FINANCES-
FINANCES PUBLIQUES- BUDGET PUBLIC- SITUATION
FIN MAI 2018
Le
déficit budgétaire a atteint 652,4 milliards de dinars à fin mai 2018, contre
151,2 milliards de dinars à fin mai 2017.
La Banque d’Algérie vient de publier
son bulletin monétaire et financier au premier semestre 2018. Au-delà des
comptes extérieurs, le document met l’accent sur l’évolution de la situation
monétaire, des finances publiques, de la liquidité bancaire et de l’inflation.
En matière de finances publiques, le gouvernement maintient ainsi sa politique
d’expansion budgétaire.
La Banque d’Algérie indique que dans un contexte de légère baisse des
exportations d’hydrocarbures en volume, la hausse du prix moyen du pétrole au
cours des premiers mois de 2018 par rapport aux mêmes mois de 2017 s’est
traduite par une augmentation des recettes des hydrocarbures à hauteur de 1
179,0 milliards de dinars contre 955,4 milliards de dinars à fin mai 2017.
Cette hausse de la fiscalité pétrolière, conjuguée à l’augmentation des
recettes non fiscales (dividendes versés par la Banque d’Algérie), qui sont
passées de 919 milliards en 2017 à 1 000 milliards de dinars en 2018, a porté
les recettes budgétaires totales à 3 426,6 milliards de dinars contre 3171,3
milliards de dinars, à fin mai 2017. Cependant, constate la Banque d’Algérie,
“la hausse substantielle des dépenses totales, qui ont atteint 4 079,0
milliards de dinars (contre 3 222,5 milliards de dinars à fin mai 2017), a
abouti à un creusement du déficit budgétaire qui a atteint 652,4 milliards de
dinars, à fin mai 2018, contre 151,2 milliards de dinars, à fin mai 2017”.
Selon la Banque d’Algérie, “la forte hausse des dépenses budgétaires totales
est liée, pour l’essentiel, à celle des opérations en capital (dotation comptes
d’affectation spéciale, bonifications taux d’intérêt, règlement des créances
sur l’État et contribution du budget de l’État au profit de la Cnas) et beaucoup moins aux dépenses d’investissement de
l’État”. Le gouvernement a été, jusque-là, insensible aux appels des
experts et de la Banque d’Algérie pour une plus forte consolidation budgétaire.
Depuis le début de la crise pétrolière en 2014, le taux de change du dinar a
joué, dans une large mesure, son rôle d’amortisseur. Pour la Banque d’Algérie,
des efforts supplémentaires d’ajustement sont nécessaires pour rétablir les
équilibres macroéconomiques pour assurer la viabilité de la balance des
paiements, compte tenu de l’évolution attendue des prix du pétrole, des limites
observées à la compression des importations, notamment des biens de consommation
alimentaires et non alimentaires. De plus, la tendance à la baisse des
importations de biens d’équipement industriels et la reprise de la hausse de
celles des biens de consommation alimentaires et non alimentaires indiquent
clairement que le recul des importations, significatif en 2015 et plus modéré
en 2016 et 2017, a été moins favorable à l’investissement, et donc à l’activité
économique, qu’à la consommation finale. Par ailleurs, la baisse des quantités
d’hydrocarbures exportées, exprimées en tonnes équivalent pétrole, entamée au
premier semestre de 2017, s’est poursuivie au cours des deux derniers semestres
de l’année en cours.