FINANCES- FINANCES PUBLIQUES- LOI DE FINANCES- LOI DE FINANCES
2019 (PROJET/APN)
Le déficit budgétaire devrait diminuer en 2019, pour atteindre -10,4%.
L’annonce a été faite, hier à l’APN, par le ministre des Finances, Abderrahmane
Raouya, lors de la présentation en plénière du projet
de loi de finances pour 2019.
Le ministre, a en effet, souligné au cours de
cette séance présidée par M. Mouad Bouchareb, président de l’Assemblée populaire nationale, et
marquée par présence de plusieurs membres (dimanche 11 novemvre
2018) du Gouvernement, que le profil des
équilibres budgétaires projeté pour l’année 2019 induirait un déficit
budgétaire de moins -10,4% au PIB. Il convient de signaler, ici, que si l’on
faisait une comparaison avec la situation actuelle jusqu’à la clôture de
l’année en cours, le déficit budgétaire est estimé à -10,9%. Ces deux chiffres
énoncés traduisent, en fait, un léger recul du déficit, eu égard —il faut le
dire— aux évolutions baissières différenciées des recettes budgétaires et des
dépenses budgétaires comparativement aux prévisions de clôture de 2018. Il est
bon de savoir aussi que ce texte prévoit notamment une baisse de 10,9 % des
dépenses d'équipement et une hausse de 8,1 % des dépenses de fonctionnement.
Ainsi et sur un total de dépenses estimé à 8.557,2 milliards de DA, le PLF
prévoit une hausse des dépenses de fonctionnement de 4.954,5 milliards de DA en
2019 (+8,1 %) contre des dépenses d'équipement estimées à 3.602,7 milliards de
DA (-10,9%). Les recettes budgétaires prévues pour 2019 s'élèvent à 6.507,9
milliards de DA, dont 2.714,5 milliards de DA de fiscalité pétrolière inscrite
au titre du budget. La fiscalité pétrolière effectivement recouvrée devrait
atteindre 3.201,4 milliards de dinars en 2019 de même que le déficit du trésor
prévu par rapport au PIB devrait, cependant, baisser à 5,7% en 2020 et 5% en
2021, selon les prévisions.
Les réserves de changes
à moins de 62 milliards de dollars en 2019
L’autre chiffre important à mettre en avant, est celui relatif aux réserves de
change qui étaient, à fin juin 2018, de 81,61 milliards de dollars. L’on
s’attend aussi à une réduction des réserves de change à 62 milliards de dollars
en 2019, à 47,8 milliards en 2020 et à 33,8 milliards de dollars en 2021. A
retenir, également, les secteurs de l'industrie, du bâtiment, des travaux
publics, de l'habitat, de l'agriculture et des services (marchands et non
marchands) devraient contribuer en 2019 à l'accélération de la croissance et
ce, en dépit du recul du secteur des hydrocarbures. Il faut savoir que le
projet de loi prévoit une croissance de 2,9% pour l'exercice 2019 contre une
croissance hors hydrocarbure de 3,2%. Aussi et devant des prévisions faisant
état d'un recul des exportations des hydrocarbures de 1% en termes de volume
pour s'établir à 33,2 milliards USD en 2019, il est attendu une croissance hors
hydrocarbures en termes de volume, grâce à la contribution des secteurs du
bâtiment et des travaux publics à hauteur de 4,7%, l'industrie (5%),
l'agriculture (3,7%) et les services marchands et non- marchands (1,8%).
Un projet de texte
élaboré sur la base d’un prix référentiel de 50 dollars, le baril de
pétrole
Le PLF 2019 a été conçu sur la base d'un prix référentiel de 50 dollars, le
baril de pétrole algérien "Sahara Blend" et
sur la base du prix du marché à 60 dollars. S’agissant du prix de change
du dinar algérien, celui-ci devrait se situer autour de 118 dinars/dollar, prix
moyen annuel pour la période 2019-2021 avec une inflation de 4,5% en 2019 et
3,9% en 2020 et 3,5% en 2021. Aussi et selon les prévisions du même
document, la croissance économique augmentera à moyen terme à 3,4% en 2020 et
3,2% en 2021, avec une moyenne de croissance hors hydrocarbure de 3,1% en 2020
et 2021. Le texte prévoit également une hausse du volume d'exportations des
hydrocarbures de 4,2% en 2020 avec des recettes estimées à 34,5 mds dollars et
de 2% en 2021 avec 35,2 mds de dollars de recettes.
Ce texte qui reflète les mesures engagées par le gouvernement en vue d’encadrer
les importations, prévoit «un recul de l’importation des marchandises à 44
milliards de dollars en 2019, 42.9 milliards de dollars en 2020, et 41.8
milliards de dollars en 2021. De ce fait, le déficit de la balance commerciale
ralentira progressivement pour passer de 10.4 milliards de dollars en 2019 à
8.2 milliards de dollars en 2020 et 6.4 milliards de dollars en 2021».
La balance des paiements enregistrera, selon le même texte, une baisse continue
pour passer de 17.2 milliards USD en 2019, puis de 14.2 milliards USD en 2020 avant
de passer à 14 milliards de dollars en 2021 et c’est ce net recul qui conduira,
selon les prévisions, à une contraction des réserves de change à 62 milliards
USD en 2019, puis 47,8 milliards USD en 2020 puis 33.8 milliards USD en 2021.
Pas d’augmentation des
taxes fiscales
Remarque importante, ce projet de texte ne recèle pratiquement pas de nouvelles
taxes. En effet, les dispositions que recèle ce texte sont à même de permettre
un meilleur encadrement du contrôle fiscal, sans pour autant recourir à
l’augmentation des taxes fiscales. Ainsi comme signalé par le ministre, le PLF
2019 s'inscrit dans la continuité des efforts consentis par l’Etat dans le but
d’alléger les effets négatifs de la diminution des ressources financières sur
l’économie nationale, et ce dans un contexte marqué par des tensions sur
l'équilibre financier interne et externe du pays, en raison de la baisse des
cours du pétrole. Le texte consacre, à cet effet, la poursuite du contrôle de
la dépense publique dans le but de limiter l'impact de ces tensions sur le
Trésor public. Aux termes de la présentation détaillée du PLF 2019, il a été
procédé à la lecture du rapport préliminaire du PLF et des rapports portant sur
le budget de fonctionnement et celui de l’équipement qui renferment toutes les
données chiffrées y afférents.