SANTE- PHARMACIE- MEDICAMENT- PRODUCTION PHARMACEUTIQUE
ALGERIE 2018
La
production pharmaceutique nationale a affiché une hausse fulgurante au cours
des dix dernières années, la part des médicaments fabriqués en Algérie passant
de 25% en 2008 à 65% en 2018, indique le rapport Oxford Business Group. Ce taux
de production devrait considérablement évoluer à la hausse avec l’ouverture du
complexe de Sanofi Algérie en 2019 et du site d’Ipsen
Pharma Algérie en 2021 et le pays semble bien parti pour non seulement réduire
ses importations de produits pharmaceutiques mais également s’imposer comme
grand exportateur de médicaments dans la région. Ce résultat est
incontestablement dû à la stratégie publique visant à doper la fabrication
nationale, entre trois et quatre nouveaux sites de fabrication de produits
pharmaceutiques ouvrent chaque année. La nouvelle usine de fabrication de
médicaments d’oncologie d’Ipsen Pharma Algérie
s’inscrit dans une volonté plus vaste de la part d’investisseurs internationaux
de pénétrer le marché naissant des produits pharmaceutiques algériens.
Les nouveaux sites de production coïncident avec la stratégie gouvernementale
Plan Cancer 2015-2019, qui vise à développer les infrastructures oncologiques
dans le pays et à promouvoir la formation en matière de traitement du cancer,
tout en s’attelant à la réduction des risques par le biais de campagnes de
prévention. Dans le cadre de ces efforts, quatre nouveaux centres publics
de traitement du cancer devraient ouvrir leurs portes d’ici la fin de cette
année, pour venir s’ajouter aux 13 centres déjà en service. Ces centres seront
équipés de 12 nouveaux accélérateurs de radiothérapie, portant leur nombre
total à 48, dont 10 dans des institutions privées.
L’augmentation de l’équipement en matériel d’oncologie est considérable, dans
la mesure où le pays ne comptait que sept accélérateurs de radiothérapie en
2013. Il faut souligner également que l’Algérie abrite depuis l’inauguration du
complexe de Sanofi Algérie en octobre 2018 le plus grand site de production et
de distribution de médicaments de tout le continent. Une fois pleinement
opérationnel, ce complexe, devrait augmenter la part locale de ses produits
commercialisés en Algérie à 80%, contre 65% actuellement.
Située à Sidi Abdellah, l’usine, qui a nécessité un
investissement de 78,1 millions d’euros, devrait produire plus de 100 millions
d’unités par an, avec la fabrication prévue de 100 produits différents dans les
domaines de la cardiologie, de la neurologie, du diabète et de la gestion de la
douleur. Pour le moment, le ministère de la Santé, de la Population et de la
Réforme Hospitalière procède à la validation de l’ensemble des médicaments
fabriqués sur le site. Une fois ce processus achevé, la commercialisation des
médicaments produits pourra avoir lieu, avec un démarrage prévu pour 2019. Un
autre complexe de fabrication de produits pharmaceutiques verra le jour en
2021.
En effet, l’Algérie s’apprête à
démarrer la construction de sa première usine de fabrication de médicaments
d’oncologie avant la fin de l’année 2018. Le groupe pharmaceutique français Ipsen et son partenaire algérien Isly Holding ont annoncé
la création d’Ipsen Pharma Algérie en septembre 2018.
Avec un investissement initial de 20 millions de dollars, l’entreprise entend
construire une usine de 3.000 m² à Sidi Abdellah,
dans la banlieue d’Alger. Le complexe pharmaceutique, dont l’entrée en
production est prévue pour 2021, devrait permettre au pays de réduire la
facture nationale d’importation de médicaments vitaux du traitement du cancer.
Ce qui est certain avec tous les investissements inscrits dans le secteur de la
santé, l’Algérie n’aura point à procéder à de fortes importations des produits
médicamenteux. Chaque année l’Algérie importe plus d’un milliard de dollars en
médicaments. Une facture qui s’alourdit continuellement.
La facture d’importation des médicaments a augmenté durant les huit premiers
mois de 2018, en se chiffrant à 1,474 md usd contre
1,259 md usd à la même période de 2017, en hausse de
plus de 215 millions usd (+17,1%). En outre, la
facture des importations des antibiotiques a aussi connu une hausse pour
atteindre 70,34 millions usd sur les huit premiers
mois 2018 contre 56,54 millions usd à la même période
de l’année écoulée (+24,4%).