RELATIONS INTERNATIONALES- ITALIE –ECHANGES 2018
Les relations économiques entre l'Algérie et l'Italie connaissent
une dynamique accrue notamment avec un volume d'échanges commerciaux important,
mais qui nécessite la multiplication de partenariats diversifiés dans les
activités productives.
Les relations économiques algéro-italiennes restent
toujours marquées par la dominance du secteur de l'énergie grâce auquel
l'Italie est, depuis plusieurs années, à la tête du podium des principaux
clients de l'Algérie. En effet, les exportations algériennes vers l'Italie,
composées principalement des hydrocarbures, ont atteint 5,55 milliards de
dollars en 2017, en hausse de 6,4% par rapport à 2016. Durant les neuf premier
mois de 2018, l'Italie s'est encore classée premier
client de l'Algérie avec 4,43 milliards de dollars d'exportations algériennes,
en évolution de 3,8% par rapport à la même période de 2017. L'Italie est
considérée comme l'une des principales destinations du gaz naturel algérien
grâce au gazoduc Trans-mediterranean
pipeline, appelé également gazoduc Enrico Mattei, fruit du partenariat conclu
en 1977 entre le groupe national des hydrocarbures Sonatrach
et la compagnie énergétique italienne Eni. Les deux
groupes négocient actuellement le renouvellement des contrats d'exportation
arrivant à terme en 2019. Par ailleurs, Sonatrach et Eni poursuivent leurs efforts en quête de nouvelles
opportunités de coopération énergétiques. Dans ce sens, les deux parties ont
signé, lundi dernier à Alger un accord portant sur l'exploration et
l'évaluation du potentiel pétrolier du bassin offshore algérien (exploration en
mer) dans sa partie orientale (Zone d’intérêt Est) sur une superficie de près
15.000 km2. Les deux compagnies ont aussi signé récemment un accord prévoyant
la cession à ce groupe italien de 49% des intérêts de Sonatrach
sur les trois périmètres de recherches Zemlet Elarbi, Sif Fatima et Orhoud II. Ces contrats de Recherche et Exploitation d'une
durée de 25 années seront financés à hauteur de 51% par Sonatrach
et 49% par ENI. A cet effet, l’association Sonatrach-ENI
prévoit de réaliser un programme d’exploration pour un investissement de plus
80 millions de dollars et un programme de travaux de développement, estimé à
plus d’un milliard de dollars. Eni contribuera
également à la réalisation du programme des nouvelles centrales photovoltaïques
de Sonatrach. La première centrale sera mise en
service prochainement, dans la wilaya d'Ouargla, avec une capacité de dix
mégawatts. En outre, le groupe Sonatrach compte sur
l'expertise italienne pour lancer son vaste programme de pétrochimie. A ce
propos, il a avait conclu en 2017 un protocole d'entente avec la société
italienne Versalis pour la réalisation d'études
relatives à des projets pétrochimiques. Le protocole d'entente avec Versalis (filiale à 100% d'ENI) porte sur les études de
faisabilité de réalisation de complexes pétrochimiques en Algérie, et le
renforcement de la coopération entre les deux sociétés dans le domaine de la
pétrochimie. Mais en attendant la réalisation de ce programme ambitieux, Sonatrach a signé en mai dernier un contrat avec
l'américain ExxonMobil portant acquisition par la
compagnie algérienne de la raffinerie d’Augusta en Italie, d’une capacité de
traitement de 10 millions de tonnes/an. Cette acquisition permettra
notamment de réduire sensiblement la facture de l'importation des carburants.
Toutefois, devant la dominance du secteur énergétique sur les relations
économiques avec l'Italie, l'Algérie se penche sur les possibilités de
diversifier sa coopération avec ce partenaire européen à travers le relance de l'appareil productif national. L'Italie est
appelée, ainsi, à tirer profit de la position avantageuse de ses produits sur
le marché algérien pour multiplier ses investissements hors hydrocarbures en
Algérie qui aspire à réduire la facture des importations en privilégiant la
production locale. En effet, l'Italie s'est classée le
troisième plus grand fournisseur de l'Algérie avec 3,75 milliards de dollars en
2017. Durant les neuf premiers mois de 2018, l'Algérie s'est approvisionnée
auprès de l'Italie pour 2,8 milliards de dollars, en hausse près de 6%
comparativement à la même période de l'année 2017. Mais en matière
d'investissements, la présence italienne reste encore timide. Selon le rapport
de l'Agence nationale de développement des investissements (ANDI), les projets
d'investissement mixtes déclarés sur les neuf premiers mois de 2017 (derniers
chiffres officiels disponibles) placent l'Italie au 11e rang avec seulement
deux projets d'un montant de 429 millions de dinars. Dans le cadre des actions
pour booster le partenariat bilatéral, le Forum des chefs d’entreprise (FCE) et
l'ambassade d’Italie en Algérie avaient créé en 2016 le Club d’affaires algéro-italien (CAAI), qui vise à mettre en place un cadre
de coopération formel entre les entreprises des deux pays, permettant de
favoriser davantage le développement de partenariats durables et plus
diversifiés.
En outre, le Consulat général d’Algérie à Milan
organise le 29 novembre un forum économique algéro-italien
dédié aux opportunités d’affaires et d’investissements en Algérie, et ce, en
collaboration avec l’Association professionnelle italienne «Assolombarda».
Avec la participation cde près de 80 chefs d’entreprises italiens. Un premier forum s’est tenu en 2016 à Milan. A
noter que Giuseppe Conte effectue sa
première visite (lundi 5 novembre 2018) en Algérie après sa nomination en tant
que président du Conseil des ministres italien en mai 2018.