ADMINISTRATION
– INSTITUTIONS- APN - MOAD BOUCHAREB
C’est la
surprise du chef. Même si le patron du groupe parlementaire FLN à l’APN, Moad Bouchareb, figurait sur la
short-list des candidats potentiels, sa désignation
(en tant que nouveau président de l’AON, le mercredi 24 octbre
2018 par les députés de la majorité , les députés de
l’oppositin ns’etant vlontairement absentés) est tout de même une surprise. Elle
l’est d’autant plus que le député de Aïn
Oulmène, dans la wilaya de Sétif, aux trois mandats,
partait dans la course à la présidence avec un handicap de taille : son âge, 47
ans.
Dans un
pays où la moyenne d’âge des plus hauts responsables frise les 80 ans pour
certains d’entre eux, l’arrivée d’un « jeunot » pour diriger la quatrième
institution de l’État est un événement… qui ne doit rien au hasard. En effet,
le précédent président, Saïd Bouhadja, est âgé de 80
ans. « C’est incontestablement une manière de répondre à l’ancien président de
l’APN en installant à la tête de l’institution un homme qui a la moitié de son
âge », juge un député FLN, sous le couvert de l’anonymat. Une pique de plus,
contre celui qui a refusé de démissionner et provoqué une crise sans précédente
à l’APN.
Si le
futur président de l’APN peut déteindre dans le paysage par son âge, il est
loin d’être un novice en la matière et peut se prévaloir d’un sacré parcours à
l’APN, dont il connaît tous les rouages et maîtrise tous les codes. Dans la
crise qu’a connue l’APN, Moad Bouchareb
a été dès le départ l’un des initiateurs de la manœuvre contre M Bouhadja. « C’est dans son bureau à l’APN qu’a eu lieu la
réunion qui a scellé le sort du président de l’APN, alors que ce dernier était
en France pour des soins », affirme un autre député qui ne cache pas son
opposition à cette nomination et qui lie cette promotion aux liens très forts
qui unissent Bouchareb au conseiller à la Présidence Benamar Zerhouni et au puissant
sénateur du tiers présidentiel Madani Houd. « C’est Zerhouni et Houd qui, dès le
départ de la crise à l’APN, agissaient en coulisse au bénéfice de Moad Bouchareb », affirme le député.
Dans le
parcours du nouveau président de l’APN, la vie n’a pas toujours été un long
fleuve tranquille. En 2015, et alors qu’il est vice-président de l’institution
sous la présidence de Mohamed Ould-Kalifa, Bouchareb a dû batailler contre le secrétaire général du
FLN de l’époque, Amar Saïdani qui demandait sa tête.
Cette tentative rapprocha un temps le futur président de l’APN de la
coordination de la direction unifiée du FLN, soit les adversaires de Amar Saâdani. « Il nous a rejoints quand il était en difficulté
et avait besoin de notre aide. Mais nous a quittés dès que la menace qui pesait
sur lui avait disparu », se rappelle Boualem Djaffer, sénateur FLN. Au sein de la coordination,
l’amertume et le ressentiment contre M. Bouchareb
restent vivaces. « C’est un bon équilibriste », nous a répondu un ancien membre
du CC du parti.
En Mai
2017, le parti choisit de confier la direction du groupe FLN à l’APN au député
de Tizi-Ouzou, Said Lakhdari,
mais sa nomination trois mois plus tard au BP pousse Djamel Ould
Abbès à installer M. Bouchareb
à la tête du groupe du parti à l’assemblée. « C’est un grand militant du FLN,
discipliné, connu pour ses compétences et qui a toujours été proche des députés
du parti », affirme Said Lakhdari,
séduit par la nomination car elle lui « paraît la plus logique ».