CULTURE- PERSONNALITES- EMIR ABDELKADER
La première Moubayaa
à l’Emir Abdelkader s’est déroulée le 21 novembre 1832 à Ghriss
sous l’arbre de la Dardera (encore très soigneusement entretenu) . Abdelkader ibn Mahiedine
al-Hassani, né en 1808 à la Guetna de l’oued al-Hammân à l’ouest de Mascara, appartenait à une famille
dirigeant la confrérie Kadiria. Il a reçu dès son
jeune âge une éducation religieuse solide. Le parcours spirituel de
l’homme lui a valu d’être consacré aujourd’hui comme le fondateur de l’État
algérien moderne.
En 1832, il est proclamé émir des Arabes
par quelques tribus des Hachems en Oranie en s’imposant sur les milices de l’ancien bey turc,
et en menant la guerre contre les Français pendant quinze ans. Ces hauts faits
lui ont permis d’étendre son autorité sur les provinces d’Oran, d’Alger, du Titteri et même dans le Constantinois.
Il a réformé son jeune Etat par la
création d’une armée de 10.000 soldats, rétribuée par la zakât.
L’émir est ensuite , (après un long passage (forcé) en
France) , au Proche-Orient de 1852 à 1883.
Cette période d’exil est la plus riche
mais, paradoxalement elle n’a pas intéressé suffisamment les historiens. On
découvre un homme magnanime, voué à l’étude et la dévotion qui sait parler le
langage des cœurs comme il a su manier les armes auparavant.
Tout jeune, l’émir s’adonnait
régulièrement à la prière, l’étude et l’oraison. Il quitte Brousse après un
tremblement de terre en 1855 en compagnie de sa suite composée de 111 personnes
pour aller s’installer à Damas. Il devient un maître spirituel et son
enseignement fut recueilli par ses disciples. Une partie de cet enseignement
fut consigné par écrit sous le titre « Le Livre des Haltes » .
L’émir n’a cessé à travers ce livre de
proclamer son rattachement spirituel à l’un des plus grands maîtres de
l’histoire humaine, le cheikh al-Akbar, Ibn Arabi,
enterré à Damas. L’émir habita la maison qui fut autrefois celle de son maître
et demanda à être inhumé auprès du cheikh al-Akbar.
A Damas, l’émir a pris sous sa
protection la communauté algérienne et européenne lors des émeutes de juillet
1860. Il leur permit d’échapper aux massacres qui ont eu lieu entre les
chrétiens maronites et les musulmans druzes. L’émir a offert sa protection aux
chrétiens. Cette attitude a eu un écho considérable dans le monde entier, et
surtout en Occident. Beaucoup de chefs d’Etat lui ont témoigné leur
reconnaissance. Il a reçu des centaines de lettres de reconnaissance et
d’amitié et il a été décoré plusieurs fois des plus grandes distinctions et
grades.
Il faut signaler que l’émir est le premier
éditeur de la somme spirituelle « Les illuminations de La Mecque »,
ouvrage monumental d’Ibn Arabi.
(Voir autre Fiche documentaire in Culture-Personnalités)