HISTOIRE-
PERSONNALITES- TEMMAM ABDELMALEK
Abdelmalek Temmam a été le
premier directeur, dès le lancement du journal El Moudjahid –Historique) , et a assumé ce poste jusqu’au mois de février 1957,
lorsque la publication était éditée à Alger, dans la clandestinité . Abdelmalek Temmam avait déclaré, en 1974, dans une interview au
journal quotidein El Moudjahid, que c’ était lui qui a été chargé par les dirigeants de la
Révolution de créer un journal, et que c’était lui qui avait rédigé l’éditorial
du premier numéro, intitulé «Bulletin de naissance», contrairement à la
croyance qui l’a attribué au chahid Abane Ramdane. Dans cet édito, il
y avait mis tout son talent de rédacteur, où il avait écrit : «Ce n’était,
certes, pas trop tôt qu’un organe du maquis vienne combler un vide certain pour
faire connaître au peuple algérien en lutte et au monde polarisé par la guerre
d’Algérie, la voix de nos combattants. El Moudjahid, s’ajoutant à Résistance
Algérienne, sera le porte-parole autorisé du FLN et le miroir de l’Armée de
Libération Nationale.»
Abdelmalek Temmam est né le
25 février 1920, à Alger. Son enfance, il la passera à La Casbah, où il avait
effectué ses études primaires dans la mythique école Fateh.
C’était un bon élève. Grand sportif, il adhérera à la section gymnastique du
club sportif de l’AGVGA, et un peu plus tard, en 1940, il s’inscrira au club de
basket du Mouloudia d’Alger. Un club connu pour être
l’école du nationalisme. En effet, Temmam adhère, dès
1941, au PPA. Trois phases : avant 1954,
entre 1954 et juin 1957 (date de son arrestation) et enfin la période
d’incarcération jusqu’à l’indépendance. Avant le déclenchement de la Révolution
de Novembre, et investi dans le mouvement national, il écrivait des articles
qu’il publiait dans quelques revues et journaux clandestins. Avec un penchant
pour l’écriture et un grand intérêt pour l’économie et la politique, il avait,
dès son entrée au PPA, fait partie du comité de rédaction du journal du parti.
Très proche de Benyoucef Benkhedda,, il avait fait partie du comité de rédaction du journal l’Algérie
Libre. En 1941, il avait rejoint le Comité d’Action Révolutionnaire
Nord-Africain. Convaincu que l’ennemi de son ennemi était son ami, le rôle du
CARNA était de gagner la collaboration de l’Allemagne en faveur du mouvement
national. La seconde partie de sa vie de militant se caractérisera par plus
d’actions et par des responsabilités plus importantes. En effet, pas longtemps
après avoir rejoint les rangs du FLN, décision qui coulait de source, il
participera, au mois d’août 1955, avec Ahmed Ben Bella, aux discussions de San
Remo en Italie. Discussions qui allaient aboutir à l’entrée des centralistes au
FLN. Présenté, par Gilbert Meynier et Mohamed Harbi, comme l’idéologue du FLN, Temmam
a joué un grand rôle, lors de sa participation au Congrès de la Soummam. Membre
suppléant du Congrès, puis membre suppléant du CNRA, il en a été l’un des
inspirateurs. Il avait été l’un des principaux concepteurs et rédacteurs du
volet économique de la plate-forme du Congrès de la Soummam. Quelques mois plus
tard, au mois d’octobre 1956, il était chargé d’une mission à Paris auprès de
la Fédération de France, pour expliquer les textes du Congrès. De février à
juin 1957, après l’arrestation de Brahim Chergui, il avait été désigné chef de
la zone autonome d’Alger. Après la grève des 8 jours, il était devenu le seul
représentant officiel du CCE. Au mois de juin 1957, il est arrêté. Condamné à
10 ans de prison, il écopera sa peine dans plusieurs prisons. Son incarcération
n’a pas mis fin à son engagement, car, durant sa période de détention, il
avait, avec Brahim Chergui et Mohamed Alaoui, formé des groupes, dont le but
était de combattre l’administration et de maintenir le moral des détenus. À
l’indépendance, il occupera plusieurs postes à responsabilités. Le premier, au
regard de son profil, a été celui de Directeur général du Plan et des Études
économiques. C’est lui qui a été chargé de l’édification d’une première banque
nationale algérienne à caractère commercial, strictement orientée vers le
développement de l’économie du pays. La BNA avait officiellement vu le jour, au
mois de juillet 1966. Après l’avoir dirigé durant les premières dix années, il
sera nommé, au mois de février 1976, ministre des Finances. En dépit d’une grave maladie, il continuera à assumer ses fonctions.
Il est rappelé à Dieu le 11 février 1978.