SANTE-
MALADIE - ETUDE SIDA 2017
Le
Sida tue l'adulte jeune en Algérie, l'âge moyen de mortalité ne dépasse pas 39
ans. C'est ce qu'a révélé une étude menée par une équipe de jeunes médecins à
l'hôpital d'Oran, sur la mortalité chez les personnes infectées par le VIH.
La mortalité liée au diagnostic tardif du VIH demeure un problème, selon Dr N. Heroual, qui a précisé, lors du Congrès de la société
algérienne d'infectiologie (octobre 2018) que les patients atteints du VIH
arrivent à un stade très avancé de la maladie, avec une faible chance de survie
(2 ans maximum). A ce stade cela veut dire, que la personne atteinte de VIH a
dû circuler avec sa maladie 5 ans ou 6 ans, dans la nature, pourtant le
traitement est disponible dans les structures de santé spécialisées.
Les infectiologues ont plaidé pour l'extrapolation de
cette étude récente menée à Oran (2017) à l'ensemble des wilayas pour
l'unification des résultats, et pour avoir une idée sur la mortalité des
personnes atteintes de VIH, à l'échelle nationale. Il est vrai, selon les
spécialistes que le Sida, en Algérie, est peu actif « parce qu'on n'a pas
encore atteint un seuil alarmant », cependant, le nombre de cas ne cesse
d'augmenter, d'année en année. Et si en 1995, les premiers cas du VIH, étaient,
exclusivement, des cas importés, aujourd'hui, la donne a changé et le mode de
transmission est essentiellement local.
En termes de mortalité, le SIDA occupe, dans la catégorie des maladies
infectieuses, la 7ème place en Algérie, mais ce qui est alarmant est le fait,
que la maladie tue principalement l'adulte jeune. D'où la nécessité d'améliorer
davantage la certification des causes de décès que ce soit pour les personnes
atteintes de VIH ou d'autres maladies, afin d'améliorer le diagnostic et
évaluer la résistance aux traitements. Car en dépit, des instructions
ministérielles, obligeant le secteur public et le privé à relever avec
précision, dans la certification, les causes de mortalité, le taux de
déclaration demeure faible et parfois la qualité des données figurant sur ces
certificats ne permettait en fait aucune déduction sur les causes médicales de
décès.
Mais, selon les infectiologues les choses commencent
à s'améliorer, pas au rythme voulu mais petit à petit. Ils ont rappelé qu'il y
a eu des changements au cours de l'année 2018 en précisant qu'« en 1994 la
certification des causes des décès a été rendue obligatoire, uniquement, dans
le milieu hospitalier, mais depuis 2018, cette obligation a été faite au privé
». Donc aujourd'hui, les secteurs public et privé sont obligés de préciser ou
d'améliorer la certification des causes des décès et des sessions de formation
(formation dans le milieu hospitalier, chez le privé et dans les cabinets) pour
améliorer la certification des causes de décès, ont été programmées. Des
formations ont été, également, lancées depuis 2010 dans les facultés de
médecine, sur comment élaborer « la certification des causes de décès » avec
des cours pratiques en TD, ainsi que des formations en post-graduation. Le Pr
en infectiologie, R. Ait Hamouda a affirmé, pour sa
part, qu'il y a eu également une instruction ministérielle qui oblige les
praticiens de la santé d'indiquer, d'une manière informatisée « les causes de
décès ». Et Bien que les choses se sont beaucoup
améliorées, au fil des années, cela reste tout de même insuffisant. « On est
passé de 1,5 % de certification qui relève la cause du décès à une moyenne de
10 % », a affirmé Dr, N. Heroual d'Oran.
De toutes les manières, l'Algérie est obligée de faire plus d'effort, en matière
de certification des causes de décès, en se conformant à la nouvelle
législation internationale, décrétée par l'Organisation mondiale de la Santé
(OMS).
Cette certification des causes des décès représente la source des statistiques
de mortalité nécessaires dans la recherche médicale, ainsi que dans
l'amélioration des méthodes de diagnostics et d'analyses que ce soit pour le
VIH ou pour d'autres maladies.