FINANCES- DOCUMENTS ET TEXTES
REGLEMENTAIRES- FINANCE ISLAMIQUE- COMMERCIALISATION- REGLEMENT
Les banques, notamment publiques, peuvent commercialiser des produits et services
compatibles avec les préceptes de la charia. Le Conseil de la monnaie et du
crédit (CMC) a examiné et approuvé, dimanche 4 novemùbre
2018 , le règlement relatif aux conditions d’exercice,
par les banques et établissements financiers, des opérations bancaires relevant
de la “finance participative” portant sur les produits financiers conformes à
la charia, selon des responsables de la Banque d'Algérie, cités par l’APS. Ce
règlement 18-02 définit les règles applicables aux produits dits participatifs,
la Mourabaha, Moucharaka, Moudaraba, Ijara, Istisna’a, Salam, ainsi que les dépôts en comptes
d’investissement, ne donnant pas lieu à perception ou versement d’intérêts. Le
texte précise les exigences requises en matière organisationnelle, procédurale
et comptable, ainsi qu’en matière de formation et de qualification du
personnel. Les responsables de la Banque d’Algérie ont souligné que la mise en
place de guichets dédiés à la finance participative devrait s’articuler autour
de trois principes fondamentaux. Il s'agit de “la graduation dans l’application,
la consultation dans l’élaboration et l’inclusion de l’ensemble des acteurs
économiques et sociaux”, ont-ils expliqué. Le développement de ces instruments
doit reposer sur la mise en place, au niveau des banques et établissement
financiers concernés, de systèmes d’information, de comptabilisation et de
gestion distincts et adéquats, de dispositifs procéduraux adaptés ainsi que des
espaces réservés. Les banques et établissements financiers doivent également
disposer de personnels qualifiés et exclusivement dédiés à ce segment de la
finance. Conformément aux dispositions législatives et réglementaires, le
lancement effectif de ces produits sur le marché par les banques et
établissements financiers doit avoir obtenu, au préalable, l’avis de non
objection de la Banque d’Algérie. Mais la Banque d’Algérie n’apporte pas un
avis de conformité de ces produits aux préceptes de la charia. Il appartiendra,
donc, aux banques et établissements financiers, après obtention de l’avis de
non objection de la Banque d’Algérie, de recueillir cet avis de conformité
auprès de l’organe national dûment habilité en la matière. Certains
observateurs estiment que la finance islamique devrait contribuer à capter
l’importante part de la monnaie en circulation hors du circuit bancaire et à
l’orienter vers des emplois productifs, favorisant ainsi davantage de
performance en matière d’intermédiation bancaire et financière, tout en
répondant à une attente de certains épargnants. Mais pour certains experts le
gisement monétaire de la finance islamique est surestimé en Algérie, relevant
la défiance envers les banques. La finance alternative peine à s’affirmer sur
le terrain en Algérie, où elle ne constitue qu’une très faible part du marché
bancaire et financier global.