à la Centrale des impayés à fin 2017 ont reculé, en nombre, de
22,3% et de 16,3% en valeur l’année dernière par rapport à 2016. Ce qui
représente 50 713 chèques d’une valeur de plus de 84,5 milliards de dinars en
2017 et 65 263 chèques correspondant à une valeur de 101 milliards de dinars en
2016. Le nombre des déclarations de régularisation est passé de 10 569 en 2016
à 9 289 l’année passée, en baisse de 12,1%. Le nombre des interdictions de
chéquiers, déclaré à la Banque d’Algérie, a connu une hausse de près de 34%
passant de 7 437 à fin 2016 à 9 958 à fin 2017. En application des dispositions
relatives à la prévention et à la lutte contre l’émission de chèques sans
provision, 323 demandes d’annulation d’interdiction de chéquiers ont été
formulées et levées l’année dernière contre 385 l’année précédente. En
rapprochant les données générées par le système de télécompensation
des paiements de masse avec celles des fichiers déclarés à la Centrale des
impayés, il a été observé que sur 68 364 chèques rejetés en télécompensation
durant l’année 2017 pour défaut de provision, 39 921chèques ont été déclarés à
cette centrale, soit un taux de déclaration de 41,6%.
Pour 2016, ce taux était de 81,5%. Les chèques impayés déclarés à la Banque d’Algérie
demeurent concentrés sur la tranche comprise entre 10 001 et un million de
dinars, soit 68% du total des chèques. Par secteur juridique, le nombre
d’incidents se répartit à hauteur de 40% sur la clientèle classée sous la
rubrique “particuliers” du secteur privé et 88,1% pour les établissements à
caractère industriel et commercial du secteur public.