ECONOMIE- ETUDES ET ANALYSES- RESSOURCES FINANCIERES
ALGERIE
COMMENT L’ALGERIE A ENGRANGE BEAUCOUP D’ARGENT DEPUIS 1999
0Synthèse réalisée à partir de
l’étude menée par Achour Tani Yamna de l’université de Tlemcen
(c) Achour Tani Yamna/ www.algeriepart.com, 17 novembre 2018
L’Algérie, grand producteur d’hydrocarbures (
pétrole et gaz naturel ) est le
quatorzième
exportateur de pétrole au monde et il fournit 20% du gaz naturel de l’Europe.
Le pays a tiré parti au cours des dernières années de recettes-hydrocarbures
abondantes et croissantes, et dispose des huitièmes plus grandes réserves de
gaz prouvées dans le monde.
Des opportunités nouvelles apparaissent dans le secteur
pétrolier et gazier. La Société nationale des hydrocarbures (Sonatrach) veut investir dans des biens d’équipement et en
accroître la performance. L’Etat prévoit des travaux d’infrastructure pour
améliorer le réseau routier et augmenter les capacités portuaires. Il existe
également des possibilités dans le secteur de la construction, les
télécommunications, l’approvisionnement en eau, les soins de santé,
l’alimentation et le secteur agricole.
L’économie algérienne continue à bénéficier de recettes de plus
en plus importantes
dégagées par le secteur des hydrocarbures. La croissance du PIB réel devrait se
poursuivre à un rythme voisin de 5%, sous l’effet conjugué de la production
d’hydrocarbures et de
l’activité soutenue des secteurs de la construction et des services. Malgré la
bonne tenue des indicateurs macroéconomiques, l’Algérie subit la persistance de
fragilités structurelles, au premier rang desquelles la très forte dépendance
aux revenus des hydrocarbures qui
représentent 50% du PIB, 75% des revenus fiscaux et plus de 98% des
exportations.
En 2004, le secteur des hydrocarbures représentait 38% du PIB,
98% des exportations
et 71% des recettes budgétaires. La production pétrolière était de 1,0 million
de barils par jour (environ 2,5% de la production mondiale) et la production
commercialisée de gaz se chiffrait à 225 millions de mètres cubes par jour
(environ 3 % de la production mondiale). En 2005, le secteur des hydrocarbures
représentait 36.5% du PIB, 65% des recettes de l’État et 97% des recettes
d’exportation, comblant ainsi 24% des besoins en gaz naturel de l’Europe, mais
ne contribuant directement que pour 3% à la création d’emplois. L’Algérie a
exporté 97% de sa production de gaz naturel vers l’Europe. Deux nouveaux
gazoducs en construction, ont porté à quatre le nombre total de pipelines à
2010.
En 2006 et 2007, la part des hydrocarbures brut ou semi-brut
dans le PIB, avoisinait
40 à 50%. Mais cela est pondéré par l’effet des dépenses publiques, avec des
infrastructures clefs en main, mais non matures et mal ciblées, dont des
projets voyant des réévaluations incessantes, parfois à plus de 300% ; voir
aussi l’importance des dépenses improductives. En 2007 les hydrocarbures ont
représenté la part la plus importante dans l’accroissement du PIB, avec 45% du
volume global. Le secteur a connu une augmentation de sa valeur ajoutée en se
situant à près de 4 140 milliards de dinars ( équivalent
à 57 milliards de dollars ).
L’Algérie est considérée comme encore relativement
sous-explorée. Le pays envisage
d’accroître ses exportations de gaz naturel de 64 milliards de mètres cubes en
2008 à 100
milliards de mètres cubes en 201511. Les exportations de pétrole brut de
l’Algérie culminent en 2010 à 1,1 millions de barils (bbl) par jour, contre 1,0
million de barils/jour en 2005.
Le pays a tablé pour l’avenir sur le maintien d’un niveau
important de recettes budgétaires
provenant des exportations d’hydrocarbures, avec la mise en valeur
d’importantes réserves de gaz naturel. L’envolée du prix du pétrole a accru les
revenus de l’État et permis une
amélioration importante des finances publiques.
Au début des années 80, les cours du pétrole étaient à 40
dollars le baril, mais ont
plongé ensuite en dessous de 18 dollars le baril au milieu des années 80 et
dans les années 90 (à l’exception de 1990 et 1991). En 2000, les cours du
pétrole ont grimpé pour atteindre la somme de 28.4 dollars le baril. En 2001 et
2002 le prix du pétrole a connu une régression à 24.9 et 25 dollars le baril.
Le prix du pétrole est passé ensuite de 28.9 dollars en moyenne en 2003 à 38.6
dollars en 2004.
Il est resté élevé, dépassant ainsi le niveau de référence de 40
dollars le baril en 2004 et ensuite des 50 dollars le baril en 2005. Au premier
semestre 2005, le prix moyen a été de 49.6 dollars.
Le prix d’exportation du baril de pétrole s’est situé, en
moyenne à 65.4 $/bl en 2006,
pour passer ensuite à 75$/bl en moyenne annuelle en 2007.
Le prix moyen du baril de brut a atteint 90.5 dollars en 2008, le FMI prévoyant
pas de chute du prix du pétrole en dessous de 80 dollars avant 2012.
Ce cours a permis à l’Algérie d’accroître l’excédent de son
solde extérieur courant,
malgré une progression importante des importations. La gestion raisonnée de la
rente
pétrolière a permis enfin de réduire l’endettement, tout en maintenant les
réserves à un bon niveau.