ECONOMIE- ETUDES ET ANALYSES- CROISSANCE ALGERIE- PREVISION BM
2018
L’économie algérienne devrait enregistrer une croissance de 2,5%
en 2018, contre 1,6 % en 2017, prévoit ( début octobre 2018) la Banque
mondiale qui table sur une baisse du double déficit avec la mise en place des
réformes prévues au plan économique.“La croissance en Algérie devrait rester
stable au-dessus de 2% en moyenne jusqu’à la fin de la décennie”, anticipe le
premier acteur de l’aide au développement dans son rapport de suivi de la
situation économique dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, présenté
hier à Washington. La prévision actualisée de 2,5%, même en baisse comparée au
3,5% anticipé dans l’édition précédente du rapport, publié en avril et aussi
dans le dernier rapport de la Banque sur les perspectives économiques mondiales
de juin, reste cependant supérieure à la moyenne de 2% prévue pour la région
Mena dans son ensemble. La croissance dans les pays exportateurs de pétrole de
la région est attendue à 1,6% cette année. La BM a revu à la hausse la
prévision de croissance en Algérie pour 2019 à 2,3% contre 2% prévu en juin,
ajustant aussi à la hausse celle de 2020 à 1,8% contre 1,3% projeté auparavant.
Selon les projections de la Banque, ces taux de croissance devraient
s’accompagner en 2019 et 2020 d’une baisse du double déficit (déficit public et
déficit de la balance courante) à la faveur des réformes qui seront mises en
place telles que la levée de subventions et l’amélioration du climat des
affaires. Ainsi, le déficit budgétaire devrait représenter -6,9% du Pib en 2018
contre -9% en 2017. Cette tendance baissière devrait se maintenir à -5,8% du Pib en 2019 et à -4,5% en 2020. Le solde de la
balance courante, devrait aussi reculer à -8,5% du Pib
en 2018 contre -12,8% en 2017 et baisser davantage à -7,2% du Pib en 2019 et à
-5,9% en 2020. Le rapport de la BM table, par ailleurs, sur “une amélioration
modeste” de la croissance dans la région Mena à 2,3% en 2019 et 2,8% en 2020.
La reprise de la croissance sera principalement le résultat de l’amélioration
de l’activité économique des exportateurs et des importateurs de pétrole à la
fois. La croissance pour cette année est attendue autour de 2% contre 1,4 % en
2017, précise l’édition de ce rapport, intitulée “Une nouvelle économie pour le
Moyen-Orient et l’Afrique du Nord’’. Mais les taux de croissance globaux des
pays exportateurs et importateurs de pétrole resteront inférieurs aux niveaux
observés de 2005 à 2010. L’institution de Bretton Woods explique que ces prévisions reflètent plusieurs
facteurs, en grande partie le ralentissement des ajustements budgétaires,
l’augmentation des dépenses de reconstruction dans les pays touchés par les
conflits comme l’Irak, la fin de la réduction de la production pétrolière des
pays Opep ainsi qu’une légère reprise de la demande
extérieure. Cependant, les exportateurs de pétrole bénéficieront
considérablement des prix de brut relativement élevés, d’une hausse de la
production pétrolière, des réformes mises en place et d’une éventuelle
augmentation de la demande extérieure.
Le déficit budgétaire global de la région devrait se réduire à 3,1% du
Pib d’ici à 2020. Les exportateurs de pétrole, y compris les pays du Conseil de
coopération du Golfe devraient connaître une réduction de leur déséquilibre
budgétaire grâce la hausse des prix de pétrole mais aussi aux efforts de
diversification de l’économie qui enregistrent un certain succès, constate la
BM. Evoquant les perspectives du marché pétrolier, la Banque est restée
prudente sur l’évolution des prix, en expliquant que “plusieurs facteurs compensateurs”
pourraient freiner la hausse observée ces derniers mois. La Banque cite en
particulier l’éventuel ralentissement de la reprise mondiale et les
incertitudes entourant les investissements et la consommation dans le secteur
pétrolier qui pourraient impacter la demande.
En parallèle, les sanctions imposées par les Etats-Unis au secteur
pétrolier iranien pourraient réduire les exportations de pétrole iranien de
plusieurs centaines de milliers de barils par jour. “Si la baisse de la
production ne s’accompagne pas d’une augmentation provenant d’un autre pays
exportateur de pétrole, notamment l’Arabie saoudite, le marché pétrolier serait
sous-approvisionné, exerçant une pression à la hausse sur les prix”, précise la
BM qui table sur un baril à 70 dollars en 2018, soit 12 dollars de plus que la
prévision anticipée en janvier dernier.