ENVIRONNEMENT-
ETUDES ET ANALYSES- NATURE SAUVAGE ALGERIE- ETUDE REVUE NATURE 2018
L’Algérie
a été classée dixième pays au monde par l’étendue des surfaces « sauvages »,
dans une étude parue le 31 octobre, dans la revue scientifique Nature.
L’étude,
basée sur des données analysées entre 2016 et 2017, définit les zones sauvages
comme étant celles qui sont « exemptes de pressions humaines ». Pour quantifier
ces « pressions », les auteurs ont utilisé 8 critères, dont la densité de la
population, l’étendue des terres cultivées et des pâturages, l’étendue des
voies ferrées et routes principales ou encore les environnements bâtis.
D’après
ces critères, le pays « le plus sauvage » au monde, soit celui qui détient le
plus de zones vierges, est la Russie, suivie, dans l’ordre, par le Canada,
l’Australie, les États-Unis et le Brésil. Ces cinq premiers pays du classement
détiennent à eux seuls plus de 70% des surfaces sauvages au monde.
Plus que cinq grandes régions
sauvages dans le monde
L’Algérie
qui est le dixième pays « le plus sauvage » au monde, selon cette étude, occupe
cette place du classement parce qu’elle s’étend sur une grande partie du
Sahara, une des cinq dernières grandes régions sauvages qui subsistent encore.
L’ensemble
des zones classées « aires protégées » dans le Sahara algérien accumulent,
selon les chiffres du ministère de l’Aménagement du Territoire et de
l’Environnement, une surface de plus de 55 millions d’hectares, soit 550 000
kilomètres carrés, ce qui représente près du quart du territoire national.
La
Sibérie, le nord et l’ouest canadien et l’Alaska, l’Amazonie et le désert
australien sont les quatre autres grandes zones sauvages qui échappent encore
aux pressions humaines.
Ces zones
vierges ont une importance certaine pour les auteurs de l’étude. « De
nombreuses études révèlent que les dernières zones de nature vierge constituent
un amortisseur de plus en plus important contre les effets du changement
climatique », estiment-ils.
Des zones menacées
« Entre
1993 et 2009, une zone sauvage terrestre plus vaste que l’Inde, soit 3,3
millions de kilomètres carrés, a été perdue à cause des établissements humains,
de l’agriculture, de l’exploitation minière et d’autres pressions », alertent
les auteurs de l’étude pour qui la question de la protection des dernières
régions sauvages se pose de façon plus urgente que jamais.
La
concentration des dernières régions sauvages sur un nombre limité de pays rend
« critique » les actions entreprises par ces états, pour protéger ces zones.
« Les
actions que ces nations mènent (ou échouent à mener) pour limiter l’expansion
des routes, des voies de navigation et pour freiner le développement à grande
échelle dans les secteurs des mines, de l’industrie forestière, de
l’agriculture, de l’aquaculture et de la pêche industrielle seront
déterminantes », estiment les chercheurs.
« La création de zones protégées
pour ralentir les effets de l’activité industrielle sur le paysage marin ou
terrestre » est une des « interventions évidentes » que les pays concernés
peuvent privilégier, d’après l’étude.