ÉCONOMIE- ENQUÊTES ET
REPORTAGES- ENQUÊTE CLUSTER MÉCANIQUE –PME ALGÉRIE 2018
L’Algérie compte en 2018 quelque 1
100 000 PME, tous secteurs confondus, soit un chiffre largement en deçà de la
moyenne des pays de la zone méditerranéenne, selon un document élaboré
par le Cluster Mécanique de précision présidé par Adel
Bensaci. Une série de mesures d’aide et de soutien à
la promotion des PME, dont la loi d’orientation sur le développement de la PME,
de juin 2017, ont été prises ces dernières années, mais l’objectif est loin
d’être atteint. Adel Bensaci
estime qu’il reste beaucoup à faire, bien entendu, et que nous devrions
continuer et faire beaucoup plus d’efforts dans le but d’étendre le tissu des
PME et de faire participer ces dernières au développement de nombreuses
activités dont la sous-traitance industrielle. Cette dernière constitue, selon
lui, un domaine stratégique, au carrefour d’enjeux aussi importants et
essentiels que l’innovation, ou la recherche développement. Et, dans ce
domaine-là, les petites et moyennes entreprises peuvent apporter une valeur
ajoutée considérable à l’économie nationale. Et de préciser que l’industrie de
la sous-traitance peut représenter jusqu’à 10% de l’économie nationale. Un
objectif réalisable ? Pour qu’il le soit, il propose une piste d’action
permettant de fédérer les efforts de chacun sur des secteurs porteurs comme
l’automobile et l’industrie des hydrocarbures. À ses yeux, l’industrie de la
sous-traitance peut constituer un formidable outil de substitution a fortiori
dans un secteur où les besoins de Sonatrach en pièces
de rechange sont estimés à près de
4 milliards de dollars. Le président du Cluster Mécanique relève que la volonté
affichée par la compagnie nationale des hydrocarbures de porter l’intégration
du contenu local (pièces de rechange fabriquées localement) dans l’industrie
pétrolière et gazière à 55% à l’horizon 2030 est ambitieuse et qu’elle devrait
permettre de consolider le tissu des PME et de contribuer à la création de 10
000 PME et 1 000 000 d’emplois supplémentaires. De
même que ce processus d’intégration peut, a-t-il ajouté, aider à
libérer le potentiel des PME, à faire des économies en plusieurs milliards en
devises fortes pour le pays et à faire passer la part de la valeur ajoutée des
PME de 6%, aujourd’hui, à 10% dans un avenir proche. Dans le secteur
automobile, Adel Bensaci
estime que sur le long terme, il est tout à fait possible de passer du statut
de pays importateur de véhicule au fournisseur principal de pièces de rechange
pour approvisionner les usines d’assemblage, puis au constructeur. Bensaci rappelle que le gouvernement mise sur une
production annuelle de 500 000 unités, tous types confondus, en 2019. Une
production qu’il aimerait bien exporter en partie. Il a également l’ambition de
faire passer le faible taux de pièces fabriquées en Algérie de 15% à 40-50%
dans les prochaines années. Dans le document cité plus haut, il est mentionné
qu’actuellement, les pièces produites sur place représenteraient moins de 15%
chez Daimler et 20% chez Renault (à titre comparatif, plus de 60% des pièces
produites au Maroc). Il y est, par ailleurs, recommandé de développer et
d’étendre la production algérienne de composantes, de créer des partenariats
stratégiques entre fabricants de composants locaux et grands fabricants
internationaux, déjà implantés dans le pays, de faciliter la logistique en
matière de transport et de commerce extérieur, de stimuler la création de
plateformes d’assemblage de véhicules entiers en partenariat avec des
constructeurs internationaux mais dont le but est d’en faire un hub de
construction régional. Il y est également souligné que l’État a encore un
rôle à jouer dans le développement des PME. Il doit intervenir dans
l’amélioration de l’environnement de la PME, de la compétitivité, des capacités
d’exportation, et dans l’émergence de PME, notamment innovantes.