SANTÉ- MALADIE- SCLÉROSE EN PLAQUES
Journée scientifique dédiée à la sclérose en
plaques, pour une meilleure prise en charge, organisée par le service de
neurologie au CHU de Blida (samedi 24 novembre 2018)
Des
neurologues de l’Est, de l’Ouest et du Centre ont présenté, lors de cette
journée, les différents travaux réalisés dans leurs services respectifs sur le
profil et l’évolution de la maladie en Algérie sur les 10 à 15 dernières
années.
Il
ressort, selon ces études, que la prévalence de la sclérose en plaques en
Algérie est en nette augmentation. Il y aurait, selon les différents
intervenants, entre 15 000 et 17 000 personnes souffrant de la
sclérose en plaques, soit 1200 nouveaux cas par an.
L’étude
concernant la wilaya de Blida, qui a porté sur 806 patients et qui s’est étalée
de 2002 à 2016, avait pour objectif de rechercher l’incidence et le profil
évolutif des patients, elle a montré que l’incidence était de 18 cas pour 100
000 habitants.
«Un
chiffre sous-estimé, vu que de nombreux patients allaient consulter dans
d’autres services», note le Pr Rabah Drai, du service
de neurologie du CHU de Blida, avant de signaler que la ville de Blida, qui
comptabilise 81 patients, enregistre une prévalence de 40%, dont 75% des
personnes atteintes sont âgées entre 18 et 40 ans, avec une prédominance
féminine, et la forme rémittente reste la plus importante.
Le Pr Drai a, par ailleurs, noté que des patients passent tout de
même à un profil évolutif sévère en très peu de temps. Il signale, en effet,
que la wilaya de Blida est une zone moyenne, voire à haut risque, d’où «la
nécessité d’une prise en charge précoce de la maladie», a-t-il indiqué.
Dans la
wilaya de Tlemcen, la maladie a connu également une évolution rapide.
Une étude
menée sur un échantillon de 480 patients sur la période allant de 2012 à 2018 a
révélé que le nombre de cas a doublé. La prévalence était de 26,3 pour 100 000
habitants en 2012, elle est de 41,5 pour 100 000 habitants en 2018. «Les
résultats de notre étude ont montré une augmentation de la prévalence de la
sclérose en plaques dans la ville de Tlemcen qui a presque doublé en six ans.
C’est une
affection qui représente la première cause de handicap acquis chez l’adulte
jeune. Des études complémentaires sont nécessaires dans d’autres régions
d’Algérie», a déclaré le Pr Zahira Barka, du service de neurologie au CHU de Tlemcen.
Il est
donc relevé que la sclérose en plaques est en nette augmentation dans notre
pays, avec un phénotype particulièrement sévère chez les patients algériens et
un pourcentage élevé de formes agressives par rapport à la population de
l’Europe et de l’Amérique du Nord.
«Comparativement
aux études occidentales, le passage à la forme secondairement progressive se
fait assez rapidement, en moins de 10 ans d’évolution de la maladie, chez 50%
de cas de la sclérose en plaques», souligne le Pr Souhila
Amalou, du service de neurologie du CHU de Blida
«Ces
lignes directrices élaborées par l’ensemble des neurologues vont permettre
d’améliorer la prise en charge des patients et d’adapter le même traitement
pour tous les patients sur le territoire national. Il s’agit d’un protocole qui
sera suivi de manière rigoureuse afin d’éviter les échecs thérapeutiques et les
effets secondaires.
Ce qui
permettra aussi d’enrichir notre arsenal thérapeutique», a-t-elle déclaré. A
noter que le service de neurologie du CHU de Blida vient de se doter d’une
unité dédiée de la sclérose en plaques et d’une unité de prise en charge de la
démence.
Ces deux
unités, qui viennent s’ajouter à l’unité AVC, feront de ce service un pôle
d’excellence en neurologie, qui n’a rien à envier à ce qui se fait ailleurs
dans le monde.
Pour
rappel, la sclérose en plaques est une maladie inflammatoire démyélinisante du système nerveux central, caractérisée par
une inflammation, une démyélinisation et une dégénérescence axonale.