CULTURE-
ETRANGER- UNION EUROPÉENNE-
DROITS D’AUTEUR
Les parlementaires européens ont voté et adopté le 12 septembre
2018, la réforme du droit d’auteur,
objet d’une lutte serrée et d’un lobbying appuyé entre les géants du numérique
(Google, Apple, Facebook et Amazon, communément
appelés les GAFA), d’une part, et les artistes et les éditeurs de presse,
d’autre part.
Le sujet a
été l’objet d’une longue bataille pour la reconnaissance des droits des
créateurs, artistes et organes de presse, qui ont de tout temps dénoncé les
plateformes internet et autres sur la spoliation de leurs droits à être
rétribués à chaque fois qu’une de leurs œuvres est mise gratuitement à disposition
des internautes.
Il y va
également de la presse écrite, qui a vu son tirage papier être considérablement
rogné par le captage gratuit des articles, précipitant ainsi ses difficultés
financières tel qu’on l’observe aujourd’hui. La bataille a donc été féroce et
l’ambiance délétère avant le vote des euro-députés.
Les pro et les anti-réforme y sont allés chacun de ses arguments et de
ses moyens de pression. Les artistes, estimant que tout travail mérite salaire,
se sont opposés aux indépendants, pour qui la liberté universelle n’a aucune
limite, y compris de consulter des documents ou d’écouter de la musique. Du
côté des médias, la position était claire, tranchée et sans ambiguïtés. Les
GAFA, non contents de pomper le gisement publicitaire de tous les pays, exploitent
sans vergogne le travail des médias et gagnent de l’argent sans contrepartie.
C’est pour
cela que s’agissant d’«une question de vie ou de
mort», les associations de presse
ont prôné «un droit voisin», qui est une forme procédurière pour que les géants de l’internet
paient les contenus mis à disposition gratuitement. Le droit voisin est une
formule où les organismes et entités, jouant un rôle dans les contenus sans en
être directement les auteurs, puissent avoir une ristourne financière
compensatoire.
C’est un
peu, disent les spécialistes et les juristes, un combat entre David et Goliath,
qui risque de durer, les grands groupes numériques ne se sentent pas impliqués
eux-mêmes directement dans la violation du droit d’auteur. Les organisations
patronales de presse et les journalistes ont été conscients que le droit
national contre le diktat de Google et autres a été inefficace. Cela fait
longtemps que certains pays d’Europe, particulièrement l’Espagne et
l’Allemagne, ont tenté en vain d’adopter des mesures pour que Google et Facebook, qui s’enrichissent sur le dos de la presse,
puissent être amenés à rémunérer le travail des journalistes.
Comme il
ne pouvait y avoir une solution nationale, la solution sera donc européenne,
pour peu que les négociations s’amorcent avec les GAFA et que les mécanismes de
compensation se mettent vite en place.