HABITAT- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- ESSAI
KAMEL BAKIRI- « LA PENINSULE DE COLLO..... »
La péninsule de Collo. L’histoire d’une
région. Essai de Kamel Bakiri (préface de Abderrahmane Khelifa). Anep Editions, Alger
2018, 1 000 dinars, 210 pages
Une « petite » ville sise dans une péninsule , naturellement excentrée, certes grande ouverte
sur la mer mais difficilement accessible....et pourtant, une grande et belle
histoire. Bien sûr, comme pour beaucoup de cités algériennes , on commence , enfin , à découvrir- à travers
les écrits d’ « enfants du pays »- la riche histoire, parfois calme mais presque
toujours heurtée, faisant face aux multiples invasions, exactions et
occupations.
Première partie assez riche en
informations : Une histoire qui remonte à loin, très loin. La ville (la
région) a connu bien des phases. Elle a
fait partie du domaine de Syphax, de Massinissa et de ses descendants. Elle a
fait partie de la Confédération cirtéenne avec Rusicade (Skikda aujourd’hui) , Milev (Mila aujourd’hui) et Cirta (Constantine aujourd’hui)
. Une ville commerçante ouverte , fenêtre sur la
Méditerranée de tout l’arrière-pays constantinois.
Elle a eu sa période musulmane, soulignée par
les géographes et les historiens ......La ville et son port ont des relations
suivies avec les républiques italiennes de Gênes, Pise, Venise ....
Vinrent les Ottomans. Une garnison est
installée pour la défendre des éventuelles agressions.
La région, avec son massif indomptable, ne
sera complètement occupée par la
colonisation française qu’à partir de 1859.
Deuxième partie, présentant les us et
coutumes de la région :langage, gastronomie,
habitudes vestimentaires, pratiques sociétales, fêtes religieuses et traditions
populaires, loisirs......ainsi que les combats politiques et les formes de
résistance (scoutisme, enseignement au sein de la médersa, activités
culturelles...) afin de préserver la
personnalité algérienne .
Enfin, le temps de la guerre de libération
nationale jusqu’à l’indépendance
L’Auteur :
Né en 1943 à Collo. Ancien haut fonctionnaire dans l’Administration des
Transports (aviation civile) . Aujourd’hui retraité,
il se consacre à l’écriture.
Extraits : « C’est dans le livre « Kiteb el-massalik ouel-mamalik »
ou le « livre des itinéraires et des royaumes » du géographe arabe El
Bekri que le nom « El Qol »
apparaît pour la première fois... » (p 61), « L’ancien « Chullu » est connu depuis la période numide comme port
de Cirta dont il est relié par une voie que l’on attribue aux Romains et qui
passe par le « pagus cirtéen », Celtianis (Ezzerga/Bni Ouèlbène) » (p 79) ,
« Il faut attendre l’année scolaire 1955-1956 pour voir pour la première
fois les enfants de la région poursuivre à Collo même leurs études au-delà du
Cm2 ou de la classe dite de fin d’études » (p 129) , « De tous ces
martyrs de la guerre de libération nationale , il y a ceux et celles qui
reposent en paix dans les cimetières, d’autres sont encore là où ils sont
tombés, des lieux que l’on situe
approximativement ou complètement ignorés à ce jour et combien le
sont-ils ? » (p 172)
Avis :Une
région à découvrir. De l’histoire, des
pans de la vie quotidienne , des pratiques.....Manque l’évocation des
personnalités marquantes, car il y en a. Peut-être, pour ne pas faire de
« jaloux » ? Peut-être, un autre ouvrage ?A
suivre.....
Citation : « Il n’existe pas pas une parcelle de
terre, le moindre affluent d’un oued, une herbe, un arbre, sans nom. On peut en
faire une étude à part.C’est dire la richesse de
notre patrimoine ! » (p 12)