ENERGIE- ENTREPRISES- SONELGAZ 2018
Mohamed Arkab, installé à la tête du Groupe Sonelgaz au mois d’août 2017, connaît bien le secteur. Pour
cet ingénieur d’Etat en mécanique, option science énergétique, il y a des
priorités qu’il faut concrétiser, (Forum d’El Moudjahid, mercredi 3 octobre
2018. Extraits) surtout que la santé financière de l’entreprise qui
compte plus de 90.000 travailleurs est «bonne». Bonne, grâce aux soutiens de l’Etat qui a
assaini les dettes de l’entreprise, et lui a accordé un crédit à
long terme avec beaucoup d’avantages, et ce, à l’effet de poursuivre ses
investissements à l’horizon 2028.
Ces avantages ont permis au groupe de continuer à investir. A ce propos, les
investissements physiques et financiers du groupe Sonelgaz
atteignent 311,5 milliards de DA en 2017 contre 26,96 milliards de DA en 2000.
Le patron de Sonelgaz a expliqué que ces
investissements avaient été engagés pour assurer le service public en répondant
à la demande en électricité et gaz de la population, et assurer le
développement économique du pays. Ce qui fait qu’aujourd’hui, le taux
d’électrification est de 99% et le taux de pénétration gaz est de plus
62%. Avec plus de 9 millions de «clients
électricité» et 5,26 millions de «clients gaz». Contrairement à ses
prédécesseurs, il ne revendique pas d’augmentation des tarifs de l’électricité.
D’ailleurs, pour 2019, aucune hausse n’est à l’ordre du jour (le projet de loi
de finances 2019 ne prévoit aucune augmentation). Sonelgaz,
qui célèbre, en 2019, ses 50 ans d’existence, compte à son actif beaucoup de
motifs de fierté. On citera entre autres la production d’électricité qui est
passé de près de 25.000 GWh en 2000 à plus de 70.000 GWh en 2017. Le réseau d’électricité qui n’a pas cessé de
gagner en consistance, passant d’une longueur de plus de 200.000 km en 2000 à
plus de 350.000 km en 2017. Le réseau gaz a lui aussi gagné en densité
passant de plus de 20.000 km en 2000 à plus de 120.000 en 2017. Ces chiffres
mettent la lumière sur les réalisations du Groupe Sonelgaz,
qui, selon Mohamed Arkab, témoignent de sa
performance opérationnelle. Une performance qui résulte de la politique de
l’entreprise qui se distingue par la recherche de la qualité et l’efficacité à
générer de l’activité sur tout le territoire.
Aussi la politique de l’emploi, accorde une place importante à l’ouverture de
postes de travail dans les wilayas du sud du pays. Sur la base des besoins, il
a été procédé, entre 2013 et 2018, au recrutement de 13.483 agents.
Par ailleurs, dans le cadre du développement durable, Sonelgaz
a inscrit un plan stratégique, adopté en 2009, un axe de diversification du mix
énergétique en adoptant les énergies renouvelables (solaire et éolien). C’est
d’une manière progressive que le groupe s’emploie à s’installer en tant
qu’acteur majeur dans le processus de la transition énergétique.
Le conférencier a souligné que la stratégie adoptée, quelle que soit
l’évolution du marché, à moyen et long terme, marquée par l’arrivée
d’opérateurs concurrents, est d’être en position de leader de la transition et
du programme 2015-2030 pour la production de 22.000 MW à partir de
l’exploitation du solaire notamment.
Pour ce faire, le plan est de faire émerger «des experts nationaux dans les
activités travaux, engineering, équipements et service ainsi que dans les
systèmes d’information. Il est aussi question de la mise en œuvre d’une série
de projets industriels à l’aide d’un partenariat avec des opérateurs internationaux
basé sur la valorisation des ressources locales ; le transfert de
technologie et les nombreux avantages dont jouit le pays». Et pour ceux
qui l’ignorent, l’Algérie dispose d’un excédent en énergie, qui pourraient être exporté vers nos voisins.
Des discussions sont en cours avec la Tunisie et la Libye. Sonelgaz
va exporter quelque 300 Mégawatts d’électricité vers la Tunisie. Le premier
responsable de Sonelgaz n’hésite pas à parler
de mini-révolution en parlant d’intégration et d’innovation technologique. Le
but étant d’améliorer l’interactivité et la réactivité de ses différentes
structures pour l’amélioration de son service envers la clientèle de plus en
plus exigeante même si elle ne paye pas le prix réel de l’électricité et du gaz
qui restent soutenus par l’Etat. Et ce n’est pas un hasard si le montant des
créances est en nette diminution, 58 milliards de dinars en 2017.
Le chiffre paraît énorme, mais il est inférieur aux montants des années
précédentes, et ce grâce au travail de sensibilisation mené auprès des clients.
Des clients pas toujours satisfaits des prestations de Sonelgaz.
Comme ça été le cas, cet été, dans des agglomérations de Djanet, In Guezzam et Tinzaouatine.
Mohamed Arkab fera savoir que l’exploitation des
réseaux au niveau des régions Sud a été caractérisée par une situation quasi
normale. Cependant, pour éviter de mauvaises surprises, au courant de cette
année, une capacité supplémentaire de 1.500 MW sera injectée dans le réseau
électrique interconnecté national, dont 1.200 MW ont déjà été mis en service
avant l’été.
On apprendra par ailleurs, que la puissance maximale enregistrée durant la
période estivale a été observée le jeudi 19 juillet à 15 heures et a atteint
les 13.676 MW.